Criminalité organisée / Blanchiment de capitaux: L'algérie, la Corée du Nord; l'Iran et autres pays tiers intègrent la liste des pays jugés à "haut risque"... [Dossier]
- gherrrabi
- il y a 1 jour
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L’algérie a rejoint la liste noire qui en compte 10 pays dont 5 africains, alors que le Sénégal et l’Ouganda la quittent. L’inscription sur cette liste a des implications négatives sur les économies et les systèmes financiers des pays incriminés.
Criminalité organisée: la Commission européenne actualise la liste des pays à "haut risque" de blanchiment
L’algérie a été placée en octobre 2024 sur la «liste grise» du Groupe d’action financière (GAFI). Cette institution internationale a identifié de graves lacunes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans ce pays. Mardi 10 juin 2025, c’est au tour de l’Union européenne de classer l’Algérie parmi les pays à haut risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
L'algérie et neuf autres pays tiers intègrent la liste des pays jugés à "haut risque" de blanchiment de capitaux, annonce la Commission européenne, mercredi 11 juin 2025. Huit autres États sont à l’inverse supprimés de cette liste, dont les Émirats arabes unis. Cette actualisation s’inspire des travaux du Gafi, auxquels l’institution a participé.
Après le GAFI qui l’a placée dans sa liste «grise», la Commission européenne, organe exécutif de l’UE, ajoute l’Algérie à sa liste de pays «à haut risque» en matière de blanchiment d’argent. La décision a été dévoilée ce mardi 10 juin.
En octobre dernier, le groupe d’action financière (GAFI), l’organisme mondial qui traque le blanchiment d’argent, a ajouté, au cours de son congrès tenu à Paris, l’algérie et trois autres pays à sa "liste grise" "de pays placés "sous surveillance accrue". Les autres pays ajoutés à la même occasion sont la Côte d’Ivoire, le Liban et l’Angola, portant à 24 le nombre de pays placés dans cette liste. La "liste noire" comporte pour sa part l’Iran, la Birmanie et la Corée du Nord.
L’algérie sur la liste de l’Union européenne des pays à « haut risque » de blanchiment d’argent

Cette décision intervient quatre jours seulement après la publication d’un rapport des services de renseignements espagnols, confirmant ce que tout le monde savait déjà: à savoir que les milices séparatistes du Polisario, hébergées et financées par l’Algérie, sont très actives dans les rangs des groupes terroristes au Sahel, et particulièrement au sein d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Cet état de fait démontre, s’il en est besoin, que l’argent, l’armement et la logistique fournis par l’Algérie au Polisario sont finalement destinés à alimenter le terrorisme dans le nord-ouest africain, au Sahel et en Afrique occidentale.
Les ONG espagnoles, pourvoyeuses d’aides humanitaires au profit des camps de Tindouf, sont ainsi appelées à être très regardantes, sinon à distribuer elles-mêmes leurs aides pour s’assurer qu’elles sont bien parvenues à leurs destinataires.
L’ajout de l’Algérie sur la liste grise de l’Union européenne intervient également dans un contexte marqué par la prise de contrôle par l’armée mauritanienne de la localité de Lebreïka, située dans l’extrême nord-est du pays, et que le Polisario avait transformée, avec l’aide de l’Algérie, en plaque tournante de tous ses trafics avec les groupes terroristes du Sahel (Armes, carburants, drogue…).
C’est dire que même si la liste grise de l’UE a vu l’ajout de dix nouveaux pays et la radiation de huit autres, l’algérie y est entrée pour y rester durablement. Sinon, elle n’en ressortira que pour rejoindre la liste noire aux côtés de trois pays avec lesquels elle a de nombreux traits communs: l’Iran, la Corée du Nord et la Birmanie.
La commission a en revanche retiré de la liste Barbade, Gibraltar, la Jamaïque, le Panama, les Philippines, le Sénégal, l’Ouganda et les Émirats arabes unis.
« L’identification et la liste des juridictions à haut risque demeurent un outil essentiel pour préserver l’intégrité du système financier de l’UE », a expliqué la commissaire européenne en charge des services financiers, Maria Luís Albuquerque.
Pour le cas de l’algérie, selon le communiqué de la Commission européenne, elle présente des «lacunes stratégiques» dans son système de contrôle financier. Le pays n’aurait pas suffisamment mis en œuvre les réformes nécessaires pour se conformer aux standards internationaux, selon l’UE. Elle doit apporter de nombreuses améliorations dans son dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (LBC/FT), pour espérer quitter rapidement cette liste noire.
Elle devra, entre autres, mettre en place une véritable surveillance basée sur les risques identifiés pour chaque client et opération, garantir un meilleur accès aux informations sur la propriété effective des sociétés et structures juridiques afin d’identifier leurs véritables bénéficiaires, revoir le cadre juridique des sanctions financières contre les personnes/entités liées au financement du terrorisme… Pour y arriver, il faut entreprendre des réformes en profondeurs, renforcer les capacités des ressources humaines et permettre une coordination renforcée entre toutes les parties prenantes dans le cadre d’un plan d’action convenu avec le GAFI.
La "liste noire" et la "liste grise"
Le GAFI identifie les juridictions dont les mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) sont faibles dans deux documents publics du GAFI qui sont publiés trois fois par an. Le processus mis en place par le GAFI pour inscrire sur les listes publiques les pays dont les régimes de LBC/FT sont faibles s'est avéré efficace. En février 2025, le GAFI a examiné 139 pays et juridictions et en a identifié publiquement 114. Parmi ceux-ci, 86 ont depuis lors procédé aux réformes nécessaires pour remédier à leurs faiblesses en matière de LBC/FT et ont été retirés du processus.
Juridictions à haut risque visées par un appel à action, la "liste noire"
Cette déclaration (précédemment appelée " déclaration publique ") identifie les pays ou juridictions présentant de graves lacunes stratégiques dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération. Pour tous les pays identifiés comme présentant un risque élevé, le GAFI appelle tous les membres et exhorte toutes les juridictions à appliquer une diligence accrue et, dans les cas les plus graves, les pays sont appelés à appliquer des contre-mesures afin de protéger le système financier international des risques permanents de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de financement de la prolifération émanant du pays.
Cette liste est souvent désignée à l'extérieur comme la liste noire.
Juridictions à haut risque faisant l'objet d'un appel à action - 21 février 2025
Democratic People's Republic of Korea
Iran
Myanmar
Juridictions soumises à une surveillance renforcée, la "liste grise"
Cette déclaration identifie les pays qui travaillent activement avec le GAFI pour remédier aux déficiences stratégiques de leur régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération. Lorsque le GAFI place une juridiction sous surveillance renforcée, cela signifie que le pays s'est engagé à résoudre rapidement les déficiences stratégiques identifiées dans les délais convenus et qu'il est soumis à une surveillance renforcée.
Cette liste est souvent désignée à l'extérieur comme la liste grise.
Juridictions soumises à une surveillance renforcée - 21 février 2025
Afrique du Sud
algérie
Angola
Bulgarie
Burkina Faso
Cameroun
Côte d'Ivoire
Croatie
Haïti
Kenya
Liban
Mali
Monaco
Mozambique
Namibie
Nepal
Nigeria
République démocratique du Congo
République démocratique populaire Lao
Soudan du Sud
Syrie
Tanzanie
Venezuela
Vietnam
Yemen
«La Vanguardia» met en garde : L’Europe sous une menace terroriste croissante liée à des éléments du Front Polisario
La Vanguadia a mis en avant les rapports suspects entre les membres du Polisario et les organisations terroristes dans la région.
Les services de renseignement ont souligné que plusieurs leaders de Daech, issus du Polisario sont en état d'inciter des acteurs isolés à perpétrer des attentats sur le sol européen».
Selon la même source, il s’agit d’une dizaine de Sahraouis nés dans les camps de Tindouf, et qui ont « participé au programme « Vacances en paix » qui permet aux enfants de passer l'été en Espagne, loin de l'enfer de Tindouf.

Le journal espagnol La Vanguardia a révélé, dans un rapport, une inquiétude croissante au sein des services de renseignement européens, en particulier espagnols, face à ce qu’il qualifie de « menace terroriste croissante liée au Front Polisario », appelant à inscrire cette entité sur la liste des groupes terroristes.
Selon le rapport, des sources du renseignement espagnol ont confirmé que l’Espagne et l’Europe sont confrontées à une menace réelle de la part de deux groupes terroristes opérant librement dans la région instable du Sahel : le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda, et l’État islamique – Province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ce dernier comprend, au sein de sa direction supérieure, des éléments sahraouis extrémistes, dont certains ont grandi dans les camps de Tindouf et ont reçu une éducation et une culture espagnoles dans le cadre du programme « Vacances en paix », qui permet aux enfants des camps de passer l’été en Espagne.
Le journal précise que ces individus maîtrisent parfaitement l’espagnol, ce qui facilite leur intégration dans la société et leur capacité à activer des « loups solitaires » pour mener des attaques terroristes sur le sol européen, une situation qui a provoqué une alerte au sein des cercles de lutte contre le terrorisme.
Le journal ajoute que les groupes terroristes ont intensifié, cette semaine, leurs attaques contre des camps militaires au Mali et au Burkina Faso, coïncidant avec la fête de l’Aïd al-Adha. Les services de sécurité estiment que ces groupes sont capables de contrôler totalement les zones rurales, ce qui pourrait ouvrir la voie à une prise de contrôle ultérieure des capitales comme Bamako, Ouagadougou et Niamey, à l’image de ce qui s’est produit précédemment à Damas et Kaboul.
Le rapport souligne que l’attention portée par l’Europe à la guerre en Ukraine l’a détournée du danger latent à ses frontières méridionales. Les groupes terroristes du Sahel ont adopté une stratégie trompeuse, selon laquelle ils ne cibleraient pas l’Europe tant qu’elle ne s’impliquerait pas dans la région. Cela a conduit l’Union européenne à retirer ses dernières troupes de la zone, y compris une unité espagnole qui a été la dernière à se retirer.
Cependant, la situation a changé, selon la même source, et la phase actuelle est désormais jugée « critique » par les services de renseignement espagnols, en raison du risque que la région devienne une plateforme de lancement d’attaques terroristes contre l’Occident.
Malgré ces menaces, le rapport de La Vanguardia indique que les groupes d’Al-Qaïda et de l’État islamique dans le Sahel traversent actuellement une crise de leadership, ce qui nuit à leur capacité à recruter de nouveaux membres et à coordonner des attaques, en plus de leur incapacité à produire une propagande efficace après l’effondrement du « califat » en Syrie.
Ce qui inquiète particulièrement, c’est la possibilité que ces groupes aient recours à la contrebande de terroristes via les réseaux de trafic d’êtres humains, les intégrant aux vagues de migrants se dirigeant vers l’Europe, rendant ainsi leur détection et leur prévention beaucoup plus difficiles.
En conclusion de son rapport, le journal appelle à une réaction ferme face au danger représenté par les « combattants sahraouis extrémistes » au sein de l’organisation « État islamique – Province d’Afrique de l’Ouest », et demande l’inscription du Front Polisario sur la liste internationale des groupes terroristes, en raison de l’implication de certains de ses membres dans la direction et l’exécution d’opérations menaçant directement la sécurité de l’Europe.
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