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Françalgérie - L'«affaire Amir DZ», l'arbre qui cache la forêt... [Dossier]

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En pleine crise Paris-Alger, un diplomate algérien dans le viseur de la justice française Salah Eddine Selloum, premier secrétaire de l’ambassade d’Algérie en France entre 2021 et 2024, est accusé d’« une association de malfaiteurs terroriste » et d’avoir participé au rapt du youtubeur Amir DZ.
Le rebondissement judiciaire promet de rajouter une nouvelle poignée de sel sur la plaie d’une relation franco-algérienne déjà en charpie.

Selon le quotidien Le Monde, le Parquet national antiterroriste (PNAT), en coordination avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a mis au jour un plan sordide pointant directement vers les services de renseignement algériens, manifestement incapables d’abandonner leurs méthodes policières d’un autre âge, même sur le sol d’un grand pays européen.

Les éléments de l’enquête révèlent que l’opération aurait été orchestrée depuis l’ambassade algérienne à Paris, avec la complicité de mercenaires étrangers, afin d’enlever l’opposant et de le transférer de force en Algérie via l’Espagne, où il a été condamné par contumace à 20 ans de prison en 2023.

Ce scandale inflige un camouflet sans précédent à la diplomatie algérienne, réduite sous l’ère des généraux à des officines d’intimidation et de traque politique. Il expose aussi la peur panique qu’un seul opposant peut inspirer à un régime qui dispose d’une rente gazière colossale mais s’effondre face à un tweet ou une vidéo sur YouTube.

La décision française, qui s’appuie sur les mécanismes de coopération judiciaire internationale, envoie un message clair: l’Europe ne sera pas le terrain de chasse des services répressifs algériens et ne tolérera pas que ses capitales soient transformées en zones de règlement de comptes politiques façon milices.

Encore une fois, le masque tombe sur ce «régime révolutionnaire» qui prétend défendre les peuples et les droits humains, tout en perfectionnant dans l’ombre ses vieilles recettes: enlèvements, intimidations et mise sous silence des voix libres, même à des milliers de kilomètres du palais d’El Mouradia.

Il n'y a pas de crime parfait, il n'y a que des crimes impunis!!!
Revenons d’abord sur le meurtre de l'opposant Ali Mecili en 1987 à Paris. Ali Mecili, exilé en France en 1965, a été assassiné le 7 avril 1987 à l'âge de 47 ans de trois balles dans le hall de son immeuble à Paris.
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Dès l'annonce du décès de Me Mecili, Hocine Aït Ahmed, l'un des chefs historiques de l'indépendance algérienne, alors en exil en Suisse, avait accusé "les services spéciaux algériens" d'avoir commandité cet assassinat.

M. Mecili faisait office de porte-parole d'Aït Ahmed, chef de file du Front des Forces socialistes (FFS, opposition) et l'un des principaux opposants au régime d'Alger.

Ali Mecili avait joué un rôle important entre Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne, qui avait fondé en décembre 1985 à Londres un "Front uni des forces opposées" au président Chadli Benjedid.

Pour Ben Bella, il ne faisait pas de doute que le meurtre du défenseur des droits de l'homme avait été "télécommandé par Alger".

Depuis, de nombreuses théories sur l’identité de l’assaillant ont vu le jour. La police a notamment suspecté Christer Pettersson, un alcoolique et toxicomane qui a été reconnu coupable du meurtre en 1989 avant d’être relâché en appel, pour absence de mobile.

Le Gouvernement Français va-t-il céder au coups de pression de la junte militaire algérienne?

On le sait désormais avec certitude. L’opération d’enlèvement et de tentative d’homicide qui a failli coûter la vie à l’influenceur algérien Amir DZ a été bel et bien commandité par le régime algérien.

Étant donné que l’enquête est en cours les services de sécurité ne s’étalent pas sur le sujet mais les quelques fuites montrent que l’opération des pieds nickelés a été montée à l’évidence par un officier de la DGDSE - les services de renseignement algériens - qui œuvrait avec une couverture de «diplomate».

Il était à l’époque sous les ordres de M’henna Djebbar, un général connu pour sa propension à aller vers les exécutions extrajudiciaires. J’en avais déjà parlé dès 2012 dans «L’histoire secrète de l’algerie indépendante».

Toujours est-il que même si je suis convaincu que la section antiterroriste et la DGSI vont aller jusqu’au bout de leurs investigations, il n’en demeure pas moins que l’implication du régime algérien est évidente et elle implique le sommet de la hiérarchie militaire et politique jusqu’à Tebboune lui-même.

Désormais, outre la justice française il faut étudier les modalités pour saisir auprès d’organisations les institutions internationales pour faire condamner ces voyous de surcroît médiocres qui dirigent l’algerie.

C’est Saïd Sadi qui disait ce défilé a réussi une seule chose: ses propres échecs
Les dessous d'un crime d’État / Affaire Mecili: le diplomate algérien soupçonné du meurtre serait libre de quitter la France
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Le diplomate algérien Mohammed Ziane Hasseni est soupçonné d'avoir commandité le meurtre de l'opposant Ali Mecili en 1987 à Paris.
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Le diplomate algérien Mohammed Ziane Hasseni, soupçonné d'avoir commandité le meurtre de l'opposant Ali Mecili en 1987 à Paris, a obtenu vendredi 27 février de la cour d'appel de Paris la levée partielle de son contrôle judiciaire et le droit de quitter la France, a-t-on appris auprès des avocats.Visé par un mandat d'arrêt international émis en décembre 2007 par le juge d'instruction Baudouin Thouvenot, M. Hasseni avait été interpellé le 14 août 2008 à l'aéroport de Marseille. Il avait été mis en examen le lendemain à Paris pour "complicité d'assassinat" et placé sous contrôle judiciaire. Ce contrôle judiciaire interdisait à M. Hasseni, qui affirme être victime d'une homonymie, de quitter le territoire français et lui imposait de se présenter une fois par semaine dans un commissariat."En autorisant M. Hasseni à quitter le territoire français, la justice française prend le risque d'enterrer le dossier", a dénoncé Me Antoine Comte, avocat de la veuve d'Ali Mecili. Cet opposant, exilé en France en 1965, avait été assassiné par balle le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble à Paris.

Cette affaire irrite le gouvernement algérien, qui se dit "indigné" par la mise en cause de son diplomate. "Ce problème commence à parasiter les relations entre nos deux pays", a mis en garde début février le ministre de la solidarité nationale, Djamal Ould Abbas.

~1,2 Millions € dépensés pour le rapt manqué d’Amir DZ
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Chaque semaine, l’affaire de l’influenceur algérien Amir Boukhors, alias « Amir DZ », semble livrer de nouveaux éléments édifiants. Alors que l’enquête judiciaire se poursuit en France et que la délivrance imminente de mandats d’arrêt vise désormais deux diplomates algériens, un nouveau volet du dossier vient de lever le voile sur l’ampleur des moyens financiers engagés pour tenter de faire taire le célèbre youtubeur, devenu l’obsession présidentielle d’Alger.

Dans cette affaire, scandale d’État, la justice française a déjà mis en examen neuf personnes dans le cadre de l’enquête ouverte pour enlèvement, séquestration et tentative d’homicide contre le cyber-activiste, connu pour ses prises de position virulentes contre le régime d’Abdelmadjid Tebboune. Sept d’entre elles sont actuellement détenues, deux autres placées sous contrôle judiciaire. En plus de deux commanditaires (les diplomates), aujourd’hui en fuite.

C’est toute l’architecture d’une opération clandestine orchestrée par les services algériens sur le territoire français qui se dessine au fil des investigations. Selon nos informations, pas moins de douze individus (dix hommes et deux femmes) sont impliqués dans cet enlèvement qui devait aboutir à l’élimination physique – c’est en tout cas la conviction de nos sources – d’Amir DZ.

Les enquêteurs sont aujourd’hui en mesure de reconstituer, de manière précise, le budget de cette opération. Et les chiffres donnent le tournis : chaque membre du commando aurait perçu 50 000 euros pour sa participation. Une enveloppe rondelette qui tranche singulièrement avec les modes opératoires plus discrets que l’on prête habituellement aux services spécialisés. Quant aux deux femmes, dont les fonctions restent, à ce stade, qualifiées de « mineures », elles auraient chacune touché 1 000 euros. Une prime modeste étant donné qu’elles devaient seulement veiller sur la victime alors qu’Amir DZ était inconscient en raison de fortes doses de drogue administrées de force par ses ravisseurs.

Selon les derniers éléments de l’enquête, deux diplomates algériens aujourd’hui en fuite, Salah-eddine Selloum, premier secrétaire à l’ambassade d’Algérie à Paris, et Mohamed Bouaziz, consul adjoint au consulat d’Algérie à Créteil, seraient les véritables maîtres d’œuvre de l’opération.

Initialement, les policiers avaient cru que la saisie de 50 000 euros en numéraire, découverte lors de la perquisition du domicile de l’un des suspects, constituait le montant total de l’opération. Une hypothèse aujourd’hui battue en brèche : les investigations ont révélé que le montant global engagé avoisine, en vérité, au minimum 502 000 euros.

D’où provenait cet argent ? Les éléments réunis par les enquêteurs pointent sans ambiguïté vers la caisse noire gracieusement alimentée de l’ambassade d’Algérie à Paris. Quand on a du gaz, on ne compte pas ! Surtout lorsqu’il est question d’accéder aux desideratas d’un président totalement fou, déterminé à « récupérer » coûte que coûte un youtubeur gênant.

Selon les derniers éléments de l’enquête, deux diplomates algériens aujourd’hui en fuite, Salah-eddine Selloum, premier secrétaire à l’ambassade d’Algérie à Paris, et Mohamed Bouaziz, consul adjoint au consulat d’Algérie à Créteil, seraient les véritables maîtres d’œuvre de l’opération. Les deux hommes, exfiltrés vers l’Algérie au lendemain de l’échec de l’enlèvement, devraient prochainement faire l’objet de mandats d’arrêt internationaux.

Comme nous l’annoncions dans un précédent article, une réunion entre les magistrats du parquet national antiterroriste (PNAT) et le juge d’instruction est prévue dans les jours à venir pour affiner la stratégie judiciaire. Car l’ambition des enquêteurs est désormais claire : remonter toute la chaîne de commandement et identifier le commanditaire suprême de cette affaire tentaculaire.

En tout état de cause, nous pouvons désormais nous avancer encore davantage : il n’est pas possible qu’une somme de plus de 500 000 soit mobilisée si derrière cette opération, il n’avait pas les moyens d’un État. De manière naturelle, les regards se tournent de plus en plus ostensiblement vers le général Fethi Rochdi Moussaoui, ancien chef de poste de la DGDSE à Paris, soupçonné d’avoir supervisé l’opération. Et, par extension, vers le palais d’El Mouradia lui-même, où, selon plusieurs sources concordantes, l’initiative aurait été directement validée par le président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier, dont le nom revient avec insistance dans les couloirs judiciaires, reste pour l’heure muré dans le déni, tout comme l’appareil d’État algérien. Après chaque article de presse relatant les avancées de l’enquête, le régime algérien se confine dans une attitude de repli, préférant parler de « complot », de « sionisme » et « d’extrême droite ». En vérité, il n’y a rien de tout cela, mais seulement un travail judiciaire minutieux qui, chaque jour, fait découvrir l’ampleur de cette affaire et le niveau d’implication du régime algérien au plus haut niveau.

En attendant, à Paris, la justice française poursuit son travail avec une détermination intacte. « La justice ira jusqu’au bout, j’en suis convaincu », nous confiait un haut cadre impliqué dans ce dossier.

Reste une question que l’enquête n’a pas encore totalement élucidée : comment une telle opération, menée avec autant de moyens et d’acteurs sur le sol français, a-t-elle pu être conçue avec un tel amateurisme ? Le demi-million d’euros déboursé par les officines algériennes aura suffi à mobiliser un commando… mais pas à masquer ses traces. Ni à empêcher les ratés en cascade qui, aujourd’hui, exposent au grand jour les méthodes pour le moins rustiques de la machine répressive algérienne.

En attendant, à Paris, la justice française poursuit son travail avec une détermination intacte. « La justice ira jusqu’au bout, j’en suis convaincu », nous confiait un haut cadre impliqué dans ce dossier. Du côté algérien, certaines voix proches du régime qui pensent que la justice française est aux ordres à l’image de la justice algérienne, espèrent, à demi-mots, « une intervention de l’Élysée ». Une source nous confiait qu’il « ne faut rien écarter, même pas la convocation du général Moussaoui », ajoutant que « c’est le dossier judiciaire qui va dicter les actions à mener, non pas des considérations politiques ou diplomatiques ».

Ce feuilleton judiciaire relatif à l’affaire Amir DZ est loin d’être clos. Il risque, dans les semaines à venir, d’apporter de nouvelles secousses à une relation franco-algérienne déjà passablement fragilisée.

 Assassinat de Krim Belkacem: les nouvelles révélations de son fils, pour son enterrement, son fils affirme qu’il voulait que ça soit au Maroc
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Assassiné le 18 octobre 1970 à Francfort, en Allemagne, le meurtre de Krim Belkacem, l’un des dirigeants de la révolution algérienne, reste toujours entouré de mystères. Lors de la célébration du 51e anniversaire de son assassinat, son fils revient avec de nouvelles révélations.

Un hebdomadaire français s’interroge sur l’implication de Bouteflika

Des archives des services secrets français déclassifiées et révélées, par le magazine français L’Obs, estiment que l’assassinat de Krim Belkacem, héros de la guerre de Libération nationale, était le résultat d’un «complot planifié» par l’attaché militaire de l’ambassade d’Algérie à Paris.

«Plusieurs assassinats politiques ordonnés à Alger ont été orchestrés dans les ambassades. Ainsi, le 18 octobre 1970, le héros de l’indépendance, devenu opposant, Krim Belkacem, est victime à Francfort d’un complot planifié, selon le SDeCE (ancêtre de la DGSE, ndlr) par l’attaché militaire de l’ambassade d’Algérie à Paris», a révélé le magazine, qui a publié des rapports des services français concernant Abdelaziz Bouteflika.

L’identité de cet attaché militaire n’a pas été en revanche rendue publique. A l’époque, Abdelaziz Bouteflika, homme de confiance du président Houari Boumediène, occupait le poste de ministre des Affaires étrangères. Si les services secrets français ne mettent pas en cause directement Bouteflika dans l’assassinat de Krim Belkacem, le magazine français L’Obs s’interroge, quant à lui, sur son implication dans le projet de liquidation physique du signataire des Accords d’Evian. «Le ministre était-il derrière ? A-t-il couvert ?», écrit l’hebdomadaire.

De nombreuses voix accusent Houari Boumediène d’avoir commandité l’assassinat de Krim Belkacem, alors son opposant politique. Beaucoup d’ailleurs dénoncent un «crime d’Etat», alors que le tribunal d’Oran avait condamné le héros de l’indépendance à mort par contumace.

Par ailleurs, les services secrets français décrivent Bouteflika, ex-ministre des Affaires étrangères, comme un homme corrompu alors que la Cour des comptes algérienne l’accuse, en 1983, d’avoir détourné des sommes d’argent provenant des reliquats budgétaires des ambassades. «La corruption de Bouteflika était de notoriété publique», a estimé un télégramme du 17 mai 1983, même si Bouteflika a nié ces accusations. «Toute la lumière n’a pas été faite sur ses agissements», a révélé la même correspondance, mais «des sanctions pénales devraient logiquement suivre», affirme l’ambassadeur Guy Georgy.

Alors qu’en août, un nouvel arrêt de la Cour des comptes tombe, le diplomate français écrit dans ses rapports que Abdelaziz Bouteflika, «passait pour un grand prévaricateur», et «constituait un gibier de choix : non seulement pour sa gestion des fonds publics, mais aussi parce qu’il avait peuplé son ministère de "copains et de coquins"».

Pour son enterrement, son fils affirme qu’il voulait que ça soit au Maroc, Krim Belkacem: possède la nationalité, marocaine

Rencontré au cimetière d’El Alia à Alger, où est enterré son père depuis le 24 octobre 1984, date où son corps avait été rapatrié d’Allemagne, Ahmed Krim rappelle qu’il y avait «complicité et trahison » dans l’assassinat de son père. Il témoigne que son père s’interrogeait sur l’attitude «des autorités françaises à son égard » quelques jours avant son assassinat.

« Je ne comprends pas pourquoi l’on refuse de m’accorder un visa pour le France », avait déclaré Krim Belkacem à des proches quelques jours avant son assassinat. À ce propos, son fils précise que son défunt père n’avait pas ce problème auparavant.

« À l’époque de Pompidou, on lui avait imposé un permis de séjour, donc il lui faut un visa à chaque fois qu’il voulait se rendre en France », témoigne Ahmed Krim avant de préciser « qu’à chaque demande, on lui accordait le visa sans problème ».

Quelques jours avant son assassinat et « alors qu’il voulait se rendre en France pour une réunion avec les mercenaires envoyés par le système », le consulat de France en suisse lui avait refusé le visa. Par conséquent, « il était obligé de se rendre à Frankfurt », ajoute encore l’interlocuteur.

Plus loin dans ses révélations, le fils du héros de la guerre de libération nationale cite plusieurs noms de personnalités impliquées, selon lui, dans l’assassinat de son père. En effet, il a cité un certain Mahfoudh Abadou, Ousselimani un neveu de Abane Ramdan, ait Mesbah et Bouhouche.

« Les autorités avaient refusé son enterrement au Maroc »

Pour l’enterrement de krim Belkacem, son fils affirme qu’il voulait que ça soit au Maroc. Selon lui, les autorités algériennes de l’époque avaient refusé cela, malgré que l’ambassade d’Algérie au Maroc était favorable «par principe», a-t-il dit.

Alors qu’il préparait les démarches afin d’enterrer son père au Maroc, Ahmed Krim révèle que « deux personnes du ministère de l’intérieur son venues me dire que son enterrement au Maroc est refusé ».

Pour rappel, le 18 octobre 1970, Krim Belkacem avait été retrouvé étranglé par sa cravate dans une chambre d’hôtel à francfort. Il fut enterré dans le carré musulman de la ville allemande. Le 24 octobre 1984, son corps avait été rapatrié et enterré au «carré les martyrs» au cimetière d’el Alia, à Alger.

Gloire aux martyrs de la guerre de libération et de la démocratie. Une pensée aux détenus d'opinion.

Au sujet de l'appel du 1er Novembre 1954. Voir la photo, Les six chefs historiques qui se sont réunis et rédigés l'appel du 1er novembre 1954:

  • Debout, de gauche à droite: Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. 

  • Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'hidi à droite.

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Certains témoignages disent que c'est Boudiaf aidé par Didouche qui ont rédigés l'appel en français, Krim quant à lui a été chargé du tirage pour la veille du 1er novembre, sur autorisation de Krim, Laichaoui acheminé de la Casbah d'Alger à apporté des corrections de syntaxes sur le manuscrit qui lui a été remis par Ali Zamoum une fois arrivé à Ighil Imoula en Kabylie.

Sur les six historiques, 03 sont tombés en Martyrs ( Didouche, Ben M'hidi, Ben Boulaïd), 03 ont survécu après l'indépendance: Boudiaf, Krim et Bitat, deux ont été assassinés (Krim en 1970 en Allemagne et Boudiaf en 1992 à Annaba en direct à la télévision nationale ).

Rabah Bitat est le seul qui est mort naturellement, il a finit sa carrière à la tête du parlement du parti unique.

Pourquoi Mohammed Boudiaf a-t-il été assassiné?
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Abattu à Annaba le 29 juin 1992, alors qu'il prononçait un discours, Mohammed Boudiaf n'acheva pas de délivrer son message. Les commanditaires du crime ont ainsi empêché ce vétéran d'accomplir sa dernière mission, dont l'objectif était l'élimination des "mafias", la neutralisation des intégristes, la démocratisation du "système" et la sauvegarde de l'Algérie.

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Bien que la commission d'enquête officielle ait conclu que "le président Boudiaf fut victime d'un complot politique", le tribunal optera pour "l'acte isolé". A qui aura profité l'assassinat?

Boudiaf, ce vétéran du nationalisme algérien, nommé président du Haut Comité d'Etat le 14 janvier 1992, a eu à accomplir quatre grandes missions durant les quatre moments décisifs de l'histoire de l'Algérie contemporaine. De 1947 à 1950, il a recruté les membres de l'Organisation spéciale qui seront les fondateurs du FLN/ALN et implanté ses cellules dans le Constantinois. De 1953 à 1954, devant l'impasse du mouvement national, il fit appel aux hommes qu'il avait lui-même forgés pour déclencher la révolution qui arrachera l'indépendance en 1962. Forcé à l'exil après s'être, en vain, opposé à l'établissement du "système", Boudiaf viendra encore une fois au secours de la patrie en danger après les élections législatives de décembre 1991. Mais au moment où il renouait avec le peuple, l'homme du 1er novembre fut liquidé physiquement. Ce crime ignoble a rendu le drame inéluctable que vit actuellement l'algérie.

En 2019, le fils de l’ancien président algérien Mohamed Boudiaf, avait accusé les généraux Toufik et Nezzar d’être derrière l’assassinat de son père.

Croyant que le Hirak algérien allait provoquer une transition démocratique favorable à une justice plus indépendante, Nacer Boudiaf, avait à cette époque appelé la justice et les autorités de son pays, "qui bouge avec l’avènement du Hirak, de s’intéresser au dossier qui intéresse tous les Algériens: l’assassinat de Mohamed Boudiaf".

"Ce sont Toufik et Nezzar qui ont tué mon père ..., Ils ont tué l'espoir de l'algerie" Nacer Boudiaf

Tebboune, qui se mettait à toutes les sauces…
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Sid Ahmed Ghozali est nommé le 5 juin 1991, le lendemain de la proclamation de l’état de siège. Les membres de ce gouvernement sont nommés le 18 juin. Le 16 octobre 1991, le gouvernement est remanié.

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L’Algérie: un pays dirigé par l’armée. L'armée e(s)t le pouvoir

Quand le peuple algérien fête l’"indépendance" en juillet 1962, les organismes du FLN se préparaient à un affrontement fratricide pour le pouvoir. Ferhat Abbas parlait de cet épisode comme étant « l’indépendance confisquée », mais au-delà de cette formule passée à la postérité, qu’en est-il réellement ? La lutte qui opposa le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) à l’EMG (État-major général), peut-elle se résumer à un coup de force spontané du colonel Boumédiène, ou ne serait-elle pas plutôt l’aboutissement d’une lutte pour le pouvoir engagée dès 1956?

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L’armée algérienne est l’héritière de la fraction de l’ALN (Armée de libération nationale), qui constituait l’«armée des frontières». Stationnée en Tunisie et au Maroc durant la guerre d’Algérie, elle ne combattit pas les Français, et cela, à la différence de l’ALN de l’intérieur qui opérait dans les djebels et qui fut quasiment anéantie. Dès l’"indépendance", le clan d’Oujda, conduit par Ben Bella, Boumediene et Bouteflika, s’empare du pouvoir par la force en s’appuyant sur l’armée des frontières. La révolution est trahie et toutes ses structures et instances sont dissoutes au profit d’un clan qui impose un système despotique dans lequel l’état-major décide de tout. Un système toujours en place. Les maquisards de l’intérieur épuisés par 7 ans de guerre contre le colonialisme, ont essayé de résister dans un combat inégal face à l’armée de Boumediene, composée dans sa majorité de militaires dont aucun n’a tiré une seule balle contre l’armée française. Boumediene et ses troupes fraîches arrivées de Tunisie, aidés par les fameux déserteurs de l’armée française (les DAF), mettent beaucoup de zèle pour combattre les maquisards qui refusent la confiscation du pouvoir par ce son clan usurpateur. Dans ce combat inégal, des milliers de vrais maquisards et de civils sont tombés au champ d’honneur notamment dans la wilaya 4 et la région kabyle.

Des centaines de maquisards sont arrêtés et torturés dans les mêmes locaux et avec les mêmes méthodes utilisées par les tortionnaires : Massu, Bigeard et Aussaresses.

Les chefs historiques de la révolution sont éliminés physiquement, jetés en prison ou poussés à l’exil. Boumediene installe un pouvoir absolu aidé dans sa sale guerre contre la révolution par des capitaines et commandants issus du clan des DAF qui finiront par prendre les commandes du pays 30 ans après. Parmi eux, les futurs généraux : Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari…

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Durant des décennies, l’Algérie fut en quelque sorte la possession de la caste militaire, le pays étant dirigé par une petite centaine de généraux constituant le niveau supérieur de la nomenklatura nationale. L’armée contrôlait tout le pays à travers une clientèle d’obligés ou d’associés civils. L’élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999 marqua le recul provisoire de l’influence des militaires.

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Longtemps véritable «Etat dans l’Etat», l’armée algérienne est le produit d’une histoire complexe. Elle est l’héritière de la fraction de l’ALN (Armée de libération nationale), qui constituait l’«armée des frontières». Stationnée en Tunisie et au Maroc durant la guerre d’Algérie, elle ne combattit pas véritablement les Français, et cela, à la différence de l’ALN de l’intérieur qui opérait dans les djebels et qui fut quasiment anéantie à la suite du Plan Challe et des opérations «Jumelles» et «Pierres précieuses».

Or, ce fut cette ALN de l’extérieur qui profita de l’indépendance. Instrument docile entre les mains de son chef, le colonel Houari Boumédiène, elle prit officiellement le pouvoir en 1965 en renversant Ahmed Ben Bella, puis elle l’exerça ensuite directement ou indirectement jusqu’en 1999, avec la première élection d’Abdelaziz Bouteflika.

Monolithique lorsqu’il s’agissait de défendre ses intérêts de caste, l’armée algérienne fut longtemps divisée en deux grands courants:

  • Le premier était composé des officiers de l’armée française qui avaient déserté pour rejoindre le FLN quand il fut évident que la France allait reconnaître l’indépendance de l’Algérie. Ces hommes qui n’avaient aucune légitimité «patriotique» aux yeux des combattants de l’intérieur furent «récupérés» par le colonel Boumédiène auquel ils apportèrent leur savoir-faire en échange de sa protection et de sa caution. Ils furent ses plus fidèles soutiens, lui permettant d’asseoir durablement son pouvoir en triomphant des cadres survivants issus des maquis. L’un des représentants les plus influents de ce courant est le général à la retraite Khaled Nezzar.

  • Le second grand courant était incarné par les officiers formés dans les pays arabes et qui, à l’image de ce qui se faisait alors en Egypte ou en Syrie, étaient partisans d’une ligne dure à l’égard de l’Occident. Arabophones et marqués par le nationalisme arabe, ils incarnaient un courant révolutionnaire.

Un système despotique toujours en place

Le système imposé par Boumediene repose toujours sur la même configuration du pouvoir et poursuit un même et immuable objectif : maintenir le contrôle total sur le peuple, le pays et ses richesses. Qu’il est triste de constater que 60 ans après l’indépendance, on retrouve dans ce pays les grandes lignes de la structure politique du colonialisme : les Algériens exclus du processus politique, privés de liberté et de leur dignité, humiliés, opprimés, dépossédés de leur mémoire collective et de leur histoire. La Hogra, la violence pathologique de l’état, le mépris, le mensonge, la politique de division, l’oppression psychologique, le mensonge et les techniques de manipulation sont érigés en leviers de gestion de la société.

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Aujourd’hui, ces deux ensembles ont «vieilli», mais leurs héritiers forment toujours des clans régionaux ou politiques bien organisés au sein d’une armée algérienne fractionnée en groupes d’intérêt économique divergents. Tous se partagent les fruits du pouvoir et des «affaires», en prenant bien soin de ne pas léser les groupes rivaux. Tandis que les Algériens souffrent socialement, les militaires et leurs familles se ravitaillent dans des magasins qui leur sont réservés, et où il leur est possible de se procurer à des prix préférentiels des marchandises introuvables ailleurs dans le pays, vivent dans des résidences sécurisées et passent leurs vacances dans des clubs qui sont la propriété de l’armée.

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