Leçon des Lionceaux… Des terrains aux cœurs: la confiance en la Nation est une construction collective et durable, pas une transaction conditionnelle... By - BAHIA BENKHAR
- gherrrabi
- 17 oct.
- 8 min de lecture

"Si tes projets portent à un an, plante du riz; à vingt ans, plante un arbre; à plus d'un siècle, développe les hommes" Proverbe Chinois
Ce proverbe Chinois met en évidence l'importance du temps dans la planification des résultats. C’est aussi par l’éducation et la formation des hommes que l’ont construit des grands projets.
Symphonie de la construction : lorsque les rêves s’entrelacent aux volontés des nations
On ne laisse pas tomber un chantier pour en attendre un autre: Telle est ma réponse à ceux qui, avec impatience ou scepticisme, voudraient remettre en question l’élan d’un chantier national sous prétexte qu’un autre n’a pas encore abouti. Une nation ne se construit pas dans la fragmentation, mais dans la simultanéité et la complémentarité des efforts. C’est en avançant sur plusieurs fronts que se dessinent les grandes trajectoires historiques. La qualification historique de la sélection marocaine U20 pour la finale de la Coupe du Monde au Chili n’est pas un simple exploit sportif : c’est une déclaration d’existence. C’est la preuve éclatante qu’une jeunesse marocaine, issue des mêmes quartiers, des mêmes écoles, des mêmes clubs de proximité, porte en elle une foi ardente dans la valeur du travail, la puissance de la persévérance et la noblesse de l’effort collectif. Ces buts inscrits la veille n’étaient pas de simples ballons traversant des filets. Ils étaient des messages silencieux mais limpides : croire, lutter et bâtir.
Les rêves ne se reçoivent pas : ils se construisent
À l’ère des bâtisseurs, il n’y a plus de place pour ceux qui se contentent de slogans ou s’abritent derrière des excuses creuses. Le chemin de la réussite ne se trace ni par la rhétorique, ni par la plainte, ni par «la dureté des têtes vides» ; il se forge dans la sueur, la rigueur et la ténacité. Ces jeunes n’ont rien reçu sur un plateau d’argent : ils ont construit leurs chances, une foulée après l’autre, un souffle après l’autre. Leur mentalité est celle de ceux qui refusent de rester sur le trottoir à regarder passer la vie. Elle est celle des marcheurs, des faiseurs, des bâtisseurs.
La construction nationale : une responsabilité partagée
Le développement d’un pays n’est jamais le fait d’un seul responsable ou d’une seule institution. Il repose sur un tissu invisible et solidaire : étudiants consciencieux, enseignants dévoués, ouvriers méticuleux, médecins engagés, entrepreneurs audacieux, fonctionnaires honnêtes, élus responsables. Chacun, par sa simple action quotidienne, devient une pierre vivante dans l’édifice commun. C’est ici que prend tout son sens l’un des plus beaux principes formulés par Adam Smith : la main invisible. L’économiste écossais expliquait que lorsqu’un individu poursuit honnêtement son propre bien-être, en travaillant, en innovant, en produisant, il contribue, souvent sans même en avoir conscience, au bien-être collectif. Comme un artisan qui polit son carreau de zellige sans se douter qu’il participe à l’éclat d’un palais tout entier, chaque citoyen, lorsqu’il œuvre avec intégrité, élève avec lui le destin d’une nation. Ainsi, le Maroc ne repose pas seulement sur des institutions ; il repose sur la somme invisible, silencieuse et puissante des efforts quotidiens de ses enfants.
Critiquer, oui… mais en bâtisseur
Le droit à la critique est légitime et même nécessaire. Mais il n’a de sens que lorsqu’il émane de celles et ceux qui participent à l’effort collectif. Le fonctionnaire négligent n’a pas la légitimité de dénoncer la lenteur administrative. L’étudiant qui triche ne peut se poser en réformateur du système éducatif. La légitimité du discours critique s’ancre dans la crédibilité de l’action. Cette posture critique stérile s’enracine dans une vieille habitude culturelle, bien connue des Marocains : « la porte s’est fermée » ou « le train est parti ». Des expressions prononcées pour masquer une simple vérité : « je suis arrivé en retard ». Cette manière de raconter le réel traduit une tendance à externaliser la responsabilité, à faire porter à « la porte » ou au « train » le poids de nos propres retards. Mais le développement d’un pays commence précisément au moment où l’on cesse d’accuser la porte… et que l’on apprend à arriver à l’heure.
Rompre avec l’ère du soupçon: “Bâk Sâhbi” ne construit pas un pays
L’un des freins les plus corrosifs à notre dynamique nationale reste cette mentalité qui attribue chaque réussite à la piston ou à la connivence. Cette suspicion permanente mine la confiance, étouffe l’espoir et décrédibilise l’effort. Oui, certaines poches de pratiques anciennes subsistent. Mais elles reculent. Et la meilleure arme contre ce poison n’est pas la plainte, mais l’excellence : imposer sa place par le mérite. Au Maroc, cette suspicion est souvent résumée par une expression bien connue : « Bâk Sâhbi ». Littéralement, cela signifie « ton père est mon ami », mais dans l’usage courant, c’est une manière de suggérer qu’une personne a réussi non pas grâce à son talent ou à son travail, mais parce qu’elle aurait bénéficié d’une relation privilégiée, d’un piston ou d’un favoritisme. Derrière cette petite phrase apparemment anodine se cache une vision dévastatrice : celle qui nie la compétence, dévalorise l’effort et installe l’idée que rien ne se mérite vraiment. Or une nation ne peut pas grandir dans le soupçon permanent. On ne bâtit pas un pays en rabaissant systématiquement la réussite. On le bâtit en reconnaissant le mérite et en combattant les abus réels par des moyens justes et structurants, pas par une méfiance généralisée.
Foot Talents : un miroir du Maroc réel
C’est cette foi dans le mérite et dans la construction par le terrain qui a guidé la Caravane Foot Talents. Plus de 100 000 enfants rencontrés, des centaines de jeunes repérés et intégrés dans des parcours structurés — mais surtout, une immersion directe au cœur d’une dynamique nationale en pleine transformation. Sur le terrain, aux côtés de la Fédération Royale Marocaine de Football, j’ai pu constater de près un travail de fond profond, discret mais déterminant. Contrairement aux idées reçues, cette institution ne se limite pas aux équipes nationales ou à l’éclat des compétitions officielles. Elle agit en profondeur : détection des talents, structuration des filières, modernisation des centres de formation, professionnalisation des encadrants et formation des techniciens. C’est une véritable révolution structurelle silencieuse qui s’opère loin des projecteurs — une révolution qui prépare l’avenir sportif du pays avec méthode, rigueur et vision.
Je ne suis pas membre de la Fédération, mais j’ai collaboré avec elle de très près à travers Foot Talents. Et lorsque l’on voit une chose juste et bien faite, il faut le dire. On ne peut pas se contenter de partager les failles ; il faut aussi reconnaître et encourager ce qui fonctionne. Car c’est en consolidant les réussites qu’on accélère la transformation. Les résultats sportifs actuels ne tombent pas du ciel : ils sont le fruit d’années de travail patient et structuré. Et dans un pays en pleine émergence, chaque secteur qui fleurit peut en tirer d’autres dans son sillage. Le sport est un levier économique stratégique : il crée des emplois, génère des investissements, stimule les infrastructures, développe des industries dérivées et renforce le rayonnement international du Maroc.
Mais au-delà des chiffres, le sport est aussi un puissant vecteur d’intégration sociale. La majorité de ces jeunes talents vient de milieux défavorisés, souvent fragiles sur le plan social. Le terrain devient pour eux une alternative salvatrice : une vocation saine, une discipline structurante, un espace où ils trouvent leur place, leur valeur et leur avenir. Sur le plan psychologique, il renforce la confiance et l’estime de soi ; sur le plan social, il crée du lien et de la solidarité ; sur le plan sanitaire, il améliore leur santé physique et mentale; sur le plan économique, il ouvre des perspectives de carrière solides et dignes, loin des chemins de l’errance, de la délinquance ou de l’abandon. L’enjeu n’est donc pas de glorifier un secteur au détriment d’un autre, mais de reconnaître qu’un fleuron national, lorsqu’il est bien géré, devient un porteur de dynamique pour l’ensemble du pays. C’est ainsi qu’une nation se renforce : en s’appuyant sur ses réussites, sans cesser de perfectionner ce qui reste à faire.
La compétence, socle de la confiance nationale
Aucune nation ne peut grandir dans le soupçon. La confiance dans la jeunesse, la compétence et l’effort partagé est le ciment de la construction nationale. C’est en croyant aux talents de nos enfants que nous érigeons les murs d’un pays solide. Ce lien doit être horizontal, vivant, participatif : citoyens et institutions côte à côte, et non face à face.
Construire en parallèle, avancer ensemble
L’éducation et la santé sont et doivent rester des priorités cardinales de toute politique nationale. Mais leur importance ne signifie pas que tout le reste doit s’arrêter en attendant qu’elles atteignent une perfection absolue. Une nation qui progresse est une nation qui sait avancer sur plusieurs fronts à la fois, sans opposer ses propres chantiers. Le développement n’est pas une course à relais où un secteur attend que l’autre termine pour démarrer. C’est une symphonie collective, où chaque instrument a son rôle à jouer dans une même partition : éducation, santé, sport, culture, économie, technologie. Ce sont ces mouvements conjoints qui créent l’élan. Organiser de grands événements sportifs n’est pas une distraction : c’est un levier. Ces rendez-vous accélèrent les infrastructures, activent des dynamiques économiques et sociales, projettent une image forte du Maroc dans le monde et renforcent la confiance nationale. Ils n’effacent pas les défis des autres secteurs ; ils contribuent à créer les conditions de leur amélioration.
Les leviers réels du changement : construire au lieu de crier
Le moteur d’une nation ne tourne pas avec des slogans, mais avec des actes. Le premier levier du changement, c’est le sérieux! Cette discipline silencieuse qui donne de la valeur au travail, qui transforme les promesses en réalisations et les idées en chantiers. Le deuxième, c’est le patriotisme actif, pas celui qui se limite aux discours enflammés ou aux drapeaux agités les soirs de victoire, mais celui qui se traduit en engagement quotidien : dans l’école, dans l’entreprise, dans la rue, dans l’administration. Le troisième, c’est l’implication directe dans la construction nationale, chacun à son échelle : apprendre, enseigner, produire, soigner, protéger, créer, bâtir.
Ces leviers intérieurs donnent du poids aux leviers extérieurs et institutionnels. Le vote, d’abord, n’est pas un simple rituel électoral : c’est l’outil démocratique par lequel une nation oriente son destin. La participation associative et citoyenne permet d’enraciner le changement dans le tissu social. La critique constructive, lorsqu’elle est nourrie par une volonté de bâtir et non de détruire, devient une boussole précieuse. Le contrôle institutionnel assure que les règles ne soient pas des mots, mais des garde-fous efficaces. Et le travail quotidien, dans sa noblesse silencieuse, reste la charpente invisible de tout édifice national.
Mais face à ces leviers concrets, s’élève un danger rampant : celui de la critique vide, de la parole désengagée, de la démolition systématique, du nihilisme ambiant. Cette posture n’est pas neutre : elle est corrosive. Elle érode la confiance, affaiblit l’élan collectif et installe une fatigue nationale. Elle transforme des citoyens capables en spectateurs amers, plus prompts à pointer du doigt qu’à retrousser leurs manches. Un pays ne se construit pas sur les gradins de la critique : il se construit sur le terrain de l’action. Celui qui veut réellement changer les choses descend dans l’arène, agit, propose, corrige, s’implique. Le Maroc n’a pas besoin de plus de commentateurs ; il a besoin de bâtisseurs.
Voir la grande image
Le Maroc n’est pas une cité parfaite. C’est une nation en transformation: avec ses défis, ses forces, ses fragilités et ses victoires. C’est dans cette tension que se forge la grandeur d’un pays. Nous devons apprendre à regarder le verre à moitié plein pour le remplir ensemble. Chaque réussite : sportive, économique ou culturelle, est une victoire partagée. Elle porte en elle un message : « Rejoins le chantier ».
Et pour conclure…
Le zellige marocain, lui aussi, se décline en deux versions: celle, noble et lumineuse, qui orne notre mémoire et notre fierté collective; et celle que brandissent les esprits défaitistes pour ridiculiser chaque réussite. Mais face à ces vents contraires, nous avons notre airbag : des convictions libres et solides. Car ceux qui construisent savent qu’aucune moquerie ne renverse un mur érigé sur des fondations authentiques.

Vive le Maroc. Vive l’esprit des bâtisseurs. Car celui qui construit ne peut être effacé, et sur lui, aucun autre ne peut bâtir.A lier aussi>>> Foot Talents - Compétition de détection de jeunes talents en football âgés de 12 – 13 ans.







![Hooliganisme - Algérie: la délinquance des stades de football algérien... Décryptage: By- Gherrabi Mohammed [Part1]](https://static.wixstatic.com/media/f0d73a_7133fccfca9e4b1c96194f307c5ace78~mv2.png/v1/fill/w_390,h_292,al_c,q_85,enc_avif,quality_auto/f0d73a_7133fccfca9e4b1c96194f307c5ace78~mv2.png)
Commentaires