La junte algérienne et ses fantasmes séparatistes après le Maroc, le Mali, la RDC,... voilà maintenant la France dans le viseur, avec une Bretagne soudainement indépendante sur Canal Algérie.
- gherrrabi
- 12 mai
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 mai

Après avoir soutenu pendant des années des groupuscules séparatistes au Maroc, puis plus récemment au Mali et en RDC, la junte militaire algérienne appuie désormais des mouvements bretons favorables à l’indépendance de la Bretagne.
En quête de représailles contre Paris, Alger déroule le tapis rouge à un groupuscule breton d’extrême droite. Une alliance absurde, révélatrice d’une diplomatie algérienne devenue cahotique: défendre sa propre intégrité territoriale face au «danger» d'un Boualem Sansal, tout en finançant et armant séparatismes et instabilités chez les autres.
La carte bretonne, nouvelle charge symbolique
L’idéologie de la junte demeure inchangée : tenter de morceler pour affaiblir les États qu’elle considère comme adverses. Les journaux télévisés algériens (Canal Algérie 2 et Canal 3 de l’ENTV) diffusent en boucle, dans leurs éditions de 12h et 19h, des thèmes récurrents présentés dans une même chronologie : la France diabolisée pour ses crimes coloniaux, un Maroc qualifié de “sioniste”, et un Mali décrit comme rebelle.
Canal Algérie 2 et Canal 3 de l’ENTV, les chaînes officielles du régime, semblent désormais avoir trouvé leur nouveau sujet de prédilection. Les éditions de 12h et 19h regorgent de reportages exaltés sur l’indépendantisme breton, souvent illustrés par des images de drapeaux régionaux agités au son de musiques celtiques. Entre deux reportages sur les « crimes historiques de l’Occident », les Bretons sont érigés en martyrs d’une oppression fantasmée, à mille lieues des réalités locales.
Une carte affichant les contours d’une Bretagne détachée de la France, rehaussée de ses couleurs régionales et de ses départements, a été diffusée par la deuxième chaîne de télévision publique algérienne (ENTV), samedi 10 mai. Une première, puisque le régime algérien soutient les revendications séparatistes chez plusieurs de ses voisins comme arme de riposte géopolitique.

Les invités, soigneusement sélectionnés, rivalisent d’imagination : “La Bretagne est un symbole de résistance face aux empires européens” ou encore “Le Triskel est le nouveau drapeau de la libération des peuples”. L’absurdité du propos semble n’avoir aucune limite, et pourtant, les journalistes gardent un sérieux imperturbable.
"Ma toute première intervention publique, au nom du parti. Le journaliste de Canal Algérie a été un excellent contact et je le remercie pour les échanges très constructifs que nous avons eu." Erwan Pradier, Président du "pnbsbb"

alger, perd «l’un de ses plus grands soutiens»
Considéré, à juste titre, comme l'un des amis de l'algérie, Jean-Yves Le Drian constitue la meilleure «garantie» d'une véritable embellie du partenariat entre alger et Paris, en raison du préjugé positif dont il bénéficie auprès des autorités algériennes.

Jean-Yves Le Drian, ministre de la "mafia" bretonne
Président socialiste de la région Bretagne de 2004 à 2017, Jean-Yves Le Drian avait occupé les fonctions de ministre de la Défense du président François Hollande. Rallié à Emmanuel Macron, il avait ensuite été son premier ministre des Affaires étrangères. Il est actuellement son envoyé spécial pour le Liban.
Pourquoi l'Algérie soutient le Front Polisario

Depuis cinquante ans, l’Algérie persiste à soutenir le Front Polisario, prétendant défendre le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Pourtant, derrière cette façade se cache une réalité bien plus sombre, une manipulation géopolitique au détriment de l’identité et de la paix régionale.
Selon les experts occidentaux, le Polisario est utilisé par l’Algérie comme un instrument géopolitique, dans une guerre froide déguisée en Afrique contre la France et les Etats Unis (USA), digne de l’époque soviétique (URSS), cherchant à camoufler sa propre fragilité historique et identitaire.
Sans racines historiques, l’Algérie n’a jamais été un véritable Etat souverain. Ce territoire, qui a successivement été sous domination de plusieurs dynasties Arabo-berbères, de l’empire turc ottoman, et par la suite de la France, a toujours été défini par les puissances extérieures.
L’identité algérienne telle qu’elle est revendiquée aujourd’hui est le résultat d’une création artificielle, imposée par la colonisation française et consolidée par une soi-disant guerre d’indépendance.
Ce manque de continuité ou de lacunes historiques en tant qu’entité politique indépendante explique en grande partie l’obsession des régimes algériens à se poser en défenseur des causes extérieures.
En soutenant le Polisario et même le Hamas, le Hezbollah libanais, les Houthis et l’Iran contre Israël, l’Algérie cherche à combler un vide identitaire en s’inventant un rôle de protecteur, tout en détournant l’attention de son propre passé de colonisé.
Le Front Polisario, loin d’être un mouvement de libération, est devenu un simple outil de manipulation géopolitique ou géo-identitaire aux mains du régime militaire algérien.
En fournissant un soutien militaire, financier, et logistique à cette organisation, l’Algérie maintient un conflit artificiel, alimentant une instabilité régionale qui lui permet de masquer ses propres échecs identitaires internes.
Le fait que l’Algérie soit le seul pays au monde à soutenir de manière aussi active cette cause isolée en dit long sur les motivations réelles du régime.
L’Algérie aime se présenter comme un leader des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pourtant, ce discours est profondément hypocrite. Alors que le monde entier – des pays arabes aux Etats africains, en passant par l’Europe et l’Asie – reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara ou soutient le plan d’autonomie proposé par Rabat, l’Algérie s’enferme dans une posture d’opposition systématique.
Actuellement, cette obstination n’est pas motivée par des principes, mais par un calcul cynique. En alimentant le conflit du Sahara, l’Algérie cherche à détourner l’attention de ses propres problèmes internes : une économie en déclin, une corruption endémique, et un régime militaire qui se maintient au pouvoir en réprimant toute voix dissidente.
Ce soutien aveugle au Polisario n’est rien d’autre qu’un anachronisme dangereux, qui menace non seulement la paix dans la région, mais aussi l’avenir même de l’Algérie en tant qu’Etat viable.
En utilisant le conflit du Sahara comme un outil pour légitimer un régime militaire vieillissant et autocratique, l’Algérie trahit non seulement la population sahraouie, mais aussi ses propres citoyens, en les enfermant dans une vision du monde qui appartient au passé.
Le véritable défi pour l’Algérie n’est pas au Sahara, mais plutôt dans le nord, avec les revendications d’indépendance de la Kabylie et, au sud avec les mouvements de libération.
Le Rif, nouvelle chimère d’un pouvoir algérien en déclin
L’Algérie a longtemps adopté une stratégie de déstabilisation régionale, en ciblant particulièrement le Maroc. Après avoir gagné son indépendance de la France, l’Algérie a refusé de rétrocéder les terres marocaines annexées durant la colonisation. Après avoir créé et animé le polisario, voilà que le régime algérien tente de créer un nouveau foyer du séparatisme au Royaume, en soutenant un groupuscule rifain et en adoptant un plan stratégique à l’échelle internationale.

Il fallait oser. Samedi 23 novembre 2024, la capitale algérienne s’est transformée en théâtre de l’absurde pour célébrer une invention saugrenue du régime en place : la «Journée du Rif». Une fête pour une «République du Rif», entité fictive imaginée dans les bureaux brumeux des stratèges d’Alger. Une idée qui, à défaut de crédibilité, a au moins le mérite de dévoiler l’état de désespoir avancé des caciques du pouvoir.
Après des décennies d’efforts acharnés et infructueux pour promouvoir son cher polisario, voilà que le voisin de l’Est recycle sa recette en y ajoutant un soupçon de Rif. Cette «première session de la Journée du Rif» était un véritable spectacle : quelques figurants triés sur le volet, un leader autoproclamé exilé en Allemagne et une mise en scène digne d’une mauvaise série B. Cet énergumène, dont nous taisons volontairement le nom pour ne pas lui donner cette aura qu’il cherche en vain, a tenu la vedette en clamant haut et fort son rêve d’indépendance.
Si la crédibilité de ses propos frôle le néant, on peut saluer l’effort du casting : rare sont ceux qui arrivent à allier autant de naïveté à une telle dose de manipulation. Mais ne nous y trompons pas : derrière ce cirque, il y a une intention bien réelle. L’Algérie tente, une fois de plus, de détourner l’attention de ses propres défaillances en créant un nouveau point de tension. Le Sahara marocain ne suffisant plus à alimenter ses ambitions antimarocaines, le Rif devient son nouveau jouet. Une stratégie aussi maladroite que prévisible. Le régime algérien veut coûte que coûte propulser au-devant de la scène internationale la soi-disant «cause rifaine», quitte à casquer pour des séparatistes en carton qui n’auront évidemment pas à se plaindre de leur traitement.
Pendant ce temps, les citoyens algériens, empêtrés dans le chômage et la détresse sociale, observent ce gaspillage des deniers publics avec une colère froide. Mais cette tentative de manipulation est non seulement vouée à l’échec, mais elle révèle aussi l’isolement d’Alger sur la scène régionale et internationale. L’arrestation récente de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien courageux ayant osé dénoncer le soutien coûteux au polisario, est une autre illustration de l’aveuglement du régime.
Accusé de «trahison», Sansal n’a pourtant fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : le régime algérien est un acteur toxique dans une région qui aspire à la paix. En fin de compte, en cherchant à déstabiliser le Royaume, Alger ne fait que renforcer l’unité marocaine. Son obsession malsaine pour le Maroc, qu’il s’agisse du Sahara ou désormais du Rif, la rend incapable de se tourner vers l’avenir. Et pendant qu’Alger joue aux apprentis sorciers, le Maroc, sous la conduite éclairée de son Souverain, trace sa route et avance vers la modernité. Là réside la différence entre un régime en pleine déroute et un Royaume en pleine ascension.
Soutenir l’Azawad au Mali: la stratégie risquée d’Alger

Dans le nord du Mali, l’Algérie soutient discrètement les mouvements rebelles Azawad pour préserver ses intérêts sécuritaires et géopolitiques. Cependant, cette stratégie risquée pourrait se retourner contre elle, en provoquant une instabilité transfrontalière menaçant sa propre stabilité territoriale.
Dans le Sahel, et particulièrement au Mali, l’Algérie a toujours adopté une approche visant à préserver ses intérêts sécuritaires et géopolitiques. L’une des clés de cette politique réside dans son alliance tacite avec les Azawad, une coalition de mouvements rebelles touaregs du nord du Mali.

Alger a, en effet, favorisé l’émergence de cette alliance pour consolider son emprise sur cette région, au prix d’une relation de plus en plus tendue avec Bamako. L’objectif ? Promouvoir un statu quo qui garantirait à l’Algérie un contrôle indirect sur le nord malien, afin d’éviter une explosion transfrontalière de revendications identitaires touarègues, qui menaceraient sa propre stabilité.
Le Mali ouvre une information judiciaire sur l'incident avec l'algérie
Dans un communiqué, le procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et de la criminalité transnationale organisée a informé de l'ouverture d'une information judiciaire.
Cette information judiciaire, selon Amadou Bocar Toure, procureur de la République, porte sur « des faits d'association de malfaiteurs, d'actes de terrorisme, de financement du terrorisme, de détention illégale d'armes de guerre et de munitions et de complicité ».

Le justice malienne entend donc faire la lumière sur ces faits afin « d'identifier et d'interpeller les présumés auteurs, coauteurs et complices pour qu'ils répondent de leurs actes ».

Une alliance discrète avec les Azawad
Depuis des années, l’Algérie soutient discrètement les Azawad, cherchant à faire de cette « plateforme » un interlocuteur légitime dans les négociations avec le gouvernement malien. Les accords de paix signés à Alger en 2015 sont un exemple concret de l’effort algérien pour asseoir les Azawad à la table des négociations, leur conférant une légitimité internationale. Ce soutien a permis à l’Algérie de maintenir une certaine influence sur le nord du Mali, une région vitale pour sa sécurité nationale, en raison de sa proximité avec les zones sahariennes algériennes, riches en ressources naturelles.
Alger a pu, selon plusieurs observateurs, infiltrer des factions islamistes et même des chefs de guerre du Polisario au sein des groupes armés azawadiens. Ce processus a un double objectif : premièrement, donner un caractère religieux à la lutte des Azawad, ce qui permettrait de les rendre plus acceptables aux yeux des populations du nord du Mali, où les sympathies islamistes sont présentes. Deuxièmement, cette infiltration permet à l’Algérie de garder un contrôle étroit sur les Azawad, surveillant leurs décisions et intentions, tout en se plaçant comme garant de la stabilité de la région.
La volonté d’Alger: maintenir un statu quo
Le soutien de l’Algérie aux Azawad est motivé par un objectif clair : maintenir un statu quo garantissant que le nord du Mali reste sous l’influence de factions favorables à Alger. Cette stratégie permet à l’Algérie de contrer toute initiative de Bamako visant à reprendre un contrôle direct et complet sur ces régions. En effet, l’Algérie sait qu’un renforcement du pouvoir malien au nord risquerait de marginaliser les Azawad, ce qui pourrait entraîner une nouvelle flambée de violence et des répercussions directes sur ses propres frontières sahariennes.
Cette politique a toutefois un prix : la détérioration progressive des relations entre Alger et Bamako. Le gouvernement malien, qui lutte pour rétablir son autorité dans les régions du nord, voit d’un mauvais œil l’implication algérienne auprès des Azawad. Pour Bamako, cette alliance avec les rebelles touareg compromet l’intégrité territoriale du Mali. Les autorités maliennes reprochent à Alger d’imposer un statu quo qui fragilise leur souveraineté sur le nord du pays.
Une menace transfrontalière
L’Algérie soutient les Azawad pour maintenir sa mainmise sur le nord du Mali, car elle redoute que ce mouvement ne se transforme en une revendication transfrontalière plus large, portée par l’identité touarègue. Un tel scénario serait désastreux pour Alger, qui doit gérer une importante population touarègue dans ses propres régions sahariennes. Si les aspirations indépendantistes des Azawad prenaient une dimension identitaire globale, la contagion pourrait s’étendre au sud algérien, remettant en cause l’intégrité territoriale du pays. D’où les infiltrations islamistes et autres tentatives de donner à ce mouvement une forte coloration islamiste, pour l’éloigner de ses tentations identitaires.
Cette éventualité, que l’Algérie cherche à tout prix à éviter, pourrait se transformer en une crise internationale similaire à celle des Kurdes au Moyen-Orient. Les Touaregs, comme les Kurdes, occupent un territoire réparti sur plusieurs pays et sont assis sur des richesses naturelles considérables, notamment en hydrocarbures et en minerais précieux. Une internationalisation de la cause touarègue attirerait l’attention de la communauté internationale, en particulier des Nations unies, qui pourraient se mobiliser en faveur de la préservation de leur mode de vie, considéré comme un patrimoine culturel unique.
Une politique risquée
La politique de l’Algérie dans le Sahel repose donc sur un équilibre précaire. En soutenant les Azawad, Alger cherche à préserver son influence sur le nord du Mali, tout en évitant que les revendications touarègues ne débordent sur son propre territoire. Cette stratégie lui permet de maintenir une certaine stabilité régionale, mais au prix d’une rupture probable avec Bamako. Le gouvernement malien, en quête de reconquête de ses territoires du nord, perçoit désormais l’Algérie comme un obstacle à sa souveraineté.
En fin de compte, Alger cherche avant tout à éviter que la question touarègue ne se transforme en une revendication identitaire transfrontalière, susceptible d’attirer l’attention de la communauté internationale. Une telle évolution serait une menace directe pour la stabilité de l’Algérie, qui craint que la cause touarègue ne devienne, au-delà de ses répercussions sur le Sahel, un problème algérien.
Crise Kinshasa-Alger: Les intentions malveillantes du caporal Chengriha derrière sa visite à Kigali

Alors que sa crise avec les pays du Sahel, et particulièrement le Mali voisin, ne cesse de prendre dangereusement de l’ampleur, l’Algérie s’est offert une nouvelle bérézina en allant fourrer son nez dans une tension qui couve depuis plusieurs années dans la région des Grands Lacs entre le Rwanda (pays d’Afrique de l’Est) et son voisin, la République démocratique du Congo (pays d’Afrique centrale). Ce dernier accuse le gouvernement de Kigali de soutenir militairement les milices rebelles congolaises (rwandophones) du M23 (acronyme du Mouvement du 23 Mars), qui tentent de contrôler le Nord-Kivu, une riche région minière située à l’est de la RD Congo, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda.
C’est dans cet imbroglio régional, situé à des milliers de kilomètres de son territoire, que l’Algérie s’est inexplicablement invitée en déclarant soutenir militairement le Rwanda, ce que la RDC n’a pas laissé passer.

Dans un communiqué publié, le ministère congolais des Affaires étrangères a indiqué sur sa page Facebook que «l’ambassadeur de la République algérienne à Kinshasa, M. Mohamed Yazid Bouzid, a été reçu cette après-midi par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie. Au-delà de la reconnaissance de la souveraineté de chaque État, il était question pour Christophe Lutundula Apala Pen’Apala d’obtenir de son hôte une clarification concernant la visite effectuée par le chef d’état-major de l’armée algérienne à Kigali, le 20 février dernier».
L’ambassadeur algérien à Kinshasa convoqué suite à la visite du chef de l’Armée Algérienne au Rwanda
D’après une communication officielle du Ministère des Affaires Étrangères de la République Démocratique du Congo, Mohamed Yazid Bouzid, ambassadeur de l’algérie à Kinshasa, a été convié à une rencontre le lundi 26 février 2024 avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, M. Christophe Lutundula. Cette démarche visait à discuter de la récente visite du Chef d’état-major de l’armée algérienne, le Général de corps d’armée Saïd Chanegriha, à Kigali, Rwanda, le 20 février 2024.

En décodé, le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula, a convoqué l’ambassadeur algérien à Kinshasa pour lui exprimer l’agacement de la RD Congo face aux agissements malsains de l’Algérie, venue jeter de l’huile sur le feu dans une région où les Casque bleus de l’ONU s’activent à y ramener la paix.
Pour la RD Congo, la visite effectuée par le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Said Chengriha, les 20 et 21 février derniers, est interprétée comme un soutien militaire de l’Algérie au Rwanda, qui appuie à son tour militairement le mouvement séparatiste armé du M23 opposé à Kinshasa.
La RD Congo a également lié la convocation de l’ambassadeur algérien à la violation de sa souveraineté, en accusant l’Algérie de soutenir indirectement la milice des séparatistes du M23, d’autant plus que la visite de Chengriha à Kigali, qui s’est conclue par un accord de défense mutuelle signé entre l’Algérie et le Rwanda, a coïncidé avec une nouvelle escalade meurtrière dans les combats qui opposent sporadiquement l’armée congolaise aux rebelles tutsis (du nom de cette ethnie qui se retrouve au Congo, Rwanda et Burundi).
Lors de la signature de l’accord militaire algéro-rwandais, Said Chengriha a affirmé, selon un communiqué du ministère algérien de la Défense, que sa visite au Rwanda «témoigne clairement des ambitions des hautes autorités des deux pays à insuffler une nouvelle dynamique au mécanisme de coopération militaire entre les armées des deux pays, dans la perspective de relever les défis sécuritaires qui prévalent dans le continent africain».
Si les médias publics algériens ont largement couvert la visite de Chengriha à Kigali, ils ont totalement ignoré la convocation de l’ambassadeur algérien à Kinshasa par les autorités congolaises, à moins que ce soit une façon d’exprimer leur honte de voir leur pays devenir un serial faiseur de crises à cause de sa diplomatie menée par un Tebboune champion des réactions épidermiques.
Le ministère algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, d’habitude prompt à la réciprocité, préfère avaler en silence des couleuvres et ne pas réagir à la convocation de son ambassadeur par les autorités congolaises. Il est vrai qu’Alger ne sait plus où donner de la tête avec toutes les crises enclenchées et pitoyablement gérées. En atteste la crise avec Madrid et le retour de l’ambassadeur algérien après 18 mois d’absence sans rien obtenir.
Selon «Alarab», un site arabophone londonien, la nouvelle maladresse de l’Algérie qui est allée s’ingérer bêtement dans les affaires entre les pays de la région lointaine des Grands Lacs, intervient au moment où Alger se trouve totalement isolée dans son environnement régional suite à ses crises diplomatiques avec ses voisins marocain, libyen, malien et nigérien. Le même média estime que derrière cette folie algérienne se trouve bien évidemment une raison marocaine. En effet, écrit-il, «l’Initiative atlantique, proposée il y a quelque temps par le roi du Maroc Mohammed VI, a alimenté les craintes de l’Algérie d’un déclin de son influence en Afrique et d’une aggravation de son isolement dans son voisinage, avec les avantages que cette initiative apporte aux pays africains qui envisagent de s’y engager dans le but d’accéder à l’Atlantique et de renforcer l’intégration entre les pays d’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne».
L’Algérie, en soutenant indirectement les séparatistes congolais du M23, cible la République démocratique du Congo qu’elle tente ainsi de sanctionner pour son soutien sans équivoque au plan marocain d’autonomie au Sahara, qualifié récemment de «solide, sérieux et conforme à la Charte des Nations unies» par le représentant permanent de la RDC à l’ONU, Zénon Mukongo Ngay, devant la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU.
Mais l’élément le plus éclairant dans cette crise avec la RDC, c’est que le régime en a honte. Son addiction aux crises commence à l’embarrasser au plus haut point. Alors, il préfère la politique de l’autruche, ordonnant à tous les médias de ne pas écrire une seule ligne sur la convocation de l’ambassadeur algérien à Kinshasa. Pitoyable.
L’algérie est, en effet, passée maître en création de conflits inutiles avec d’autres pays. Cette visite au Rwanda, suivie de la convocation de l’ambassadeur algérien, reflète les tensions géopolitiques croissantes dans la région des Grands Lacs. La RDC insiste sur l’importance de protéger sa souveraineté et sa sécurité nationale face à ce qu’elle considère comme des menaces extérieures.
Le département d’Etat américain, le ministère français des Affaires étrangères et d’autres pays, ont condamné la poursuite des offensives menées par le mouvement du 23 mars (M23) avec le soutien du Rwanda, ainsi que la présence des forces rwandaises sur le territoire congolais.
Parallèlement, l’Algérie, en ayant récemment conclu des accords militaires avec le Rwanda, est accusée par la RDC de soutenir les ambitions expansionnistes de Kigali, ce qui ne fait qu’exacerber les tensions existantes.

Pour l’instant, les autorités algériennes ont choisi de rester silencieuses face à cette convocation diplomatique, laissant planer le mystère quant à leur réaction future dans cette affaire.
Il reste maintenant à savoir pourquoi Alger a choisi de se ranger aux côtés du Rwanda dans son conflit contre la RD Congo. Est-il besoin d’être un devin pourquoi le général sénile Chengriha a parcouru 5.131,02 km pour se rendre à Kigali?
La réponse est toute simple: La RD Congo est historiquement un pays ami et allié du Maroc. Et comme le régime algérien souffre d’une maladie aigue qui s’appelle le Maroc et son intégrité territoriale, il a cru bien se venger d’un pays ami et allié du Maroc, la RDC, qui a ouvert un Consulat général à Dakhla le 19 décembre 2020, environ un mois après l’intervention héroïque des Forces armées royales pour libérer El Guerguarate et la nettoyer de toute présence des miliciens séparatistes du « polisario ».
Mais après la Bretagne, à qui le tour ? La Corse ? Le Texas ? L’île de Pâques ? L’avenir le dira.
En attendant, les Algériens, eux, continuent d’attendre des solutions concrètes à leurs problèmes bien réels. Quant aux Bretons, ils peuvent toujours envoyer une crêpe à Alger, histoire de calmer les ardeurs de cette junte en pleine crise d’imagination.
Mais à jouer avec le feu, on finit par se brûler. Le régime algérien ferait bien de méditer cette leçon : agiter un marteau par des mouvements de bras anarchiques est dangereux quand sa maison est en verre. Aprés avoir écrit «Du danger de se mêler des affaires des autres», l'écrivain et juriste britannique, Alexander McCall Smith, tient là le titre d'un nouveau livre : «Du danger d'une politique parkinsonienne lorsqu'on habite une maison de verre».




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