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Maroc - Mali: Les nouvelles trajectoires de la coopération décentralisée Sud-Sud, l’accord de jumelage des villes de Khénifra au Maroc et de San au Mali...

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Le Conseil municipal de Khénifra approuve à l'unanimité, ce Mardi 07 Octobre 2025, le projet de convention de jumelage avec la ville San au Mali

Un jumelage de communes est un projet qui doit être décidé par le Conseil municipal. Il se trouve de fait placé sous la responsabilité de l’exécutif municipal. Le fait que le Serment de Jumelage soit signé par deux présidents des communes est un principe fondamental.

Il est indispensable de structurer une équipe qui devra coordonner le projet, de son lancement jusqu’à sa réalisation et à son animation dans le temps.

Au stade du lancement, il n’est pas nécessaire de créer une structure formelle. Le président de la Commune devra désigner un(e) élu(e) chargé(e) du dossier. Il (elle) formera une équipe informelle (commission extra municipale, groupe de pilotage, groupe de travail…) composée d’individus ou de responsables associatifs intéressés par le projet.

La décentralisation au Maroc a permis d’octroyer de nouvelles compétences aux collectivités territoriales. Parmi celles-ci, la coopération décentralisée vise à redynamiser sur de bases novatrices la coopération au développement afin d’améliorer les conditions de vie des populations. Si cette coopération avec le Nord semble avoir captiver les esprits, il reste qu’on note aujourd’hui un véritable engouement de diplomatie entre les villes du Sud, et plus particulièrement entre les collectivités des pays en voie de développement.

Au-delà des jumelages, la coopération décentralisée Sud-Sud peut prendre la forme de conventions d'accords de coopération, de l'adhésion à des réseaux d'organisations locales, et de projets concrets de co-développement.

L’accord de jumelage des villes de de Khénifra et de San est un partenariat dont le but est de réaliser les objectifs communs de coopération au développement des deux collectivités. Le partage des expériences et connaissances en matière de gouvernance locale et de gestion de proximité fondent cet accord de jumelage des deux villes. L’accord de jumelage vise à établir des liens basés sur l'échange de savoirs, le co-développement et la solidarité mutuelle.

Un jumelage c’est :
  • un contrat politique entre deux collectivités locales,

  • sans limite dans le temps,

  • un champ d’action pluridisciplinaire,

  • la participation directe des citoyens,

  • un moyen de sensibilisation,

  • un moyen d’initiation à la mobilité,

  • un cadre d’action et de projets internationaux,

  • un espace d’échanges d’expériences et d’opinions,

  • une source d’apprentissage.

Le jumelage repose sur un double engagement: celui des collectivités partenaires - au travers de leurs instances délibérantes - mais aussi des habitants et des structures locales qui sont à la fois les acteurs et les bénéficiaires de cette démarche.

Khénifra, la perle du Moyen Atlas au Maroc
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Khénifra (ma ville natale) est une ville du Moyen Atlas central au Maroc, nommée la «Ville rouge» en référence à la couleur rougeâtre peinte sur les façades des habitations de la ville, ou « Khénifra la zaïane» car elle a été bâtie sur les deux rives basaltiques de l'Oum Errabia et le dir.

La ville est sur un piémont versant septentrional le plateau central, le Moyen Atlas (Fazaz) et la partie ouest du Moyen-Atlas, capitale des Zayanes. Avec une superficie globale de 12 320 km2 (selon l'ancien découpage régional au Maroc, avec les provinces de Midelt), Khénifra fait partie de la région Béni Mellal-Khénifra instaurée en 2015. Elle regroupe actuellement l'ancienne région de Tadla-Azilal, la ville de Khouribga, de Fquih Ben Salah et les provinces de Khénifra. Son axe routier important est la route nationale, anciennement nommée route impériale 24. Elle permet de rejoindre Meknès, Marrakech, Fès et les provinces de Khénifra.

Les Aït Oumalou sont un ensemble de peuples Amazighes de même souche qui occupaient un immense territoire compris entre Tadla au sud et Sefrou au nord. Ils étaient réputés indomptables, avides d'indépendance. Ils étaient connus historiquement avec leurs alliés Zayanes pour leurs nombreuses guerres, la plus célèbre est la bataille d'Elhri contre le colonel Laverdure à 15 km de Khénifra près du village d'Elhri, le 13 novembre 1914.

L'activité économique de la ville est dominée par le secteur tertiaire (43,2 %). Le milieu rural y représente près de 76 % du chiffre d'affaires global économique. Khénifra est considérée comme une destination privilégiée pour le tourisme écologique, connue par la beauté de ses montagnes aux couleurs rougeâtres, de ses grands lacs et par ses forêts de cèdres, notamment la forêt d'Ajdir Izayane.

Les potentialités et les richesses naturelles dont dispose la province de Khénifra sur le plan hydraulique, forestier, minier, touristique.
  • Artisanat

Les produits artisanaux sont réalisés de deux manières : à titre familial ou dans le cadre coopératif. Le tapis zayan (tazerbyt) représente l’icône de la culture zayane. Il est à la hauteur des autres tapis de renommée comme le tapis dit Rbati. Le tapis est un objet artistique réalisé dans des familles de grande tradition pastorale et qui vivent en général de l’élevage. Au tapis s’ajoute le hanbel qui constitue la fierté des Amazighes en général : pièce tissée, plus légère et moins épaisse que le tapis. Il est utilisé comme couverture. La laine est vénérée chez les Zayans depuis des millénaires, la femme amazighe est considérée comme une créatrice douée de facultés artistiques, sensorielles et esthétiques.

Le tapis berbère est l'expression de la créativité de la femme amazigh, il s'agit là d'une symbolique à décrypter qui a fait l'objet de nombreuses recherches comme le cas de Paul Vandenbroeck qui a écrit un ouvrage sur le tapis : L'art des femmes berbères. Le tapis berbère prend une dimension expressive pour chaque tribu : on peut donc parler du tapis Zayani, Attaoui, Zemmouri, M'guildi... Les tapis sont incrustés de motifs en laine correspondant à des symboles amazigh avec une dimension esthétique. Le tapis Zayan illustre le savoir-faire des femmes Amazighes. D'une technicité simple, il se compose d'un champ central, de bandes horizontales irrégulières décorées de motifs crénelés exprimant le féminin, entouré d'un cadre. Les différents tons de rouge sont mêlés à des motifs safran et blanc.

Natte Berbère ou Tahsirt, tapis en feuille de palmier tressé brodé de laine. « Tahsirt » est un mot dérivé de « Hsira » terme arabe désignant la natte. « Ayartil » au masculin, « Tayartilte » au féminin désignent en vrais termes amazigh la natte Berbère.

  • Richesses minières

Parmi les montagnes qui enclavent Khénifra Jbel Bououzzal ou montagne de fer, on y trouve du fer mais sa haute teneur en soufre rend son exploitation impossible d'une part et d'autre part le manque d'infrastructure routière et de moyens d’exploitation et de transport adéquats. Voici la composition du minerai d'après l’étude de l’époque coloniale.

  • Potentialités forestières et hydrologiques

La cèdre de Khénifra occupe une surface de 65 150 hectares, soit 50 % de la cédraie nationale et 12 % du domaine forestier de la province, représente une richesse inestimable pour la région.A noter que forêt de Khénifra avait été réduite au détriment de la province de Midelt à la suite du nouveau découpage administratif.

La situation de la province au cœur Moyen Atlas, avec une zone de pluviométrie très élevée, qui fait de la province un véritable château d'eau, tant du point de vue hydrogéologique qu'au point de vue hydrographique.

Les facteurs de pression humains (pastoralisme intensif, déboisement, les braconniers du cèdre) et la sécheresse pourraient conduire à l'extinction du noble arbre le cedrus atlantica.

  • Forêt

La région de Khénifra recèle de grandes potentialités forestières diversifiées fauniques et floristiques, notamment la région d'Ajdir Izayane à ne pas confondre avec Ajdir située au Rif, cette grande forêt de Cedrus atlantica fait partie du parc national de Khénifra, la forêt d'Ajdir Izayane abritait jadis le fameux lion de l'Atlas aujourd'hui éteint. Cette forêt est menacée de disparition, phénomène dû au déséquilibre écologique de la faune animale qui avait perdu les éléments de base de la chaine alimentaire notamment le lion, la panthère et l'hyène:il existe des règles et un ordre précis, cet ordre est défaillant il est en faveur du sanglier.

  • Hydrologie

La région de Khénifra est dotée d'un réseau fluvial important, avec notamment le fleuve Oum Errabiaa et ses affluents oued Srou et oued Chbouka, il est le 2e fleuve marocain en termes de longueur. Il prend sa source à une altitude de 1 240 m dans le Moyen Atlas à 40 km de la ville de Khénifra et à 26 km de la ville de M'rirt. Au niveau de Khénifra il serpente dans une direction nord-sud dans un lit de rivière étroit à travers la ville, et l'alimente la ville en eau potable.

  • Tourisme

La région de Khénifra possède tous les atouts d'une destination touristique de prédilection par les richesses de son parc avec des lacs de montagne et sa forêt de cèdre d'Ajdir Izayane. Ce secteur vital n'a pas été développé depuis l’indépendance malgré les potentialités dont dispose la province. L’écotourisme n’est pas pris en compte dans les programmes de développement touristique et le manque d’infrastructures adéquates rend la tâche difficile afin de subvenir aux besoins des visiteurs. La promotion du tourisme national en faveur du consommateur marocain n'est pas encore réalisable à court terme.

Les trois secteurs : tourisme de montagne, tourisme écologique ou tourisme vert et tourisme rural, contribuent à la protection de l'environnement et apportent des retombées équitables aux populations locales leur permettant d'améliorer leur bien-être.

  • Loisirs de la pêche continentale

La périphérie de Khénifra recèle les sites touristiques les plus attractifs du Moyen Atlas notamment les sources de l'Oum Errabiaa, le Lac Aguelmame Aziza, le lac Tiguelmamine, le Lac Ouiouane, l'Aguelmame N'Miaami, le Lac Aguelmame Abakhane, le plan d'eau du barrage Tanafnit El Borj et le plateau d'Ajdir Izayane. Ces sites bénéficient d'un bioclimat de type sub-humide à humide. S'y ajoute un réseau de rivières se jetant dans l'Oum Errabia et ses affluents tel l'oued Chbouka à 36 km de Khénifra, riche en poissons (Black-bass, truite). L'écotourisme de la région a besoin d'une politique de développement durable sur le moyen et le long terme. La richesse des lacs en poisson permet la création d'amodiations de droit de pêche régies par des arrêtés ministériels où les pêcheurs peuvent pratiquer différentes pêches, à savoir :

  • pêche à la truite en rivière (oued Chbouka, Oum Rabiaa) ;

  • pêche à la truite dans les plans d'eau ;

  • pêche dans les eaux à poissons blancs.

Les principales espèces de poissons et leurs caractéristiques : les espèces les plus connues sont : truite fario, truite arc-en-ciel, gardon, brochet, black-bass, sandre, perche. Les poissons les plus appréciés par les pêcheurs sont le brochet et la truite. Les rivières présentent d'autres variétés selon les lieux.

San, chef-lieu de la région de San, offre un panorama fascinant des dynamiques socio-économiques et culturelles du Mali contemporain

La région de San, 17e région administrative du Mali, issue du démembrement de la région de Ségous, est une circonscription administrative et une collectivité territoriale, résultant de la loi 2012-017 du 2 mars 2012 et de la loi 2023-006 du 13 mars 2023. Elle a pour chef-lieu, la ville de San.

San est une ville et une commune urbaine malienne, chef-lieu du cercle de San et de la région de San. La commune de San compte 102 757 habitants en 2023. Ses habitants sont appelés les Sanois et les Sanoises.

La ville de San est située au sud et en rive droite de la rivière Bani affluent du Niger et sur la route nationale RN 6 (axe Bamako-Sévaré) à 190 km à l'est de Ségou et à 414 km au nord-est de Bamako (capitale du Mali).

Elle est un carrefour de développement entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. En novembre 1955, San devient une commune de moyen exercice et le 2 mars 1966, elle devient une commune de plein exercice. La région de San correspond à une grande plaine alluviale dans la vallée du Bani, dans la zone soudanienne malienne. Dans cette région où les altitudes oscillent entre 275 et 300 m, se situe la ville de 4,9 de longitude Ouest et 13,3 de latitude Nord.

L'histoire de la ville de San est liée à trois symboles, la mare (sanké en langue locale), le figuier (toro en langue locale) et le puit, le puit prend le nom de karantéla qui signifie hors de danger (kara : danger, téla : hors).

Alors que le Soudan français est une colonie française, San devient par la loi française du 18 novembre 1955, une commune de moyen exercice, dirigée par un maire, fonctionnaire nommé par le chef de territoire, assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique[4].

La loi du 2 mars 1966 donne un statut commun à toutes les communes créées avant l’indépendance du Mali en 1960. Un conseil municipal élu désigne en son sein le maire et un ou plusieurs adjoints.

San dispose entre autres atouts :
  • des terres aménageables ;

  • du potentiel hydrique (l'affluent du fleuve Niger, le Bani passe à Bèlènitiegni à 8 km de San);

  • de la zone rizicole ;

  • des filières céréalières, fruitières et maraîchères ;

  • d'un potentiel pour l'élevage des bovins, des ovins, des caprins ;

  • d'un potentiel d'exploitation de noix de karité, gomme arabique ;

  • d'un potentiel énergétique ;

  • de facilité d'accès au périmètre rizicole ;

  • d'un parc automobile important pour le transport national et international de marchandises ;

  • d'une main-d'œuvre qualifiée ;

  • d'une infrastructure immobilière appropriée pour accueillir d'importants projets.

San, chef-lieu de la région de San, offre un panorama fascinant des dynamiques socio-économiques et culturelles du Mali contemporain. En effet, cette ville millénaire, située à 420 km au sud-est de Bamako, se distingue par sa riche histoire, son patrimoine culturel vibrant et ses initiatives de développement prometteuses.

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En conclusion, San se présente comme un microcosme du Mali, où se confrontent défis contemporains et aspirations à un développement durable. La ville offre un terrain d’observation privilégié des mutations socio-économiques et culturelles en cours dans le pays. L’exploration de ses multiples facettes permet de mieux appréhender les réalités du Mali d’aujourd’hui et de dessiner les contours de son avenir.

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