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Il est désormais clair que le concept de «féminicides» est institutionnalisé en algérie: des militantes réclament la fin des «clauses de pardon»

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  • Le harcèlement en milieu de travail en Algérie est un problème majeur et souvent sous-estimé. Les statistiques indiquent que plus de la moitié des femmes en Algérie ont été victimes de harcèlement sexuel au travail, tandis que 56% des femmes algériennes ont subi une forme de violence au cours de leur vie. Ces chiffres sont alarmants et révèlent la nécessité d'une action immédiate pour garantir un environnement de travail sûr et respectueux pour les femmes en Algérie.

  • Sous la pression familiale dans une majorité de cas, les femmes violentées sont poussées à accorder à leur agresseur un pardon intégré par la loi, au risque de développer un sentiment d’impunité pouvant aller jusqu’au meurtre.

Une arbitre victime d'une terrible agression en plein match par le Chouchou du général Chengriha, Youcef Belaïli (VIDEO)

Rouages essentiels de n'importe quelle pratique sportive, les arbitres ont souvent des rôles ingrats. Et plus particulièrement dans le football. Souvent pointés du doigt pour leurs erreurs d'appréciation plutôt que pour leurs bonnes décisions, les officiels se retrouvent régulièrement dans des positions difficiles. Quelques fois, ils sont même victimes des dérapages des joueurs. C'est le cas de Ghada Mahat (28 ans) qui l'a sanctionné d'un carton jaune qui aurait très bien pu être un jaune, violemment frappée par Youcef Belaïli qui évolue au MC Alger, lors d'un match en algérie.

Officiant lors de la rencontre  Coupe d'Algérie de football entre le Mouloudia Alger, contre le Wydad Tlemcen en quarts de finale, Ghada Mahat a sifflé une faute contre l'équipe de Youcef Belaïli . Mais rapidement, la situation s'est envenimée.

En effet alors qu'elle essayait de placer le ballon sur cou-franc, le numéro 10 du Mouloudia s'amusait à avancer la balle avec son pied sous ses yeux. Alors qu'elle dégaine le jaune pour anti-jeu, Belaili pose la main sur celle de l'arbitre pour l'empêcher de brandir le carton. Il a d'ailleurs fallu l'intervention de son coéquipiers Benkhemassa pour l'éloigner.

"Cela risque de décourager des jeunes filles".

C’est la première fois qu’une agression aussi violente touche le football africain. Une agression qui fragilise l’arbitrage féminin déjà largement minoritaire dans le football africain:

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"Chaque arbitre agressé, c'est 100 qui arrêtent."

Mais le mal est peut-être déjà fait. "Un cas comme celui-là risque de décourager nombre de jeunes filles que nous essayions de recruter", Jean-Jaques Demarez, le président de l'Union nationale des arbitres de football.

 "Il faut savoir que chaque arbitre agressé, c’est 100 arbitres qui arrêtent dans le même secteur" 

Ces trois dernières années, le nombre de femmes arbitres amateurs avait augmenté de presque 50% en France passant de 800 à plus de 1100.

Le milieu associatif algérien alerte sur la hausse des féminicides

Au moins une femme est assassinée chaque semaine en Algérie, souvent par un proche. Un chiffre probablement sous-évalué. Plusieurs associations réclament une évolution de la loi, encore trop favorable aux agresseurs.

Il est désormais clair que le concept de «féminicides» est institutionnalisé en algérie: Le Chouchou du général Chengriha, Youcef Belaïli

Chaque semaine en Algérie, au moins une femme est assassinée. Les associations réclament la criminalisation de ces féminicides. Mais, si la Constitution déclare protéger les femmes contre toutes les formes de violence, la « clause du pardon », incluse dans le code pénal, ainsi que le silence des proches des victimes permettent encore d’en absoudre les auteurs.

Pour combattre la banalisation des meurtres de femme et l’impunité dont jouissent leurs auteurs, il fallait lutter contre des expressions comme « crime passionnel » et « perte de contrôle émotionnel ».

Les faits, horribles, ont marqué les esprits en Algérie. En juillet, avant de jeter Djamila, 29 ans, du cinquième étage, son mari, repris de justice, l’a ligotée et torturée devant leurs enfants. Début novembre, cet homme a été condamné à la peine de mort par le tribunal de première instance de Relizane (ouest).

Peu de plaintes

La capacité d’action des pouvoirs publics a pourtant été renforcée, en 2016, grâce à l’entrée en vigueur d’un amendement du code pénal, qui criminalise les violences conjugales, introduit le concept de harcèlement et alourdit les peines en cas d’agression physique contre une femme.

Il n’empêche, arguent les militantes des droits des femmes, la plupart de ces violences, qui se déroulent dans la sphère familiale, ne font pas l’objet d’une plainte. Pis, l’article 279 du code pénal prévoit une réduction de la peine, qui peut-être ramenée à moins de cinq ans de réclusion pour les meurtres commis dans le cadre d’un flagrant délit d’adultère. Un autre article de loi permet à l’agresseur d’échapper aux poursuites pénales si la victime lui pardonne, ce qui arrive souvent sous la pression familiale.

Les violences à l’égard des femmes, enracinées dans la société algérienne et qui finissent souvent par un meurtre, sont particulièrement tangibles: pas moins de 12 616 cas ont été recensés par la Direction générale de la sûreté nationale entre 2021 et 2022.

Dans une tribune rendue publique, des associations algériennes des droits des femmes et des droits humains ainsi que de nombreux universitaires rappellent qu’en 2020 FACE, un collectif d’associations œuvrant en faveur « du changement et de l’égalité », avait adressé aux autorités des propositions destinées à la prévention des féminicides. Il s’agissait d’abord de reconnaître la spécificité de ces crimes et, ensuite, de supprimer du code pénal la « clause du pardon», qui entraîne l’extinction de l’action civile.

Les organisations signataires de la tribune – parmi lesquelles figurent Djazairouna, le Réseau Wassila et Amnesty International – estiment que leur présence continue sur le terrain depuis des décennies leur ont permis de repérer les lacunes de la législation ainsi que les pratiques qui constituent des obstacles à la pleine protection des femmes. « Nos propositions représentent une source [d’idées d’une valeur] inestimable pour faire avancer [cette] cause », affirment-elles. Pour avancer, poursuivent-elles, il est « primordial de [nous] associer activement à l’élaboration de politiques publiques cohérentes et de mécanismes concrets pour que la protection des femmes devienne une réalité palpable, une conquête tangible. »

 
 
 

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