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Insécurité routière - Les trottinettistes, ces nouveaux seigneurs de la route

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Plusieurs villes dans le monde ont les ont déjà interdites (Toulouse, Nice, Villeurbanne, Barcelone, Montréal ou New York)... Les raisons liées aux interdictions

Tout d’abord, il est important de préciser que ces interdictions ciblent majoritairement les trottinettes électriques proposées en libre-service par des sociétés privées. Parmi les raisons les plus souvent invoquées par les municipalités pour expliquer ces mesures, on retrouve :

  • la recrudescence des accidents de trottinettes électriques et autres NVEI (371 accidents enregistrés à Paris sur les 10 premiers mois de l’année 2022) ;

  • le non-respect de la réglementation : conduite sur les trottoirs, dépassement de la vitesse autorisée, circulation à deux sur l’engin, etc. ;

  • une mauvaise cohabitation sur la route avec les cyclistes et les automobilistes à l’origine d’incivilités ;

  • un mécontentement des piétons résultant d’un encombrement des trottoirs par les zones de stationnement libre-service ;

  • un désordre urbain généré par les trottinettes éparpillées dans les rues et sur les trottoirs après utilisation ;

  • le surcoût financier que représente la gestion et la régulation des trottinettes électriques en libre-service.

Une trottinette est un engin de déplacement personnel composé d'une planche sur deux roues, d'un guidon pour diriger et d'un frein. Pour avancer, l'utilisateur se tient debout sur la planche et pousse sur le sol avec l'autre pied, ou utilise un moteur électrique pour les trottinettes électriques.
Un mode de déplacement ludique et peu encombrant

Glisser sans effort au ras du bitume en profitant de fortes accélérations et d'une grande sensation de vitesse, se faufiler dans les embouteillages plus facilement qu'à vélo, pouvoir rentrer chez soi en pleine nuit quand on n'a pas de voiture, qu'on est trop fatigué pour pédaler, que les transports publics sont à l'arrêt et les taxis trop chers, ranger l'engin dans un recoin de son logement à l'abri du vol ou le laisser sur l'espace public : autant de plaisirs amusants et d'évidentes facilités qui ont de quoi séduire, notamment les adolescents et les jeunes, très friands de ces engins

Rejoindre en trottinette une gare ou une station et l'embarquer dans un transport public sans difficulté grâce à son gabarit réduit et à son pliage facile constitue un autre avantage très apprécié. 15 % des déplacements en trottinette de location seraient ainsi réalisés en combinaison avec les transports publics.

Tous ces avantages suscitent actuellement un fort engouement pour les trottinettes électriques, dont le marché est en plein essor. Mais qu'en est-il de leurs inconvénients ?

Un véhicule intrinsèquement dangereux

De par sa conception, la trottinette électrique est nettement plus instable et dangereuse qu'un vélo. Ses petites roues absorbent mal les pavés, les nids de poule et autres imperfections du revêtement.

Son faible empattement et la position du trotteur assez haute et au milieu du véhicule (alors que le cycliste est plus en arrière) augmentent le risque de basculer en avant. La plate-forme trop étroite oblige l'utilisateur à positionner ses pieds de travers, non sans conséquence. Enfin, une faible inertie des roues et du véhicule contraint son conducteur à tenir fermement le guidon des deux mains et rend l'indication d'une direction difficile.

La vitesse élevée des trottinettes électriques contribue aussi à les rendre dangereuses. Elle est certes limitée par la loi à 25 km/h et donc bridée par construction. Mais «pour libérer la puissance», de nombreux sites Internet expliquent comment parvenir à la débrider. D'autant que certains engins peuvent atteindre les 70 km/h ou plus !

À Paris, la ville a finalement exigé des trois opérateurs de limiter la vitesse de leurs véhicules à 10 km/h, sauf sur les grands axes (20 km/h). Les trottinettes personnelles n'étant pas concernées.

Sans surprise, les statistiques d'accident commencent à confirmer cette dangerosité intrinsèque.

Selon une récente étude de l'université de Californie, la trottinette électrique serait aussi dangereuse que le deux-roues motorisé et huit fois plus que le vélo. À Paris, on y comptait trois fois moins de blessés graves et tués à trottinette qu'à vélo en 2019-2021... mais dix fois plus de cyclistes que de trotteurs au même moment, soit un risque d'être accidenté trois à quatre fois supérieur.

Des accidents graves, un mode passif

L'Académie de médecine a récemment rendu public un rapport alarmant, L'accidentologie des trottinettes électriques.

Selon ce document, les trois quarts des accidents ont lieu sans percuter d'autres usagers: le trotteur tombe tout seul, suite à une perte de maîtrise du véhicule due à un excès de vitesse, un manque d'attention, l'utilisation d'un portable, la conduite d'une main ou un obstacle.

Alors que le cycliste chute surtout sur le côté, le trotteur est plus souvent projeté en avant et heurte le sol avec la face, le casque étant dans ce cas peu utile (il faudrait un casque intégral, comme dans les courses de trottinette, en plein essor).

Résultats : des dents cassées et des fractures des membres supérieurs, de la mâchoire, du nez ou de la face. Le tableau clinique de ces accidents n'est pas réjouissant. En outre, ce sont plutôt des jeunes qui sont accidentés.

Quant au bilan de santé publique des trottinettes électriques - qui intègre les avantages et les risques de ce mode pour la santé de leurs utilisateurs -, il est négatif, car ces engins sont des modes passifs. Les trotteurs n'utilisent pas leurs muscles pour avancer. Pour le vélo, y compris le vélo à assistance électrique, ce bilan est au contraire positif : malgré le risque d'accident et la pollution, l'activité physique régulière qu'il permet constitue un avantage majeur.

Législation européenne sur les vélos et VAE
Le Maroc met fin au flou juridique

Le Conseil de gouvernement avait validé, le jeudi 19 juin, un nouveau projet de décret (n° 2.24.393) visant à encadrer l’utilisation croissante des vélos électriques, des trottinettes et d’autres engins motorisés de déplacement individuel sur les routes marocaines. Ce texte vient modifier et compléter le décret n° 2.10.421, relatif à la mise en œuvre du Code de la route (loi n° 52.05), afin de tenir compte des mutations en matière de mobilité urbaine.

À travers cette initiative, le gouvernement entend adapter le corpus juridique aux réalités actuelles de la circulation, en pleine mutation avec l’essor des modes de transport alternatifs. Il s’agit d’un pas vers une meilleure intégration des moyens de déplacement innovants, tout en mettant l’accent sur la sécurité des usagers et la fluidité de la mobilité urbaine.

Le texte propose notamment la mise en place de dispositifs d’assistance à la conduite plus performants, ainsi que la simplification des procédures administratives auprès de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (NARSA). Ces changements visent à faciliter la circulation des nouveaux véhicules tout en garantissant le respect des normes de sécurité.

Une évolution du projet de décret concerne la clarification des appellations et des catégories juridiques. Deux principaux types d’engins sont ainsi reconnus : d’un côté, les «engins de déplacement personnel motorisés», comme les trottinettes électriques, et de l’autre, les «vélos à assistance électrique». Ces derniers sont définis comme des bicyclettes dotées d’un moteur électrique d’une puissance maximale de 250 watts, dont l’assistance se coupe progressivement lorsque l’utilisateur cesse de pédaler ou dès que la vitesse atteint 25 km/h. Quant à la trottinette électrique, elle est décrite comme un engin monoplace, non conçu pour le transport de marchandises, limité à une vitesse maximale de 25 km/h, et équipé d’un moteur non thermique.

Le décret prévoit également une actualisation des critères techniques encadrant ces engins, notamment en ce qui concerne leur poids, leurs dimensions et leurs caractéristiques mécaniques, qui seront définis par l’autorité compétente en matière de transport.

Cette réforme traduit la volonté de l’État de s’aligner sur les nouvelles tendances en matière de mobilité douce, en répondant aux besoins de déplacement rapide, pratique et respectueux de l’environnement. L’adoption de ce cadre réglementaire vise à encourager l’utilisation de solutions alternatives à la voiture, tout en assurant une meilleure organisation de l’espace public et une cohabitation harmonieuse entre les différents modes de transport.

Quand la loi entre-t-elle en vigueur ?

Au Maroc, une loi entre en vigueur à la date qu'elle fixe elle-même ou, à défaut, le lendemain de sa publication officielle au Bulletin officiel. Il est également important de noter que, conformément à l'article 6 de la Constitution marocaine, une loi ne peut jamais avoir d'effet rétroactif.

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