Palestine: Arrivée de 180 tonnes d’aide marocaine à Gaza... Tebboune "s'en occupe toujours" sur TikTok

Dans un geste humanitaire, des avions de transport militaire marocains ont atterri ce mercredi à l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, pour acheminer une aide urgente à destination de la population de Gaza. Une opération supervisée par le roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, dans un contexte humanitaire dramatique.

Plusieurs avions de transport militaire marocains ont atterri ce mercredi à l’aéroport Ben Gourion, en périphérie de Tel-Aviv, en Israël. Leur mission : acheminer une cargaison d’aide humanitaire d’urgence destinée à la population palestinienne de Gaza, lourdement éprouvée par plus de 22 mois de guerre.

L’acheminement rapide et direct de l’aide humanitaire marocaine vers Gaza marque une avancée significative dans une région où les obstacles logistiques et diplomatiques sont souvent insurmontables. Cette opération a une nouvelle fois démontré la capacité du Maroc à traduire ses engagements en actions concrètes, alors que la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne reste critique.

Cette opération humanitaire d’envergure a été décidée sur ordre direct du roi Mohammed VI, en sa qualité de président du Comité Al-Qods, selon un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidants à l’étranger.

L’aide marocaine, d’un volume total estimé à 180 tonnes, comprend des denrées alimentaires de première nécessité, du lait pour nourrissons, des médicaments, du matériel chirurgical, des tentes, des couvertures et d’autres équipements.

Les avions de type Hercules ont emprunté un itinéraire direct vers Israël, marquant ainsi une coordination exceptionnelle entre Rabat et Tel-Aviv, rendue possible dans un cadre strictement humanitaire. Les convois terrestres prendront ensuite le relais pour acheminer les colis vers Gaza via le poste frontalier de Karem Abu Salem, selon des sources diplomatiques.

Le choix de cette voie logistique répond à un impératif d’acheminement rapide et sécurisé. L’État hébreu a récemment annoncé des pauses quotidiennes dans ses opérations militaires pour faciliter le passage des convois humanitaires, dans un contexte de catastrophe humanitaire aiguë dans l’enclave palestinienne.

Il s’agit de la deuxième opération humanitaire marocaine majeure en faveur de Gaza en moins d’un an. La précédente, passée par un “itinéraire exceptionnel”, avait été saluée par plusieurs organisations internationales pour sa rapidité d’exécution.

Le Maroc sur la scène diplomatique et humanitaire

Par cette initiative, le Maroc réaffirme sa solidarité active avec le peuple palestinien, tout en usant de son influence diplomatique pour faciliter l’accès à l’aide humanitaire dans une zone sous blocus. Ce positionnement s’inscrit dans la tradition marocaine de soutien à la cause palestinienne, tout en naviguant prudemment les équilibres régionaux sensibles.

Jamais sans mon fils

La mobilisation d’un couloir aérien militaire vers Israël et d’un pont humanitaire terrestre vers Gaza révèle la complexité des dynamiques actuelles, où le Maroc s’impose comme acteur diplomatique pragmatique dans une crise où l’humanitaire se mêle à la géopolitique.

Les autorités israéliennes ont relâché le journaliste marocain Mohamed El Bakkali, le 27 juillet. Il se trouvait à bord du navire humanitaire «Handala», en route pour Gaza. À son retour au Maroc, El Bakkali a exprimé sa surprise face aux efforts du bureau de liaison marocain à Tel-Aviv, lors de déclarations à un média marocain.

«Dès mon arrivée en Israël, j'ai trouvé le chef de la mission marocaine à Tel-Aviv, Abdelrrahim Bayoud, qui m'attendait, accompagné de la consule, Mme Khadija (dont je ne me souviens plus du nom complet). C'est un témoignage pour l'Histoire.»

Mohamed El Bakkali

Le journaliste d'Al Jazeera a souligné que les diplomates marocains étaient plus présents que ceux d'autres pays dont des ressortissants se trouvaient également à bord du «Handala», arraisonné le 26 juillet par la marine israélienne en Méditerranée. «Je le dis en toute sincérité. Je les remercie, ainsi que le ministère marocain des Affaires étrangères, pour cette prise de position», a-t-il ajouté.

Pour rappel, Mohamed El Bakkali avait lancé un appel vidéo aux «autorités de [son] pays, le Maroc» pour demander sa libération des mains des Israéliens.

Suite à l'interception du «Handala», qui se dirigeait vers Gaza, de nombreuses voix se sont élevées pour demander à la diplomatie marocaine d'intervenir en faveur du journaliste d'Al Jazeera.

Soutien constant

La présidence marocaine du Comité Al-Qods, structure relevant de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), confère au Royaume un rôle singulier dans le soutien aux Palestiniens. Cet engagement dépasse le cadre symbolique pour se traduire en actions concrètes, coordonnées et régulièrement renouvelées, selon les besoins exprimés sur le terrain.

A titre d’exemple, en mars 2024, le Maroc avait lancé une initiative sans précédent : des cargaisons d’aide humanitaire (environ 40 tonnes) avaient été acheminées vers Gaza par voie terrestre via Israël, après transit aérien jusqu’à Tel ‎Aviv.

Aujourd’hui, la situation humanitaire dans la bande de Gaza reste critique. Les organismes des Nations Unies alertent sur l’épuisement des stocks alimentaires, la saturation des hôpitaux, l’insécurité permanente et le manque de ressources vitales. Plus de 80% des infrastructures sanitaires seraient partiellement ou totalement hors service, tandis que les populations déplacées sont privées de tout accès durable à l’eau, à l’électricité ou à des abris sûrs.

Sur Tiktok, Tebboune: La cause palestinienne, laissez là à moi, je m’en occupe!

Les récents sommets arabe et islamique, au Caire et à Ryad, ont révélé au monde la grande solitude dont souffre le président algérien Abdelmadjid Tebboune, ainsi que l’absence totale de crédit marquant sa diplomatie et ses positions sur la question palestinienne. Bien avant la tenue du sommet du Caire, couronné par l’adoption d’un plan arabe pour la reconstruction de Gaza, le président algérien a eu recours à tous les ressorts de la dramaturgie politique et médiatique pour signifier les raisons de sa non-participation à cette rencontre.

Prétextant que l’Algérie n’a pas été suffisamment associée aux travaux préparatoires de ce sommet, il avait décidé de le boycotter personnellement. Mais comble de l’ironie, il y a envoyé son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, pour occuper le siège de l’Algérie. Cette situation inédite avait déjà interpellé les observateurs sur le côté irrationnel de la position algérienne: si le régime algérien décide de boycotter le sommet arabe et ses résultats politiques, il est censé traduire ce boycott soit par une absence totale, soit par un niveau de représentation diplomatique très bas.

En fait, le sommet extraordinaire arabe sur Gaza a mis en lumière deux faits majeurs de la diplomatie algérienne: ses contradictions sur la question palestinienne et ses très mauvaises relations avec l’environnement arabe. Depuis déjà quelques années, Abdelmadjid Tebboune utilise la question palestinienne non pas comme une cause qu’il faut servir pour aider les Palestiniens à accéder à leurs droits face au gouvernement israélien, mais comme un argument de propagande destiné à asseoir ses légendes pour une consommation politique interne. Sa célèbre posture au cours du sommet arabe d’Alger, quand il lança à la presse:

«La question palestinienne, laissez-la moi, je m’en occupe personnellement», est restée dans les mémoires pour sa vacuité et sa vantardise inutile.

Italie : Meloni critique la France et refuse de reconnaître l’État palestinien

Juste après la visite du mal élu et décrié, le president algérien, Tebboune, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a exprimé samedi son opposition à la reconnaissance d’un État palestinien dans l’immédiat. Lors d’une interview accordée au quotidien italien La Repubblica, elle a jugé qu’une telle décision serait « contre-productive » et masquerait les problèmes non résolus.

Meloni critique la France

Giorgia Meloni a qualifié d’« impulsive » la récente reconnaissance de l’État de Palestine par la France. Elle a argumenté qu’une reconnaissance prématurée donnerait l’illusion d’une résolution du conflit israélo-palestinien. « Reconnaître sur le papier quelque chose qui n’existe pas, […] le problème risque de paraître résolu alors qu’il ne l’est pas », a-t-elle déclaré.

Tensions entre l’Algérie et la France

La situation entre la France et l'Algérie est actuellement marquée par une crise diplomatique profonde, caractérisée par des tensions et des expulsions croisées d'agents diplomatiques, ainsi que par des divergences sur des sujets clés tels que le Sahara occidental et la mémoire coloniale. Cette crise, qui n'a pas de précédent depuis "le référendum" de l'Algérie en 1962, est alimentée par une série de controverses et de mésententes.

L’Italie face à la pression internationale

La Première ministre italienne a affirmé avoir partagé sa position avec l’Autorité palestinienne, le président français Emmanuel Macron et le Parlement italien. Elle a insisté sur le fait qu’elle soutient la création d’un État palestinien, mais seulement dans le cadre d’un processus de construction réel. Plusieurs pays européens ont déjà reconnu l’État palestinien, ce qui met l’Italie dans une position délicate.

Des critiques fusent de l’opposition italienne

Ces déclarations ont suscité de vives réactions de la part de l’opposition italienne. Angelo Bonelli, député du parti Europe Écologie Les Verts, a qualifié les propos de Meloni de «graves et inacceptables», selon l’agence de presse italienne ANSA. Il a dénoncé une «soumission politique et morale totale» au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et à la droite israélienne, et a appelé l’Italie à reconnaître l’État palestinien.