Algérie: Pourquoi brûle-t-on les bibliothèques au Sahara oriental?... [Enqête] By - Gherrabi Mohammed
- gherrrabi
- 27 nov.
- 12 min de lecture

La destruction d’éléments de preuve
Mis à part peut-être le parjure, il n’y a pire menace à l’intégrité du processus judiciaire que la spoliation de preuves.Il y a spoliation lorsque des preuves sont altérées, c’est-à-dire lorsqu’une personne modifie, dissimule, falsifie ou détruit intentionnellement des éléments de preuve dans le but de nuire à une enquête ou à une procédure judiciaire. La spoliation a été décrite comme une forme de tricherie susceptible de compromettre l’intégrité du processus de justice civile.

«L’histoire opère lentement.» Ulrich Wickert ... «Un peuple sans Histoire est un peuple sans avenir»

Que nous rappelle Aimé Césaire avec ce proverbe qui résonne si fortement aujourd'hui ?
Aimé Césaire nous rappelle que si la mémoire est un trésor à partager c'est aussi une arme qui peut être manipulée, révisée, niée. Aux historiens, une fois de plus, de faire le lien, de créer du sens dans ces mémoires pour éviter les amalgames qui conduisent souvent à la haine ou à l'incompréhension.
«Il n’y a pas que les documents historiques attestant de la souveraineté du Maroc sur ce qui est appelé entre guillemets +le Sahara occidental+ mais aussi sur +le Sahara oriental+», a indiqué Bahija Simou, invitée au Forum de la MAP. Pour étayer ses affirmations, elle a assuré que les documents officiels existent en nombre important dans les Archives royales et qu’ils «sont d’ailleurs mis à la disposition des chercheurs pour les examiner et les étudier». Ces propos ont suscité des réactions de la part des médias algériens qui n’hésitent pas à crier à la provocation alors que des faits historiques corroborent les propos de l’historienne marocaine.

Invitée au Forum de la MAP, l'éminente historienne et directrice des Archives Royales, Bahija Simou, a mis en lumière les missions de cette direction chargée de la conservation des archives. Cette rencontre avec la presse a été également l'occasion d'apporter un éclairage nouveau sur la notion de Beïâ, dont la forme et la signification sont particulières au Maroc.
La Direction des Archives Royales (DAR) est devenue, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un lieu incontournable pour les chercheurs marocains et étrangers qui s'y rendent pour consulter ses trésors.
Directrice des Archives royales depuis 2008, Bahija Simou est membre de plusieurs commissions et fondations, comme le Comité scientifique de l’Alliance Internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit, la Commission marocaine d’histoire militaire et l’Association marocaine pour la recherche historique. Professeur universitaire d’histoire moderne, Mme Bahija Simou est l’auteur de plusieurs publications en langues arabe et français, et compte à son actif une série d’activités scientifiques ainsi que des contributions aux colloques internationaux.
Fidèle à sa devise «La Direction des Archives Royales au service du chercheur», cette institution a pour mission de collecter, conserver, classer, communiquer et désormais numériser les documents historiques, a expliqué Bahija Simou. «Ce travail est effectué dans le respect des normes archivistiques internationales qui facilitent tant la conservation des documents que le travail des chercheurs qui nous sollicitent», a-t-elle souligné.
Dans le domaine de la communication, fait savoir Bahija Simou, la DAR édite la série Al Wataïq, recueil périodique de documents historiques ainsi que des ouvrages thématiques : «La Beïâ, un pacte permanent entre le Roi et le peuple» (2011), «Le Sahara marocain à travers les Archives Royales» (2012), «Le Maroc et la France, une relation multiséculaire» (deux tomes publiés en 2015, complétés par un troisième en 2016 intitulé «Le Maroc et la France : le parcours vers l'indépendance, 1912-1956») et «L’Andalousie : histoire et civilisation» ( 2 tomes publiés en 2018). La DAR, ajoute sa directrice, s'est attelée à tisser des liens avec les universités marocaines et à associer les historiographes et les chercheurs pour que la Direction soit constamment au service de la recherche et de l'histoire.
La Beïâ improprement traduite par «allégeance»
Faisant un focus particulier l’ouvrage intitulé «La Beïâ, un pacte permanent entre le Roi et le peuple», l'historienne a ainsi tenu à souligner que cet ouvrage relate l'histoire de la Beïâ au Maroc, pilier constant des socles légaux et fondement de la consécration des Rois et Sultans au fil du temps. Cet ouvrage a le mérite, fait-elle remarquer, de rassembler les textes des Beïâs qui étaient éparpillés entre des bibliothèques privées, des mausolées chérifiens et certaines zaouïas. Aussi, cet ouvrage dresse au lecteur un tableau complet de l'institution de la Béïâ dans ses prolongements civilisationnels et sa continuité historique. Il procure également un contenu scientifique de premier ordre pour une bonne compréhension du système de la Beïâ, affirme Mme Simou.
«Même Abid Al Boukhari, quand ils ont eu à faire leur Beïâ au Sultan Moulay Ismaïl, ils l'ont subordonnée au fait qu'elle ne les engage pas dans des campagnes militaires pendant l'été, ce qui témoigne d’un degré élevé de démocratie», fait remarquer l’historienne, précisant que le mot Beïâ donc ne correspond pas à l'acception théocratique du terme «allégeance», qui, lui, renvoie à la soumission. «Il ressort de l'étude de ces textes que la Beïâ au Maroc repose sur des fondements légaux et lie le pouvoir à la stabilité, et que la Beïâ est une institution ayant pour fondement une contractualisation entre le Roi et le peuple», relève la directrice de la DAR.
Aussi, poursuit Bahija Simou, la Beïâ se fonde sur le principe de prise et de don, et sur le respect des conditions et des obligations. «C'est une formule traditionnelle de règne sans rapport aucun avec le terme auquel elle a été traduite, à savoir “allégeance”». «Ce mot (allégeance) vide la Beïâ de sa signification historique et légale et lui en confère une autre qui n'a aucun rapport avec la Beïâ dans notre pays», explique l’historienne. «Un vocabulaire est issu de l'environnement d'une société et y est lié. On peut très bien se résoudre à la translittération et écrire “Al Beïâ” au lieu de la convertir en un terme qui lui est étranger», préconise-t-elle. Aussi, souligne Mme Simou, «cet ouvrage est venu affirmer la particularité du système de règne au Maroc. La Beïâ, qui correspond à une pratique verbale dans le monde islamique, se singularise au Maroc par sa forme manuscrite».
Cet ouvrage, souligne encore la directrice de la DAR, met en lumière de nouvelles preuves de la marocanité du Sahara en soumettant aux lecteurs les textes des Beïâs des tribus du Sahara aux Sultans alaouites. «Il est également riche en matière scientifique de haut niveau qui profite au chercheur en sciences politiques, en histoire, en littérature et même aux journalistes. Les textes des Beïâs dont ils regorgent constituent également une matière attrayante pour ceux qui ont des goûts prononcés pour la calligraphie et la paléographie», ajoute-t-elle.
Les documents relatifs au Sahara marocain sont abondants


«Il n’y a pas que les documents historiques attestant de la souveraineté du Maroc sur ce qui est appelé entre guillemets «le Sahara occidental» mais aussi sur «le Sahara oriental»», a précisé la directrice des Archives Royales, Bahija Simou, lors de son passage au Forum de la MAP.
En réponse aux questions des journalistes sur la disponibilité des documents confirmant la marocanité du Sahara, Bahija Simou a indiqué que ces derniers sont bien disponibles, voire abondants. «Et quand je dis Sahara, je parle à la fois du Sahara occidental et du Sahara oriental», précise-t-elle. «Ces documents sont disponibles et accessibles à qui veut les consulter. Et ces documents prouvant la marocanité du Sahara ne se limitent pas aux seuls correspondances et dahirs, mais il y a aussi des cartes qui montrent l'évolution des frontières, des conventions et traités et des lettres datant de l'époque médiévale à nos jours», souligne la directrice de la DAR.
Par ailleurs, elle a annoncé que la DAR allait bientôt lancer un portail électronique visant à faciliter aux citoyens en général et aux académiciens en particulier l'accès aux documents historiques. «Le lancement de ce portail intervient conformément aux Hautes Directives de Sa Majesté le Roi et cadre avec la profonde conviction du Souverain que l'histoire est la clé pour comprendre le présent et se projeter dans l'avenir, mais aussi le moyen de rapprocher les nations et de protéger les générations de toute dérive», a-t-elle soutenu.
Les jeunes chercheurs appelés à s'intéresser à des disciplines telles que la sigillographie
Notant lors de sa présentation de la DAR que le document ne se limite pas aux archives écrites, Bahija Simou a lancé un appel aux jeunes chercheurs pour qu'ils s'engagent dans d'autres pans de l'étude de l'histoire, à travers l'étude des documents, dont les sceaux par exemple. «La sigillographie est très importante et mérite qu'on s'y consacre. Le sceau du Sultan Moulay Ismaïl, par exemple, n'est pas celui du Sultan Moulay El Hassan. Ils diffèrent par la forme et la calligraphie employée. Ce sont des symboles à part entière qui méritent d'être étudiés», a-t-elle souligné.
De même, l'historienne note que nul ne s'est encore intéressé à l'étude des peintures en rapport avec l'Institution Royale. «Delacroix nous a laissé un chef-d'œuvre. Aucun historien à ce jour n'a examiné les symboles dans cette peinture de Delacroix», a-t-elle fait observer. «Nos jeunes savent-ils que le chapelet qui pend au bras du Sultan dans le tableau de Delacroix renvoie au soufisme ?» se demande la directrice des Archives Royales, précisant qu'il s'agit là bien d’un tableau, mais en même temps d'un document historique. «Qui s'intéresse aux drapeaux ? Il a été écrit à tort que le drapeau marocain a été conçu par Lyautey. C'est tout simplement faux !» «Lyautey s’adressait au Sultan en disant : «je suis votre premier serviteur Sire» et le drapeau marocain a une histoire qui remonte aux Idrissides», souligne la directrice de la DAR.
Mme Simou a révélé que la direction des Archives Royales s'est procurée des documents sur le Sahara (occidental et oriental) de pays européens. Des propos qui devraient soulever l'ire au voisin de l'Est, d'autant qu'ils portent la signature d'une partie officielle au royaume.
Pour rappel, la France avait occupé la région de Tindouf en 1934. Dans un premier temps, la zone fut placée sous la tutelle du commandement français du Maroc, puis ensuite sous l’autorité du gouverneur général de l’Algérie. Cette occupation n’a jamais signifié que la marocanité de la province était remise en question.
En témoigne, la lettre adressée en 1960 par le président français Charles Gaulle au roi Mohammed V pour l’informer d’un nouveau essai nucléaire au Sahara oriental. «Les relations amicales que je suis heureux d’entretenir avec Votre Majesté me déterminent à l’informer personnellement de la décision que j’ai prise de faire procéder à partir du 31 mars à une nouvelle expérience nucléaire au Sahara», écrit-il dans sa missive. Auparavant, Mohammed V avait protesté auprès de De Gaulle au lendemain du premier essai dans la même zone.
Une souveraineté que le vice-président du gouvernement algérien formé alors par le Front de Libération National (FLN) Ahmed Ben Bella, avait reconnue. «L’explosion de Reggane a eu lieu. Le Maroc a protesté auprès de la France parce que l’explosion a eu lieu sur ses territoires. Ils nous ont demandé de nous associer à leur protestation contre la France», avait-il précisé dans des déclarations à la presse. Ce n’est qu’une fois investi président de la république indépendante (1963-1965) que Ben Bella a révisé sa position réclamant «à la France la fin des essais nucléaires en Algérie».
En 1956, année de l’indépendance du Maroc, Tindouf était administrativement rattachée à la région d’Agadir. En 1960, le Général Charles de Gaulle, alors président de la République française, avait, dans une correspondance adressée au défunt Roi Mohammed V, relaté explicitement que le Sahara oriental était marocain. «Les relations amicales que je suis heureux d’entretenir avec Votre Majesté me déterminent à l’informer personnellement de la décision que j’ai prise de faire procéder à partir du 31 mars à une nouvelle expérience nucléaire au Sahara» oriental (à l’époque le Sahara occidental était encore occupé par l’Espagne, NDLR), avait-il déclaré.
Ben Bella et le Sahara Oriental marocain :



Pourquoi brûle-t-on les bibliothèques au Sahara oriental, territoire revendiqué par le Royaume du Maroc?
In Salah abritait une bibliothèque traditionnelle (dite khizana) qui comporte un riche patrimoine composé de plus de 1 800 manuscrits anciens dans des domaines variés comme la jurisprudence islamique (fikh), la médecine, l'astronomie ou la littérature arabe. Cette bibliothèque appartient au aârch (tribu) d'Ouled Belkacem El-Azzaoui.
La destruction d’éléments de preuve
Un incendie criminel ravage la Bibliothèque traditionnelle d'In salah. Cet incendie a été planifié par le régime militaire algérien.La Bibliothèque traditionnelle d'In salah a été lourdement endommagée par un incendie criminel, causant des pertes importantes et la destruction de plus de 1.800 manuscrits vieux de 400 ans.

Les manuscrits détruits étaient les témoins de la souveraineté du Maroc sur le Sahara oriental.
Un incendie détruit l’ensemble des manuscrits de la bibliothèque de Moulay Al-Abbas Al-Ragani
Un incendie a ravagé un dimanche, 22-08-2021, la bibliothèque traditionnelle de Moulay El-Abbas Al-Ragani, dans la wilaya d’Adrar, causant des pertes importantes et la destruction des manuscrits qui datent de 1200 ans. Selon le responsable de cette bibliothèque traditionnelle connue dans la région sous l’appellation «Khizanet», Si Mohamed Reggani, ce sont des bergers qui ont découvert le lieu en flammes dimanche vers 9h et ont donné l’alerte. «La Khizana est située dans la commune de Bouda dans un lieu un peu isolé. Elle est construite en toub et en bois. Le feu a détruit totalement la khizana»,
Plus de 1.900 manuscrits dans plusieurs domaines à savoir la littérature, les biographies, la médecine, la culture, les arts, et l’agriculture, ont été conservés dans cette khizana dont des ouvrages rares et des contrats de vente et d’achat ainsi que des manuscrits d’Egypte et du Maroc.

Un incendie détruit des manuscrits de la bibliothèque de Moulay Al-Abbas Al-Ragani
Un incendie a détruit l’ensemble des anciens manuscrits de "Khizanate" (bibliothèque traditionnelle) de Moulay Al-Abbas Al-Ragani dans la commune de Bouda (Ouest d’Adrar).
🔴 Ce patrimoine culturel est composé de plusieurs manuscrits liés à différents domaines, notamment une des plus anciennes versions du Coran écrite par le fondateur de la bibliothèque Moulay Al-Abbas Ben Moulay Abdallah Al-Ragani, ainsi que d’autres manuscrites sur El-fiqh (les principes de la loi islamique), la langue, la littérature, les biographies, la médecine et autres.

En 2021 - Un incendie criminel a détruit l’ensemble des anciens manuscrits de "Khizanate" (bibliothèque traditionnelle) de Moulay Al-Abbas Al-Ragani dans la commune de Bouda (Ouest d’Adrar).

L’enseignant de l’histoire à l’Université d’Adrar, Pr. M'barek Djaâfri, avait indiqué que la bibliothèque de Moulay Al-Abbas Al-Ragani située à Ksar "Beni Azel", (commune de Bouda) dispose de plus de 1.963 manuscrits relatifs, entre autres, à la science, l’art, en plus des lettres et des actes anciens.

Ce patrimoine culturel est composé de plusieurs manuscrits liés à différents domaines, notamment une des plus anciennes versions du Coran écrite par le fondateur de la bibliothèque Moulay Al-Abbas Ben Moulay Abdallah Al-Ragani, ainsi que d’autres manuscrites sur El-fiqh (les principes de la loi islamique), la langue, la littérature, les biographies, la médecine... Les manuscrits détruits étaient les témoins de la souveraineté du Maroc sur le Sahara oriental.

De la marocanité de Tindouf, du Touat, du Gourara et du Tidikelt... Par Bernard Lugan, historien français, spécialiste du Maghreb
Le temps des révélations historiques et des documents juridiques resurgit et comme par enchantement semble reprendre le dessus dans cette affaire du Sahara marocain, qui constitue à n’en pas douter le plus grand hold-up du siècle.
Bernard Lugan vilipendé pour avoir souligné la marocanité du Sahara oriental, l’historien français Bernard Lugan s’explique dans cet entretien sur les conditions ayant sous-tendu l’annexion de la région à l’Algérie ainsi que sur la dimension psychologique encore jusqu’à aujourd’hui de mise au sein de l’élite dirigeante algérienne sur la question des frontières avec le Maroc.
Lyautey s’était opposé aux visées expansionnistes de ses compatriotes sur ce qu’on appelait alors l’Algérie française.
En 1924, la question de la souveraineté sur le Touat, territoire situé à l'est de Tindouf, opposa l'administration française du Protectorat aux gouverneur général de l’Algérie. Depuis Rabat, le maréchal Lyautey adressa alors au gouvernement français, deux longues notes concernant les frontières historiques du Maroc. Elles donnent un éclairage important sur la question.
Dans une note datée du 4 février 1924, de Rabat, les services du résident de France écrivaient:
«Il n’est pas douteux qu’à cette époque (avant le Protectorat), l’Empire chérifien étendait nettement son influence au sud de l’Algérie, et il coupait celle-ci du Sahara proprement dit: les Oasis sahariennes du Touat, du Gourara et du Tidikelt relevaient depuis plusieurs siècles du Sultan du Maroc. L’autorité du Sultan Moulay Hassan y fut rétablie en 1892, et des gouverneurs marocains y demeurèrent jusqu’à l’occupation française d’In-Salah (1902) qui provoqua des protestations au Makhzen (…) En 1917, le Général Gouraud qui était alors Commissaire résident Général par intérim* demanda même le retour de Colomb Béchar au Maroc».
Quatre jours plus tard, dans une note en date du 8 février 1924 destinée au président du Conseil (le chef du gouvernement français), le Maréchal Lyautey, résident général au Maroc, écrivait:
«J’estime que le Maroc a, dans le Sahara, une frontière commune avec l’Afrique occidentale française (…). Je ne puis qu’appeler toute l’attention de Votre Excellence sur l’importance de la question pour ce qui regarde le Maroc dont la France a solennellement garanti l’intégrité, engagement qu’elle a rappelé au cours des négociations récentes. Au surplus, sans qu’il soit, je pense, nécessaire d’insister davantage sur ce point, l’histoire des dynasties marocaines suffit à démontrer que, de tout temps, les Sultans ont exercé sur cette partie du continent une action spirituelle et, parfois, effective, incontestée».
Pour le maréchal Lyautey, l’appartenance de Tindouf au Maroc ne faisait donc aucun doute. L'administration marocaine s'exerçait en effet sur la vallée de Tindouf qui dépendait du khalifa du Tafilalet et ses caïds étaient nommés par dahir du sultan du Maroc. Les archives marocaines conservent de nombreux documents administratifs confirmant cette réalité.
La première agglomération de Tindouf (tama-n-Douf en tamazight), ou Tendefès est connue par El Bekri et le Tarikh-el-Fettach. Pillée, ravagée et enfin détruite par les rezzous successifs des Touaregs, des Berabers et des Rguibat, elle disparut durant deux siècles, mais ses points d'eau continuèrent à être fréquentés par les caravanes transsahariennes. La ville nouvelle de Tindouf fut fondée en 1852 ou en 1857 par Mrabet Ould Belamech, chef de la tribu des Tadjakant qui avait fait allégeance au sultan du Maroc.
En 1934, la France occupa Tindouf qui, dans un premier temps, fut englobée dans la zone militaire dépendant du commandement français du Maroc avant d’être placée sous l'autorité du Gouverneur général de l'Algérie. Mais à aucun moment, la marocanité de la région ne fut remise en cause.
En 1956, au moment de l'indépendance du Maroc, Tindouf était administrativement rattachée à la région d'Agadir, comme d’ailleurs Fort-Trinquet (l'actuelle Bir Moghreïn) en Mauritanie. Au mois de juillet 1962, quand elle accorda l'indépendance à l'Algérie, la France était militairement présente à Tindouf dont elle se retira au mois d’octobre, laissant l'ALN (Armée de libération nationale) algérienne s'y installer. C'est ainsi que Tindouf la marocaine est devenue algérienne.
Pourtant, au mois de juillet, les tribus de la région de Tindouf, essentiellement les Tajakant et les Rguibat avaient fait allégeance au roi du Maroc. Au début du mois d’octobre, quand l’armée algérienne occupa Tindouf, elle en chassa par la force les représentants du Maroc qui avaient refusé de se retirer. Cette prise de possession fit alors de nombreuses victimes.
* Lyautey était alors ministre de la Guerre à Paris.




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