Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique: Financement étranger, les associations sont-elles contrôlées.? |Décryptage|
- gherrrabi
- il y a 4 heures
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L'Open Society Foundations (OSF) est un réseau de fondations créé en 1979 par George Soros, 94 ans, un homme d’affaires et philanthrope d’origine juive hongroise, naturalisé américain. Connu pour avoir bâti sa fortune grâce à la spéculation financière sur les devises, il a fondé dans les années 1980 l’Open Society Foundations (OSF), un réseau mondial de fondations actives dans plus de 120 pays. L’objectif affiché : promouvoir la démocratie, l’État de droit, la transparence et les droits humains. Il passe la main à son fils Alexander Soros à partir de juin 2023.
Les objectifs de ce réseau sont de promouvoir la démocratie inclusive, les droits de l'homme, les sociétés ouvertes et des réformes économiques, sociales et légales. Connu sous le nom d'Open Society Institute, son nom a été changé en août 2010 pour mieux refléter son activité.
Deux chiffres :
25 milliards de dollars, d’abord. C’est la fortune du milliardaire George Soros.
Et 18 milliards de dollars, ensuite. C’est le montant d’un don faramineux qu’il a fait à sa fondation en 2017.
L’Open Society Foundations (OSF) devient alors la deuxième ONG la plus riche du monde, derrière celle de Bill Gates. Ce réseau philanthropique de fondations, qu’il a créé en 1979, finance des ONG qui militent pour une «société ouverte», un concept promu par son mentor, le philosophe et épistémologue autrichien Karl Popper. Soros commencera par implanter son organisation dans les pays de l’Est qui sortent du communisme pour faire émerger des mouvements démocratiques. L’OSF construira ensuite un véritable réseau avec 39 entités à travers le monde qui permettent un déploiement dans plus de 120 pays, dont un dernier bureau en Birmanie, en 2016.
Toutefois, son nom est souvent associé à la controverse. Dans de nombreux pays, des gouvernements l’accusent d’ingérence politique sous couvert d’action humanitaire. En Europe de l’Est, en Afrique ou encore au Moyen-Orient, la présence de ses fondations a été perçue comme un vecteur d’influence occidentale. En Hongrie, son pays natal, le Premier ministre Viktor Orbán a même lancé une campagne politique contre le “réseau Soros”, l’accusant de chercher à modifier les équilibres politiques et migratoires.
Fin septembre 2025, Donald Trump a publiquement annoncé qu’il souhaitait lancer une enquête fédérale contre George Soros et son réseau d’organisations, sous le régime de la loi RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act). Il a notamment accusé Soros de financer des « manifestations violentes », d’agir comme un réseau d’influence et d’« agitateurs professionnels ».
Il y a deux ans, la question du désengagement partiel de la Fondation Soros du continent européen était déjà discutée dans les médias français
Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique
Quel est le point commun entre Victor Orban, le Premier ministre hongrois, Donald Trump, le Président des Etats-Unis, et Vladimir Poutine, le Président russe ? Tous considèrent George Soros comme une menace pour la sécurité de leur pays. Le milliardaire américain est connu principalement pour son activité de spéculation.
Soros, l’Afrique et la worldwide CompanyLe système mis en place par George Soros, associant ONG, médias et mouvements citoyens, est d’autant plus opérant qu’il fonctionne en étroite concordance avec les systèmes étasunien et onusien en Afrique. Coïncidant avec le développement des concepts de soft et de smart power, la montée en puissance de ce vaste réseau américano-atlantiste en Afrique offre l’illustration d’une nouvelle forme d’influence redoutablement efficace. Les motivations américaines à faire évoluer les régimes africains ne sont pas purement idéologiques; les intérêts économiques en jeu sont évidents.
Les ONG pour catalyser les mécontentementsGeorge Soros a bien compris que les grandes organisations internationales, qui sont aujourd’hui de véritables leaders d’opinion, permettent d’influencer et de mobiliser aussi bien les opinions publiques que les gouvernements occidentaux. Il subventionne donc de nombreuses ONG. Human Rights Watch a ainsi reçu de sa fondation, en 2010, un don de cent millions de dollars sur dix ans. Amnesty International, Transparency International, Global Witness, International Crisis Group, Natural Resource Governance Institute ou encore Oxfam reçoivent elles aussi de généreuses subventions du philanthrope.
Outre ce soutien financier, la connexion est plus profonde encore, avec des liens relationnels multiples et multilatéraux. De nombreux membres de la galaxie Soros sont ainsi présents dans ces ONG ou sont passés de l’un à l’autre. Les ONG constituent un maillon essentiel dans le dispositif d’influence de George Soros et sont parfois très utiles pour diaboliser certains dirigeants politiques qu’il entend voir évincer.
George Soros dispose donc de leviers d’influence multiples, actionnables indépendamment les uns des autres ou ensemble. C’est cela qui rend son «système» si efficace. Sans oublier que, fréquemment, il avance main dans la main avec la diplomatie américaine, ce qui démultiplie la puissance de son action. L’action philanthropique du milliardaire n’est bien entendu pas désintéressée et l’on constate qu’elle sert les intérêts économiques de Soros, l’homme d’affaires.
Energie et télécoms: investissements dans la société APR Energy, le fonds Helios Investment Partners (HIP), participations dans Telkom Kenya et dans Helios Towers Africa (HTA)...
Agrobusiness: Monsanto (racheté par Bayer en septembre 2016), Agrium Inc. ou encore CF Industries Holding Inc, associé à nombre de projets agricoles africains liés à de grands groupes spécialisés dans la biotechnologie et les «semences améliorées», il collabore avec l’Alliance for a Green Revolution in Africa (AGRA)objet de multiples critiques, dont principalement de promouvoir les OGM, Il utilise également la voie de l’action philanthropique avec le Millennium Villages Project (MVP), un programme de développement piloté par Jeffrey Sachs...
Industries extractives: le fonds Helios Investment Partners (HIP) qui possède des participations dans les sociétés Vivo Energy et OVH Energy, en partenariat avec le géant Vitol Energy, la branche africaine de Barrick Gold, Acacia Mining, est accusée de favoriser l’expulsion de populations locales et a été incriminée à plusieurs reprises pour l’emploi abusif de la force sur ses sites miniers, Elle est par ailleurs accusée d’avoir mis en place un vaste système d’évasion fiscale.Sur le plan environnemental, l’hypocrisie de Soros sur la question du charbon et de la fracturation hydraulique a été largement dénoncée. En outre, en 2016, Vitol, société à la réputation sulfureuse, liée à Soros via ses investissements dans HIP, s’est retrouvée au cœur d’un scandale d’envergure en commercialisant des carburants toxiques sur le sol africain.
Ouverture en Tunisie d’une enquête judiciaire sur des associations financées par la Fondation Soros
Une enquête est actuellement en cours portant sur des financements étrangers occultes au profit d’associations et ONG tunisiennes. Comment, justement, sont acheminés ces financements et ont-ils échappé au contrôle de la Banque centrale de Tunisie et la CTAF ?
Selon le site du journal Al Chourouk, le ministère public a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire contre des dizaines d’associations et autres ONG tunisiennes ayant reçu des financements occultes émanant en grande partie de la Fondation Open Society de l’homme d’affaires George Soros.
L’Unité centrale de la Grade nationale de l’Aouina et la Direction de la police judiciaire d’El Gorjani ont été chargées de mener cette enquête qui vise une centaine d’associations et ONG tunisiennes.
Selon l’expert en économie et en finance, Mohamed Salah Jennadi : « L’étude élaborée par le centre Ifada affirme que 29% du tissu associatif n’a pas de comptes courants bancaires ou postaux, contre 11% jugées correctes et transparentes sur le plan comptable. Cela confirme que le financement de la grande partie des associations et des ONG est flou et ambigu.
Un autre rapport, corroboré par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et la Haute instance indépendante de la communication audio-visuelle (HAICA), indique également que la contribution financière d’ONG étrangères au profit de leurs homologues tunisiennes est passée de 4,7 millions de dinars en 2012 à 37 milliards de nos millimes en 2019».
Et d’ajouter : « En 2023, les autorités judicaires et sécuritaires ont fait état de l’existence de 272 associations sur lesquelles pèsent des soupçons autour de leurs sources de financement et de leurs fonds. 182 d’entre elles ont été immédiatement dissoutes alors que des poursuites judiciaires sont toujours engagées sur les autres ». Comment, justement, sont acheminés ces financements occultes et ont-ils échappé au contrôle de la Banque centrale de Tunisie et de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF)?
Hors-la-loi …
Le Haut comité du contrôle administratif et financier (HCCAF) a, à son tour, publié son 29e rapport annuel pour l’année 2023. Ce rapport relayé par l’agence TAP, et consacré au financement étranger des associations opérant en Tunisie, fait état de l’existence de quatre associations de « bienfaisance » classées « suspectes » par le Secrétariat général du gouvernement qui ont continué à recevoir des fonds de source étrangère d’un montant de 23,9 millions de dinars.
« Cela a été un choc. Une surprise totale », glisse, encore étourdi, Nick Aiossa, le directeur par intérim du bureau européen de Transparency International, l’une des grandes ONG qui lutte pour l’Etat de droit et contre la corruption sur le continent. Fin juin, l’Open Society Foundation (OSF), créée par George Soros, a décidé de tourner le dos à quarante ans d’investissements dans la société civile au cœur de l’Europe, et de réorienter ses financements vers l’Ukraine, la Moldavie, les Balkans et le sort des Roms.
Le Gadem «une association de droit marocain» reçoit des financements de l'Open Society Foundations de George Soros

Le Gadem est «une association de droit marocain» régie par le dahir de 1958 «relatif au droit d’association», force est de constater qu’il entretient le flou sur ses finances. En cherchant un peu, écrit le compte Moorish, «on trouve que le GADEM est financé par plusieurs organismes étrangers. Le plus intéressant est l’Open Society. L’Open Society c’est quoi ? Il s’agit d’une organisation d’inspiration ultra-libérale créée pour promouvoir le cosmopolitisme idéalisé par son créateur le milliardaire George Soros. Pour se faire ils financent trois leviers : les médias, les mouvements citoyens et les ONG.» Le compte Twitter précise que «l’Open Society instrumentalise les mouvements citoyens pour les rediriger vers son concept central de démocratie libérale, déstabilisant ainsi plusieurs régions du monde pour leurs propres intérêts. BLM, les printemps arabes, la révolution orange en Ukraine, les oppositions en Afrique… La patte de l’Open Society est visible derrière énormément de mouvements citoyens.»

Un porte-parole d'OSF a affirmé à Maroc Hebdo que «Open Society Foundations sout[enait] des partenaires du monde entier qui partagent [ses] valeurs de justice, de gouvernance démocratique et de droits de l’Homme». «Cela inclut des groupes qui travaillent sur un large éventail de questions affectant la sécurité et le bien-être des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile», a-t-il poursuivi.
Ensuite le réseau a précisé qu'il n’avait pas de bureaux au Maroc, ce qui avant sans doute pour intention de répondre à la question de savoir s'il n'y avait pas menace à l'encontre de leurs activités dans le pays. A ce propos, voici ce qu'il a indiqué le porte-parole d'OSF : «Nous apportons notre soutien aux partenaires qui partagent notre vision sur des questions telles que l’amélioration de l’éducation et des droits sociaux et économiques. Ces organisations travaillent de manière indépendante sur la base de leur expertise locale et des évaluations des besoins qu'elles identifient sur le terrain».
Dans le même sillage, le porte-parole d'OSF a, en outre, déclaré que le réseau «entret[enait]de bonnes relations avec les autorités marocaines et[son]travail est mené dans le cadre légal et réglementaire du pays.»
Confirmant, enfin, que le GADEM fait partie de ses «bénéficiaires », OSF a prié Maroc Hebdo de «le contacter directement pour toute question spécifique sur leur travail ».
OSF a aussi partagé deux liens pour un aperçu de son travail dans la région MENA, y compris au Maroc
et pour en savoir plus sur son travail dans le domaine de la migration et de l’asile
Sous pression, la fondation de George Soros quitte la Hongrie

L’ONG Open Society, un des plus grands contributeurs philanthropiques du pays, a décidé de se retirer de ses bureaux européens de Budapest, après plusieurs attaques du gouvernement de Viktor Orban
La décision était attendue, mais pas si rapidement. Début avril, dans ses beaux bureaux du centre de Budapest, le porte-parole de la fondation Open Society, Daniel Makonnen, évoquait devant nous la possibilité d’un départ de Hongrie. «Il faudrait un scénario très grave pour qu’on pense à quitter le pays, assurait-il. Nous existons depuis vingt ans en Hongrie et avons été créés pour aider à la transition du régime soviétique vers la démocratie. Au-delà de notre organisation, c’est le futur de nombreuses petites associations et ONG hongroises qui est menacé si l’on doit partir.»
Cela n’aura pas tardé. Un peu plus d’un mois après sa victoire aux législatives du 8 avril, le premier ministre, Viktor Orban, a réussi à faire fuir un des plus gros organismes caritatifs du pays: la fondation Open Society du milliardaire américano-hongrois George Soros déplace ses bureaux européens à Berlin, «en raison du contexte politique et législatif de plus en plus répressif en Hongrie, explique mardi le porte-parole de l’organisation. Open Society continuera de soutenir financièrement les ONG hongroises, mais depuis Berlin.»
Harcèlement ciblé
La fondation donne, sous forme de bourses, entre 4 et 5 millions de dollars par an à 50 ONG dans ce pays d’Europe centrale, dont quatre qui viennent en aide aux réfugiés, à travers des cours de langue et du soutien psychologique. Viktor Orban a lui-même profité d’une bourse de la fondation Soros quand il était plus jeune.
Le départ d’Open Society de Hongrie est l’aboutissement de deux ans de campagne agressive de discrédit de la part du gouvernement et du parti majoritaire, le Fidesz. Campagne qui aurait coûté plus de 100 millions d’euros de fonds publics, assure la fondation dans un communiqué, par la production d’«affiches de propagande, évoquant des images antisémites de la Seconde Guerre mondiale», ainsi que l’organisation d’une consultation nationale d’attaque contre George Soros et d’autres organisations de défense des droits de l’homme en Hongrie.
Cette propagande s’est intensifiée pendant la campagne électorale pour les législatives. Quelques jours avant les élections du 8 avril, des posters appelant à voter Fidesz montraient le milliardaire américano-hongrois tout sourire, entouré des chefs des partis d’opposition. Chacun tenait une énorme cisaille à la main à côté d’un bandeau clamant: «Ils détruiraient la barrière ensemble.» Cette barrière a été construite en 2015 à la frontière avec la Serbie par le gouvernement pour empêcher des migrants de passer et est devenue une grande composante de la politique de Viktor Orban.
«2000 mercenaires»
Au même moment, des enregistrements de proches de la fondation Open Society, pris à leur insu, ont fuité dans la presse pro-Fidesz. Résultats de montages audio, ils laissaient entendre que l’organisation internationale travaillerait à faire entrer des migrants illégaux en Hongrie pour déstabiliser le pays.
En réaction, Viktor Orban a déclaré lors d’un discours, fin mars, que ces fuites montraient que George Soros employait «2000 mercenaires» en Hongrie qu’il fallait traquer. Peu après le scrutin, où le Fidesz a obtenu une large majorité, des médias pro-gouvernement ont publié une liste de ces supposés «mercenaires», incluant des salariés d’ONG de défense des droits de l’homme comme Amnesty International et le Comité Helsinki hongrois, ainsi que des journalistes et des universitaires.
Les menaces proférées par le premier ministre devraient être mises à exécution dès le 1er juillet, lors du vote de la loi dite «Stop Soros» qui menace l’existence d’un grand nombre d’ONG dans le pays. La législation prévoit l’obtention obligatoire d’une licence auprès du Ministère de l’intérieur pour pouvoir agir en Hongrie. Ce feu vert sera accordé après approbation des services de renseignement civils et militaires.
Financements étrangers lourdement taxés
Autre conséquence: tous les financements étrangers pour l’aide aux réfugiés et aux migrants seront taxés à hauteur de 25%, même les fonds de l’Union européenne ou des Nations unies. Des fonds qui devraient servir, selon le gouvernement, à renforcer la barrière à la frontière serbe.
Ce n’est pas la première offensive législative contre les ONG. Depuis juin 2017, le Fidesz force toutes les organisations qui reçoivent des financements de l’étranger à se déclarer auprès du gouvernement et à inscrire la mention «financé par une institution étrangère» sur tous leurs documents. Une inscription rendue péjorative par la rhétorique du gouvernement.
La fondation de George Soros déclare avoir dépensé plus de 400 millions d’euros dans des programmes caritatifs en Hongrie depuis sa création en 1984.
Ce montant vient s’ajouter aux 27,7 millions de dinars qu’elles avaient reçus auparavant, essentiellement du Qatar, du Koweït et de la Turquie au cours de la période 2012 – 2019. « Pis encore, le rapport souligne également qu’il y a des associations tunisiennes qui ont effectivement obtenu des financements directs provenant des ambassades établies en Tunisie en usant de moyens détournés à l’insue du contrôle de l’intermédiaire officiel, en l’occurrence le ministère des Affaires étrangères », nous dira l’expert en économie et finance, Mohamed Salah Jennadi.
L’expert précise également que selon ce rapport : « 566 associations sur 1005 ont manifestement violé l’obligation de lever les irrégularités commises en matière de réception de fonds étrangers au cours de la période 2014-2019. Il s’agit-là d’une obstination délibérée à refuser de se plier à la loi malgré les incessantes notifications adressées par le secrétariat général du gouvernement ».
Jennadi estime, alors, que « la révision en profondeur du cadre juridique régissant les associations dans le cadre d’une approche participative inclusive et la mise sur pied d’un système de contrôle et de suivi plus efficace du financement étranger des associations devient une urgence ». Pour rappel, le gouvernement tunisien a, en 2024, adopté un projet de loi encadrant la création et le financement des associations.







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