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Crise du Tigré en Éthiopie: soutien chinois et inquiétudes humanitaires au Tigré

Éthiopie : soutien chinois et inquiétudes humanitaires au Tigré…

Isolé de plus en plus sur la scène internationale, l’Éthiopie qui se bat contre l’insurrection armée des troupes venues de la région de Tigré peut compter sur le soutien de Pékin.

En marge du sommet sur la coopération sino-africaine, mercredi dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères était à Addis-Abeba. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue éthiopien, Wang Yi a rappelé la capacité de l’Éthiopie à résoudre cette crise interne :


« La camaraderie entre l’Éthiopie et la Chine ne cesse de croître. Et la Chine a le désir de renforcer encore cette relation. Nous comprenons très bien la situation en Éthiopie. L’Éthiopie a l’histoire, la perspicacité et la capacité de résoudre ce problème. Nous souhaitons également que le problème soit résolu de cette manière.« 

Sur le terrain des hostilités, avec sa puissance de feu supérieure, l’armée fédérale éthiopienne fait régresser les insurgés du TPLF qui essaient de conquérir la capitale Addis-Abeba depuis quelques jours. Consécutivement à l’arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed dans la zone de combats, plusieurs territoires sont tombés aux mains de l’ENDF. Parmi eux, le célèbre site de Lalibela, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

L’armée a réussi à défendre Mille, ville de l’Afar située sur une route cruciale tant pour l’acheminement d’aide humanitaire au Tigré que pour l’approvisionnement d’Addis Abeba. Le secrétaire général de l’ONU s’est satisfait de la bonne circulation des convois d’aide humanitaire à Mekele et la reprise des vols.


J’ai de bonnes nouvelles : 157 camions sont arrivés à Mekele. Un nouveau convoi est en route, donc l’aide humanitaire a effectivement redémarré, probablement pas autant que nous le souhaiterions. Mais c’est un bon signal, explique Antonio Guterres.

Un bon signal, qui s’expliquerait selon Addis-Abeba par la reprise de plusieurs villes aux mains des rebelles tigréens qui bloquaient les convois de l’aide humanitaire en direction des populations défavorisées par le conflit.

Les investissements chinois en Éthiopie

La Chine et l’Éthiopie ont progressivement mis en place depuis 1995 des relations très étroites. L’établissement de ce partenariat a été motivé de part et d’autre par des considérations autant diplomatiques et stratégiques, qu’économiques voire idéologiques.

Éthiopie, 1ère destination des prêts et IDE chinois en AEOI

En 2019, la Chine le 1er fournisseur (18,4 % des importations) de l’Ethiopie et son 2ème client (11,4 % des exportations). La Chine enregistre un excédent commercial structurel avec l’Éthiopie qui s’est établi à 3,6 Mds USD par an en moyenne sur la décennie 2010-19, et atteint 4,0 Mds USD en 2019, après un pic en 2015 (-5,9 Mds USD). Toutefois, la présence chinoise en Éthiopie se manifeste principalement au travers de prêts (13,7 Mds de prêts) et des IDE (l’Éthiopie est la 1ère destination des IDE chinois en Afrique de l’Est). L’Éthiopie accueille la 2ème plus importante communauté d’expatriés chinois dans la région.

Entre 2000 et 2019, les échanges commerciaux sino- éthiopiens sont passés de 96,7 MUSD à 4,6 Mds USD, après un pic à 6,7 Mds en 2015. L’Éthiopie enregistre un déficit commercial structurel avec la Chine, qui s’est établi à –4,0 Mds USD en 2019 mais qui s’est réduit de 1,9 Md USD par rapport à 2015, en raison d’une baisse en valeur des exportations depuis la Chine. Les principaux postes d’exportations chinoises sont les machines électriques, équipements électriques, pièces et accessoires électriques (24,1 %), les réacteurs nucléaires, chaudières, machines et appareils mécaniques (17,0 %), les vêtements et accessoires (6,2 %), et les plastiques et articles en plastiques (4,7 %). De son côté, la Chine importe principalement des produits agricoles (graines, fruits, plantes) depuis l’Éthiopie (73,0 %) pour un montant moyen annuel de 369,7 MUSD depuis 5 ans.

Avec 13,7 Mds de prêts reçus de la Chine entre 2000 et 2018, l’Éthiopie est la 1ère destination des prêts chinois en AEOI (35,7 %). En 2013, avec la signature du prêt pour la construction de la ligne ferroviaire reliant Addis-Abeba à Djibouti (2,4 Mds USD), ainsi que la signature de plusieurs prêts pour des contrats d’infrastructures et de constructions, les prêts chinois ont atteint un record annuel historique de 5, 9 Mds USD. Sur cette période, avec 7,7 Mds USD (56,3 %), la part de l’Eximbank reste prépondérante dans les prêts suivis par les Supplier’s Credits avec 4,1 Mds USD (29,6 %). Les principaux secteurs éthiopiens bénéficiaires des prêts chinois sont le transport (4,8 Mds USD ; 35,2 %), l’énergie (3,3 Mds USD ; 23,8 %), les télécommunications (3,1 Mds USD ; 22,3 %) et l’industrie (2,1 Mds USD ; 15,3 %). Sur la même période, la Chine a annulé 141 MUSD de dette éthiopienne. Depuis 2018, l’Éthiopie n’a contracté aucun nouveau prêt non concessionnel envers la Chine. En 2021, en lien avec l’ISSD, la Chine a reporté le remboursement de 472,9 MUSD de dette.

En 2019, le stock d’IDE chinois en Éthiopie s’établit à 2,6 Mds USD, volume identique à l’année précédente. Comptant pour 20,0 % des flux d’IDE dans l’AEOI entre 2003 et 2019, l’Éthiopie est la 1ère destination des IDE chinois. Entre 2003 et 2019, les flux d’IDE chinois vers l’Éthiopie s’inscrivent dans une tendance haussière, passant de 1 MUSD/an à 375 MUSD/an avec une moyenne de 271 MUSD/an depuis 2015.

En 2019, l’Éthiopie accueille 8 107 travailleurs chinois expatriés, soit la seconde plus importante communauté en AEOI. Depuis 2009, l’Éthiopie est la 1ère destination des travailleurs expatriés chinois (94 519) devant le Soudan (77 630). Cette présence peut être imputée aux nombreux projets d’infrastructures ayant mobilisé la contribution d’entreprises chinoises (projets d’infrastructures routières, ferroviaires, immobilières, aéroportuaires, dans le secteur de l’énergie et des télécommunications, parcs industriels…).

En 2010, le premier Institut Confucius du pays a été inauguré en présence de la vice-ministre chinoise de l’Éducation, à l’Université d’Addis-Abeba. En 2021, l’Éthiopie compte deux Instituts Confucius (l’Institut Confucius de l’Université d’Addis-Abeba et le Confucius Institute au Technical Vocational Education and Training Institute of Ethiopia), soit le 2ème pays en AEOI en nombre d’Instituts après le Kenya et le 3ème en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Kenya. A la suite du FOCAC de 2003, la Chine a accordé à l’Éthiopie le statut de « destination approuvée » pour les touristes chinois. L’Éthiopie accueille le siège de l’Union Africaine, dont le bâtiment a été construit par la Chine en 2012. En 2018, l’Éthiopie a également signé le MoU avec la Chine dans le cadre des nouvelles routes de la soie.

Projet

Nom de la société

Secteur

MontantLigne ferroviaire Addis-Abeba – DjiboutiEthio-Djiboutian Railways détenue à 25% par la SDCF (Société djiboutienne de chemins de fer) et 72% par ERC (Ethiopian Railways Corporation)Rail2,5 Mds USD (coté éthiopien et environ 490 MUSD (côté djiboutien)Développement de l’infrastructure de téléphonie mobile et de la 4G à Addis-AbebaEthio TelecomTélécommunicationsAu moins 800 MUSDTramway d’Addis-AbebaEthiopian Railways CorporationTransportsAu moins 475 MUSD


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