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Françalgérie, "N'achetez pas un esclave (Kourghouli) à moins qu'il n'ait un bâton avec lui,..." [Dossier]

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"N'achetez pas un esclave à moins qu'il n'ait un bâton avec lui, car les esclaves sont sales et malveillants." Abou Tayeb al-Mutanabbi
Abou Tayeb al-Mutanabbi (915-965) est l'un des plus grands poètes arabes, célèbre pour sa maîtrise de la langue et son œuvre couvrant les louanges royales, la satire, la sagesse et la description des batailles.

En janvier 2012, la Caisse nationale d'assurance sociale algérienne (Cnas) devait à la France 34 millions d'euros pour le remboursement de frais médicaux de patients algériens en France (hors les soins de bouteflika).

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Qui paie les factures? ...

Marisol Touraine, ancienne Ministre de la Santé et de l'accès aux soins de France interpellée sur les dettes algériennes en matière de prise en charge médicale.

algérie: "In- Dependent Day"
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L’acte de vente Ottoman de la régence d’Alger à la France
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Comment les Turcs ont vendu l’Algérie à la France

Les Turcs qui ont «vendu» l’algérie à la France un certain 5 juillet 1830, alors que le général de Bourmont, conduisant son impressionnante flotte, le dey Hussein met fin à la résistance en signant un pacte honteux avec la France, en vertu duquel les Turcs cédaient leur «régence» au nouvel occupant, moyennant maintien de ses privilèges bassement matériels.

Dans la convention signée par le général en chef de l’armée française et le représentant de la Sublime Porte à Alger – qualifié d’«altesse» par les Français et dont une rue porte pourtant son nom à ce jour au cœur de la capitale –, il est stipulé que «le fort de la Casbah et tous les autres forts qui dépendent d’Alger, seront remis aux troupes françaises ce matin, à dix heures (heure française)» (matin du 5 juillet, ndlr). En contrepartie, la France s’engage, lit-on dans le document historique, envers le dey d’Alger, «à lui laisser sa liberté et la possession de toutes ses richesses personnelles». En outre, le dey «sera libre de se retirer avec sa famille et ses richesses particulières dans le lieu qu’il fixera. Et tant qu’il restera à Alger, il y sera, lui et sa famille, sous la protection du général en chef de l’armée française». De Bourmont fit assurer la sécurité de l’abdiquant dey et celle de sa famille par une garde spéciale.

Quant au reste du peuple, la France conquérante, s’engagea, selon les clauses de cette même convention, à respecter l’exercice de sa religion (l’islam) et à ne pas porter atteinte aux biens et commerces des habitants. «Le général en chef en prend l’engagement sur l’honneur», est-il écrit dans la convention à l’issue de laquelle les troupes françaises entraient «dans la Casbah et successivement dans tous les forts de la ville et de la marine».

Le dey turc venait d’offrir l’Algérie à la France contre sa propre sécurité et la sauvegarde de sa fortune. La suite, tout le monde la connaît…

L’Algérie a-t-elle eu son indépendance?: Entretien avec Madame Abane Ramdane:“Ben Bella a été fabriqué par les Français”
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L’algérie et la construction délibérée d’un faux: De l’histoire falsifiée à l’histoire crédible

Dans un récent entretien, l’ancien Président Ahmed Ben Bella s’est violemment attaqué à Abane Ramdane et au Congrès de La Soummam qualifié de “trahison”. Dans cet entretien exclusif, Madame  Abane, épouse du colonel Dehilès, répond aux accusations et rétablit certaines vérités. 

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Liberté : Pourquoi, à votre avis, Ben Bella dénigre le Congrès de La Soummam ?

Madame Abane : Il était hostile au fait que le Congrès se tienne en Algérie. Le congrès s’est tenu sans lui et sans les chefs qui étaient à l’étranger. Ils ne sont pas intervenus dans son élaboration.

Que s’est-il réellement passé avec l’attaque de la poste d’Oran ?

Ben Bella était chef de l’OS (l’Organisation spéciale) avant qu’il ne soit remplacé par Aït Ahmed. L’attaque avait été mijotée par Aït Ahmed, Saïd Ouali et Omar “yeux bleus” (Omar Boudaoud), pas plus. Ils n’ont pas mis Ben Bella au courant parce qu’ils avaient peur qu’il les dénonce. Aït Ahmed a réservé une chambre à Alger pour Ben Bella et c’est là que deux policiers sont venus le cueillir le lendemain. Ben Bella ouvre la porte, prend son arme et retourne le canon sur sa poitrine et leur présente la crosse en leur disant : “Tenez, je n’ai rien à voir dans ces histoires.” Les deux policiers ont pris l’arme en laissant Ben Bella sur place. Ben Bella était à Alger pendant l’attaque de la poste d’Oran. Il se vante d’avoir fait le coup. Naturellement, ce sont les Français qui lui ont fait cette propagande pour lui donner un nom. C’est à partir de là que les Français ont préparé un président pour l’Algérie.

Vous voulez dire que ce sont les Français qui ont fabriqué Ben Bella ?

Les Français réfléchissent et projettent. Ils se sont dit qu’en cas d’indépendance de l’Algérie, on leur place un âne bâté à la présidence. Après l’arraisonnement de l’avion en 1956, les cinq dirigeants du FLN ont été amenés à Alger. Sur le bitume de l’aéroport, Mohamed Boudiaf tenait un porte-documents entre les mains. Un gendarme s’est avancé vers lui, le lui a pris des mains pour le remettre à Ahmed Ben Bella. À ce moment-là, un flash a crépité pour immortaliser l’instant.

Pour quelle raison ?

Pour faire croire que c’est Ben Bella le premier dirigeant. Cette anecdote m’a été racontée par Boudiaf lui-même. Il avait compris que la France voulait donner un chef à la Révolution algérienne, le plus bête des chefs. C’est la dernière farce que la France nous a faite. Ben Bella était un grand inconnu en 1954.

Vous aviez travaillé avec Abane avant de devenir sa femme, quel homme il était ?

Un homme extraordinaire, pas bavard mais très actif. Il a mûrement réfléchi pour tisser sa toile et former son organisation. Il a pensé la Révolution algérienne pendant les cinq années qu’il avait passées en prison. Il a pris le temps, contrairement à certains qui s’abêtissent dans les prisons, d’étudier toutes les révolutions du monde. Il savait qu’il fallait regrouper les partis et après l’indépendance, à chacun de reprendre son chemin. Ce qui n’a pas plu à Ben Bella et Khider, c’est que Abane a fait appel à des centralistes. Ils avaient une formation politique. C’était une grande aventure cette Révolution.

Quel est le rôle de Abane dans la préparation du Congrès de La Soummam?
Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane
Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane

Ce qui m’étonne c’est le fait que ce soit toujours Abane qui est la cible des attaques alors qu’il y avait une direction collégiale. Il y avait Ben Khedda, Saâd Dahleb, Amar Ouzeggane. Les décideurs étaient Abane et Ben M’hidi qui étaient deux jumeaux. Il n’y avait aucune entente entre Larbi Ben M’hidi et Ben Bella. Maintenant si on reproche des choses à Abane, il faut alors faire également des reproches à Ben M’hidi. Abane Ramdane ne travaillait jamais seul.

Ont-ils essayé de convaincre Ben Bella de venir assister au congrès ?

Ils se sont habitués aux artères du Caire. Ils ont allumé un brasier en Algérie après ils se sont enfuis à l’étranger. Comment Ben Bella s’évade de la prison de Blida avec Mahsas et ne peut rejoindre les maquis d’Algérie ? Les maquisards sont allés d’Est en Ouest quand il fallait le faire.

Au moment du Congrès, vous étiez déjà son épouse. Étiez-vous présente ?

Non, mais j’ai tapé la plate-forme de La Soummam sur une machine dactylographique.

Qui avait rédigé le manuscrit ?

Plusieurs personnes. Chacun avait écrit sa partie. Ben Khedda me ramenait les manuscrits que je dactylographiais dans une chambre exiguë à Alger. J’étais hermétiquement enfermée en plein mois d’août pour ne pas éveiller les soupçons des voisins français.

Que vous inspire les propos de Ben Bella lorsqu’il affirme que le Congrès de La Soummam est une trahison ?

Ben Bella ne voulait ni des centralistes ni des unionistes. Il voulait la révolution strictement avec le PPA/MTLD. Il ne voulait pas que les autres tendances y participent. Ben Bella appelait les centralistes et les unionistes la racaille. Les propos de Ben Bella sont une aberration. La plate-forme de La Soummam est la première Constitution de l’Algérie. Ben Bella a de l’aigreur parce que le congrès s’est fait sans lui. S’il avait voulu, il aurait pu rentrer.

Vous aviez un jour rencontré Ben Bella. Vous aviez l’occasion de lui dire les choses en face…

Je l’ai rencontré en 1995 à sa demande pour s’innocenter. Je lui ai dit qu’il avait donné son accord pour l’assassinat de Abane Ramdane. Il y a une lettre qui existe dans laquelle Ben Bella cautionne cette mort. Dans la lettre, il félicite ceux qui ont fait le bon nettoyage de la Révolution. Évidemment, Ben Bella a tout nié. Il a dit que ce sont des mensonges. Mais je ne voudrais pas le rencontrer tout comme Ali Kafi, ce ne sont pas des gens intéressants.

Officiellement, Abane Ramdane est mort au champ d’honneur. Ce qui est faux. Il a été assassiné, comment et par qui ?

Tout le monde sait qu’il a été exécuté au Maroc. Ferhat Abbas, Boumendjel et Ben Khedda l’avaient prévenu en lui disant : “Ils vont te faire un mauvais coup.” Quand ils ont décidé de le liquider, ils l’ont appelé au Maroc. Il était accompagné de loin par Krim Belkacem et Mahmoud Cherif. D’après les différents témoignages, Boussouf les a mis devant le fait accompli. Il leur a expliqué qu’il ne pouvait pas mettre Abane en prison parce que c’était dangereux. Il valait mieux l’exécuter. D’après certains témoignages, Abdelhafid Boussouf a étranglé Abane Ramdane de ses propres mains. Ce qui est paradoxal c’est qu’un jour, au retour du congrès de La Soummam, Abane était tout heureux que le congrès se soit passé sans aucun incident. Abane m’a sorti une photo de Abelhafid Boussouf, responsable de la wilaya V en me disant : “Regarde cet homme comme il est vaillant.” Abane était content de travailler avec des hommes comme Boussouf.

Il ne savait pas qu’il tenait entre les mains la photo de son futur assassin…

C’est son bourreau. Les trois B, Ben Tobbal, Belkacem et Boussouf ont décidé de son élimination. Soit la prison, soit la mort. Boussouf était franc, il savait qu’il allait le tuer. Les autres faisaient semblant de ne pas le savoir. Ils souffraient d’un grand complexe d’infériorité par rapport à Abane.

Vous disiez que Ahmed Ben Bella avait donné sa caution à cet assassinat.

Ils avaient averti Ben Bella, l’ennemi de Abane Ramdane. Ben Bella avait donné carte blanche. Sa lettre existe dans les archives algériennes.

Est-ce que ça ne vous gêne pas que la version officielle n’évoque pas la vérité sur la mort de Abane ?

Dans toutes les révolutions, il y a des meurtres et des assassinats. Je ne veux pas soulever le problème de Abane.

Ne voulez-vous pas qu’on rétablisse la vérité ?

Ce n’est pas à moi de le faire mais aux officiels. C’est aux autorités de faire le procès de cette affaire et de désigner les vrais coupables. Du temps de Boumediene, on n’osait jamais parler de Abane. Ce n’est qu’à la venue de Chadli que l’on a pu voir pour la première fois des portraits de Abane.

Qu’est-ce que ça vous fait qu’un Président algérien insulte la mémoire de Abane ?
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Ben Bella est un âne bâté. C’est lui qui a fait rater l’indépendance à l’Algérie. Il a bafoué la légalité en destituant Benyoucef Benkhedda, désigné par l’organe suprême du CNRA. Ben Bella était un joujou entre les mains de Nasser alors que Abane disait, nous ne serons inféodés ni au Caire, ni à Moscou, ni à Washington, ni à Londres. En plus, je ne vois pas ce qui lui a fait dire que je suis française alors que je suis algérienne en revanche, lui, sa femme est binationale. La femme de Ben Bella avait essayé de faire évader Fatiha Boudiaf d’une clinique psychiatrique dans laquelle le Président l’avait jetée, seule parmi les hommes pour l’humilier, après avoir déporté dans le Sud Mohamed Boudiaf.

L’histoire continue: Ce n’est pas en falsifiant l’histoire qu’on trouvera la paix
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«Istiqlal» (indépendance) ou bien «jaybine lhouriya» (on aura la liberté), ces surprenants slogans, répétés tous les mardis et vendredis, par des centaines de milliers de personnes à Alger, dans un pays, qui a obtenu son « indépendance » en 1962, montrent le gouffre qui sépare le peuple d’un régime qui détient par la force le pouvoir. «Istiqlal» ou «houriya» témoignent de l’état dans lequel vit le peuple algérien: une occupation par un régime illégitime.


Retailleau se félicite de voir Macron mettre fin à la «diplomatie des bons sentiments» avec Alger.

Macron reprend la main et demande « une grande fermeté »

La crise passe au niveau supérieur. Dans une lettre adressée à François Bayrou et publiée ce mercredi 6 août par Le Figaro, Emmanuel Macron demande au Premier ministre que la France agisse « avec plus de fermeté et de détermination » face à l'Algérie, dans un contexte de relations dégradées entre les deux pays.

« La France doit être forte et se faire respecter. Elle ne peut l'obtenir de ses partenaires que si elle-même leur témoigne le respect qu'elle exige d'eux. Cette règle de base vaut pour l'Algérie aussi », écrit le chef de l'État. « Compte tenu des difficultés croissantes que nous rencontrons en matière migratoire et sécuritaire avec l'Algérie, je souhaite que vous puissiez prendre des décisions supplémentaires », poursuit Emmanuel Macron, quatre mois après son dernier échange direct avec son homologue Abdelmadjid Tebboune.

Suspension de l'accord de 2013

Parmi les mesures préconisées, le président de la République demande au ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot de notifier aux autorités algériennes la suspension formelle de l'accord de 2013 concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques. « J'ai bien noté que de premières mesures ont été prises à l'égard des hauts responsables algériens qui pourraient vouloir se rendre dans notre pays. Il nous faut toutefois acter à présent la suspension officielle de l'accord de 2013 », insiste le chef de l'État.

Il souhaite que Bruno Retailleau « obtienne de nos partenaires Schengen qu'ils prennent les mesures indispensables à l'efficacité de nos décisions, tout particulièrement la consultation de la France pour la délivrance des visas de court séjour pour les responsables algériens en question et les passeports visés par cet accord ».

Emmanuel Macron demande également au gouvernement d'utiliser « immédiatement » une mesure de la loi immigration de 2024, le « levier visa-réadmission (LVR) », qui « permet de refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques, tout comme les visas de long séjour, à tous types de demandeurs ».

Boualem Sansal et Christophe Gleizes

Les relations entre la France et l'Algérie se sont fortement dégradées depuis juillet 2024, quand Emmanuel Macron a provoqué la colère d'Alger en reconnaissant le plan d'autonomie proposé par le Maroc pour la région du Sahara occidental. Le bras de fer se joue également sur les OQTF de ressortissants algériens.

Pour justifier ce durcissement, le président français invoque le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 80 ans, arrêté en novembre dernier et condamné en appel en juillet à cinq ans de prison pour « atteinte à l'intégrité du territoire algérien ». Et celui du journaliste français Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison ferme par la justice algérienne pour « apologie du terrorisme ». Paris a dit regretter vivement cette décision. « Nous n'avons pas d'autre choix que d'adopter une approche de plus grande fermeté », insiste Macron auprès du Figaro.

L’Algérie: un pays dirigé par l’armée. L'armée e(s)t le pouvoir
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Quand le peuple algérien fête l’"indépendance" en juillet 1962, les organismes du FLN se préparaient à un affrontement fratricide pour le pouvoir. Ferhat Abbas parlait de cet épisode comme étant « l’indépendance confisquée », mais au-delà de cette formule passée à la postérité, qu’en est-il réellement ? La lutte qui opposa le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) à l’EMG (État-major général), peut-elle se résumer à un coup de force spontané du colonel Boumédiène, ou ne serait-elle pas plutôt l’aboutissement d’une lutte pour le pouvoir engagée dès 1956 ?

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L’armée algérienne est l’héritière de la fraction de l’ALN (Armée de libération nationale), qui constituait l’«armée des frontières». Stationnée en Tunisie et au Maroc durant la guerre d’Algérie, elle ne combattit pas les Français, et cela, à la différence de l’ALN de l’intérieur qui opérait dans les djebels et qui fut quasiment anéantie. Dès l’"indépendance", le clan d’Oujda, conduit par Ben Bella, Boumediene et Bouteflika, s’empare du pouvoir par la force en s’appuyant sur l’armée des frontières. La révolution est trahie et toutes ses structures et instances sont dissoutes au profit d’un clan qui impose un système despotique dans lequel l’état-major décide de tout. Un système toujours en place. Les maquisards de l’intérieur épuisés par 7 ans de guerre contre le colonialisme, ont essayé de résister dans un combat inégal face à l’armée de Boumediene, composée dans sa majorité de militaires dont aucun n’a tiré une seule balle contre l’armée française. Boumediene et ses troupes fraîches arrivées de Tunisie, aidés par les fameux déserteurs de l’armée française (les DAF), mettent beaucoup de zèle pour combattre les maquisards qui refusent la confiscation du pouvoir par ce son clan usurpateur. Dans ce combat inégal, des milliers de vrais maquisards et de civils sont tombés au champ d’honneur notamment dans la wilaya 4 et la région kabyle.

Des centaines de maquisards sont arrêtés et torturés dans les mêmes locaux et avec les mêmes méthodes utilisées par les tortionnaires : Massu, Bigeard et Aussaresses.

Les chefs historiques de la révolution sont éliminés physiquement, jetés en prison ou poussés à l’exil. Boumediene installe un pouvoir absolu aidé dans sa sale guerre contre la révolution par des capitaines et commandants issus du clan des DAF qui finiront par prendre les commandes du pays 30 ans après. Parmi eux, les futurs généraux : Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari…

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Durant des décennies, l’Algérie fut en quelque sorte la possession de la caste militaire, le pays étant dirigé par une petite centaine de généraux constituant le niveau supérieur de la nomenklatura nationale. L’armée contrôlait tout le pays à travers une clientèle d’obligés ou d’associés civils. L’élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999 marqua le recul provisoire de l’influence des militaires.

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Longtemps véritable «Etat dans l’Etat», l’armée algérienne est le produit d’une histoire complexe. Elle est l’héritière de la fraction de l’ALN (Armée de libération nationale), qui constituait l’«armée des frontières». Stationnée en Tunisie et au Maroc durant la guerre d’Algérie, elle ne combattit pas véritablement les Français, et cela, à la différence de l’ALN de l’intérieur qui opérait dans les djebels et qui fut quasiment anéantie à la suite du Plan Challe et des opérations «Jumelles» et «Pierres précieuses».

Or, ce fut cette ALN de l’extérieur qui profita de l’indépendance. Instrument docile entre les mains de son chef, le colonel Houari Boumédiène, elle prit officiellement le pouvoir en 1965 en renversant Ahmed Ben Bella, puis elle l’exerça ensuite directement ou indirectement jusqu’en 1999, avec la première élection d’Abdelaziz Bouteflika.

Monolithique lorsqu’il s’agissait de défendre ses intérêts de caste, l’armée algérienne fut longtemps divisée en deux grands courants:

  • Le premier était composé des officiers de l’armée française qui avaient déserté pour rejoindre le FLN quand il fut évident que la France allait reconnaître l’indépendance de l’Algérie. Ces hommes qui n’avaient aucune légitimité «patriotique» aux yeux des combattants de l’intérieur furent «récupérés» par le colonel Boumédiène auquel ils apportèrent leur savoir-faire en échange de sa protection et de sa caution. Ils furent ses plus fidèles soutiens, lui permettant d’asseoir durablement son pouvoir en triomphant des cadres survivants issus des maquis. L’un des représentants les plus influents de ce courant est le général à la retraite Khaled Nezzar.

  • Le second grand courant était incarné par les officiers formés dans les pays arabes et qui, à l’image de ce qui se faisait alors en Egypte ou en Syrie, étaient partisans d’une ligne dure à l’égard de l’Occident. Arabophones et marqués par le nationalisme arabe, ils incarnaient un courant révolutionnaire.

Un système despotique toujours en place

Le système imposé par Boumediene repose toujours sur la même configuration du pouvoir et poursuit un même et immuable objectif : maintenir le contrôle total sur le peuple, le pays et ses richesses. Qu’il est triste de constater que 60 ans après l’indépendance, on retrouve dans ce pays les grandes lignes de la structure politique du colonialisme : les Algériens exclus du processus politique, privés de liberté et de leur dignité, humiliés, opprimés, dépossédés de leur mémoire collective et de leur histoire. La Hogra, la violence pathologique de l’état, le mépris, le mensonge, la politique de division, l’oppression psychologique, le mensonge et les techniques de manipulation sont érigés en leviers de gestion de la société.

Aujourd’hui, ces deux ensembles ont «vieilli», mais leurs héritiers forment toujours des clans régionaux ou politiques bien organisés au sein d’une armée algérienne fractionnée en groupes d’intérêt économique divergents. Tous se partagent les fruits du pouvoir et des «affaires», en prenant bien soin de ne pas léser les groupes rivaux. Tandis que les Algériens souffrent socialement, les militaires et leurs familles se ravitaillent dans des magasins qui leur sont réservés, et où il leur est possible de se procurer à des prix préférentiels des marchandises introuvables ailleurs dans le pays, vivent dans des résidences sécurisées et passent leurs vacances dans des clubs qui sont la propriété de l’armée.

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Le pouvoir a tout fait pour falsifier l’histoire de notre pays, notamment celle liée à la guerre de libération, il a cherché par tous les moyens à faire oublier les vrais héros et en fabriquer des Zaïms et des Fakhamates. Falsifier l’histoire pour ces Zaîms en carton vise également à empêcher le peuple de mesurer la distance qui sépare les escrocs et usurpateurs du pouvoir avec les vrais héros de la révolution et ce qu’ils incarnent en termes de valeurs et de dévouement.

A lire aussi >>>> Assassinat de Krim Belkacem: les nouvelles révélations de son fils, pour son enterrement, son fils affirme qu’il voulait que ça soit au Maroc

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