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Algérie: Le "Pouvoir" arme ses sbires contre l'ex ambassadeur de France à Alger, Xavier Briencourt.


Xavier Driencourt, diplomate, ancien directeur général de l’administration du Quai d’Orsay. Ancien collaborateur d’Alain Juppé, Xavier Driencourt a été consul général à Sydney, directeur général de l’administration, chef de l’inspection générale des Affaires étrangères, et ambassadeur en Algérie à deux reprises, entre 2008 et 2012, puis entre 2017 et 2020, Xavier Driencourt, vient de lâcher une bombe dans le Figaro. « L’«Algérie nouvelle», selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux et elle entraîne la France dans sa chute » écrit-il dans une tribune publiée le dimanche 8 janvier 2023.

Ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020, Xavier Driencourt est le diplomate français qui aura passé le plus de temps en poste en Algérie. Il livre ici une analyse passionnante de ce pays.

Xavier Driencourt décrit l’Algérie comme «un système militaire (formé, on l’oublie, aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil, sans doute autant affairiste que celui qu’il a chassé, obsédé par le maintien de ses privilèges et de sa rente, indifférent aux difficultés du peuple algérien ».

L'ancien ambassadeur de France à Alger appelle à ne pas soutenir un 2è mandat de Tebboune

L’idée que la France soutienne un second mandat d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Algérie fait grincer des dents au sein de l’Hexagone, si bien que l’ambassadeur de France en Algérie pendant deux mandats, Xavier Briencourt, est sorti du silence pour alerter sur un scénario catastrophe.

« Croire à Paris qu’en allant en Algérie en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers (mémoire et visa) nous les gagnerons à notre cause et nous les amèneront à plus de coopération, est un leurre », a déclaré l’ancien ambassadeur de France à Alger.

Pour bien comprendre le cri d’alerte motivé par l’amitié et la sympathie du diplomate français pour le peuple algérien et pour le pays, il faut remonter à 2019, l’année de l’investiture du président Abdelmadjid Tebboune.

Le septuagénaire a été placé de force au sommet de l’Etat algérien par les militaires, avec à leur tête, l’omniprésent Ahmed Gaid Salah en 2019 (mort quelques mois plus tard dans des circonstances mystérieuses) pour mettre un terme au soulèvement populaire anti-système inédit, le Hirak.

Dans une vidéo, Saïd Bensdira, qui se présente comme agent des renseignements algériens révèle que le général Ahmed Gaid Salah aurait été assassiné par le "président" Tebboun.

Le peuple qui s’était insurgé contre un 5è mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, qui restait très atteint après son AVC en 2014, créant ainsi ce mouvement populaire qui s’est ensuite soulevé contre tout le système algérien, notamment le fait que le pays soit dirigé par des militaires.

Voyant que le peuple ne décolérait pas, les militaires ont opéré une purge au sein des potentiels candidats populaires qui pourraient succéder au président. Oligarques, politiciens, journalistes, personne n’a été épargné pour ne laisser la voie qu’à un seul candidat, celui choisi par les militaires.

Après une présidentielle boycottée par le peuple, les militaires ont forcé une deuxième élection qui aura eu le même résultat. Mais malgré le boycott général, le candidat Tebboune a été « élu ». Mal élu à cause du hold up électoral, mais «légitimé» par le soutien de la France qui préférait encore un président non élu démocratiquement qu’un pays plongé dans l’incertitude pendant plusieurs mois encore…

C’est en ayant travaillé en tant d’ambassadeur de France en Algérie de 2008 et 2012, puis entre 2017 et 2020 que Xavier Driencourt, a pu observer en étant aux premières loges tous les changements négatifs en Algérie depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune.

Dans une analyse publiée dans Le Figaro, le diplomate a noté « la répression qui s’est abattue sur le pays, répression élaborée et mise en œuvre par une armée qui ne cesse de glorifier les combats contre la France, «ennemi éternel»», en ajoutant qu’elle «a fini par avoir raison des espoirs mis un temps dans le Hirak pour une démocratisation du pays».

En France, a-t-il reconnu, «nous faisons mine que le régime algérien est légitime à défaut d’être démocratique».

« Cela fait maintenant trois ans qu’en Algérie Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République. Trois ans et, à Alger, on pose la question d’un deuxième mandat. (…) Mon amitié pour l’Algérie comme mon respect pour le peuple algérien m’obligent à rappeler quelques évidences sur la réalité politique, les illusions françaises et les conséquences de celles-ci », a écrit Driencourt.

Le diplomate a ajouté, dans un constat amer, que « s’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais que l’+Algérie nouvelle+, selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux ».

Xavier Driencourt a également annoncé qu’en 2023, une visite officielle du président Tebboune en France aurait lieu pour préparer sa réélection. « 2023 sera après les voyages officiels de l’année dernière, le temps de l’euphorie avec à la clé une visite d’Etat du président algérien mais soyons sans illusions. A l’aube d’une élection présidentielle algérienne, 2024 verra inéluctablement une nouvelle crise tant le discours anti français est le levain d’une campagne électorale réussie », a-t-il écrit.

Le Covid et la guerre en Ukraine auraient aidé l’armée «à mettre définitivement le pays au pas». Cela signifie que «la presse est muselée, les journalistes arrêtés ou privés de leur passeport, les journaux comme Liberté fermés, El Watan mis sous tutelle et, fin décembre, alors que les chancelleries occidentales réveillonnaient, c’est le dernier carré, Radio M. et le site Maghreb émergent qui sont interdits, tandis que leur directeur, Ihsane el-Kadi, était arrêté dans la nuit. Samedi 7 janvier, c’était au tour du site AlgériePart d’être accusé de recevoir des fonds de l’étranger pour diffuser des fake news afin de « déstabiliser le pays». Des associations comme Caritas, fondé par l’Église catholique avant 1962, sont dissoutes, d’autres accusées de «recevoir des fonds de l’étranger.»

Le journaliste algérien, Abdou Semmar, exilé en France et condamné à la peine capitale dans son pays pour avoir entre autres, critiqué les décisions du président algérien, a réagi à cet article du diplomate français en le qualifiant d' «analyse très audacieuse».

« Il appelle tout simplement la France à adopter un langage de fermeté, une ligne de conduite très ferme contre le régime algérien et il appelle Emmanuel Macron et l’ensemble de dirigeants français à ne plus être naïfs et complaisants à l’égard du régime algérien », a-t-il résumé.

Une seul obsession : partir

La tribune de Xavier Driencourt n’incrimine pas seulement le pouvoir algérien. Elle met en cause la pusillanimité et les tactiques court-termistes du gouvernement français. «Par confort ou opportunisme, mais surtout par aveuglement, à Paris, nous fermons les yeux sur la réalité algérienne (…) Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de coopération est un leurre

Sans doute en raison du gaz dont la France a besoin, la diplomatie française ferme les yeux sur la réalité algérienne. Mais Xavier Driencourt nous prévient : «45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession: partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France, où chaque Algérien a de la famille ? (…) Le prix de notre aveuglement ou de nos compromissions s’appellera donc immigration massive, sans rapport avec ce qu’elle est aujourd’hui, islamisme conquérant, ghettoïsation de nos banlieues, repentance mémorielle

Chacun le voit, le processus a déjà commencé.

"Xavier Driencourt: Le régime algérien est une menace pour la France !" Almagharibia TV
La mafia militaro-politico-mediatico-financière arme ses sbires contre L'ex ambassadeur de France à Alger, Xavier Briencourt.

Salah Goudjil, 92 ans, le plus ancien fonctionnaire au monde, à la tête du Sénat depuis la chute de Bouteflika, ce vieux routier du FLN s’est fait le fidèle porte-voix du "président" Abdelmadjid Tebboune.

Dans son discours, l’ancien ministre des Transports a fait savoir que l’Hexagone prend souvent pour cible des personnalités politiques qui ont travaillé en Algérie dans ses compagnes de provocations, et ce, afin de porter atteinte à l'Algérie.

Evoquant l’"ingérence" de l’ancien ambassadeur français à Alger, Salah Goudjil a défendu farouchement le régime algérien, décrit par Driencourt comme étant «affairiste et indifférent aux difficultés du peuple».

Il a estimé que «l’Algérie nouvelle n’est pas l’Algérie d’hier», affirmant que le système actuel est au service du peuple.

« L’intérêt majeur du gouvernement est de hausser le niveau de vie de l’Algérien. Ainsi que de rendre la voix de l’Algérie audible et respectée dans le concert des nations », a conclu Salah Goudjil.

Salah Goudjil, 92 ans, le plus ancien fonctionnaire au monde

Salah Goudjil devient membre du comité central du Front de libération nationale (FLN) en juin 1962, inspecteur général du parti en 1964, chef de daïra en 1965. Il est commissaire du FLN de 1967 à 1971 à Annaba, puis à Sétif de 1971 à 1978. De 1979 à 1986, il est ministre des Transports et de la Pêche, sous la présidence de Chadli Bendjedid. Il soutient la candidature de Mouloud Hamrouche à l'élection présidentielle de 1999 puis d'Ali Benflis à celle de 2004. Lors des élections législatives de 2007, il est élu député de Sétif. En janvier 2013, il est nommé sénateur6. Il est reconduit en janvier 2019. Le 21 février 2021, le bureau du Conseil de la nation désigne Salah Goudjil comme candidat unique à sa présidence. Le 24 février, à 90 ans, celui-ci est élu. Cet événement suscite la colère des manifestants du Hirak, certains protestataires allant jusqu'à scander : « Goudjil à la maison de retraite » ; insistant sur le fait que Goudjil est nonagénaire, ils dénoncent le recyclage d'anciennes figures du régime.

Même dans un pays où la moyenne d’âge élevée des hauts responsables n’est plus un sujet d’étonnement, l’événement n’est pas anodin. Le vieux routier du FLN a été maintenu, par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune dans le tiers présidentiel et a reçu l’assurance, selon son entourage, de demeurer à la tête du Sénat.

Guerre d'Algérie: Une guerre de chiffres
  • "1,5 millions martyrs sont morts pour l’unité nationale (durant la guerre de libération nationale)" Tebboune

  • La France a tué 10 millions d’algériens



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