top of page
  • Photo du rédacteurAA

Covid-19: Larry King, la fin d’une légende du journalisme américain

Larry King, la fin d’une légende du journalisme américain.

Reconnu par ses pairs et adulé par le peuple américain, l’animateur du talk-show américain est mort ce samedi en Californie.

Il y a deux semaines, le média américain CNN avait annoncé l’hospitalisation de son ancien intervieweur et animateur de télévision Larry King après avoir été infecté au Covid-19. Selon le média qui avait cité une source familiale, le célèbre journaliste avait été hospitalisé au Cedars Sinai Medical Center à Los Angeles pendant plus d’une semaine. Ce samedi 23 janvier 2021 par ailleurs, sa compagnie Ora Media a annoncé son décès à l’âge de 87 ans. Il fut un pionnier à sa manière. L’un des premiers aussi à mettre au point, à l’intuition, un mélange entre l’information et le divertissement promis à un succès ravageur, surtout pour le premier des deux ingrédients.

« Avec une profonde tristesse, Ora Media annonce le décès de notre cofondateur et ami Larry King, qui est mort à l’âge de 87 ans au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles » a indiqué un communiqué publié sur la page officielle Twitter de l’illustre disparu. Connu sur la scène internationale, le président russe Vladimir Poutine a salué la mémoire de Larry King parlant d’un journaliste au « grand professionnalisme ». « Pendant 63 ans, à la radio, à la télévision et sur les médias numériques, les milliers d’interviews et de récompenses de Larry et la reconnaissance mondiale à son égard témoignent de son talent unique en tant qu’homme des médias », a ajouté Ora Media dans son communiqué. En effet, Larry King, a souffert d’un diabète de type 2 et a été confronté à de nombreux problèmes médicaux au fil des ans. Il a souffert notamment de plusieurs crises cardiaques et avait subi 5 pontage en 1987.

pic.twitter.com/x0Hl0X6vqU — Larry King (@kingsthings) January 23, 2021

Pendant plus de vingt-cinq ans, le journaliste avait animé le “Larry King Live”, donnant la parole à “des candidats à la présidence, des célébrités, des athlètes, des stars du cinéma et des gens ordinaires”. À son départ à la retraite, en 2010, il avait enregistré plus de 6 000 épisodes de cette émission.

Lawrence Harvey Zeiger naît en 1933 à Brooklyn au sein d’une famille juive originaire d’Europe de l’Est. Son père, qui tient un restaurant, meurt prématurément alors qu’il n’a que 9 ans. La famille survit vaille que vaille grâce aux programmes sociaux fédéraux. Après une scolarité limitée à son minimum, il stoppe avant l’université. Sans le sou, aidé avec sa mère et son frère par l’assistance publique, un coup de pouce va alors changer la donne. Alors qu’il est cantonné aux tâches mineures voire ménagères dans une station de radio floridienne, la place vacante laissée un soir par le présentateur lui permet de saisir sa chance. A 34 ans, le voilà renommé à la hâte Larry King par le directeur commercial. Ce dernier s’inspire alors d’une pub pour un breuvage alcoolisé, le King’s Wholesale Liquor («Liqueur du Roi de la vente en gros»), qui passait souvent sur les ondes. King devient une petite star locale, avant d’enchaîner les opportunités à Miami. On l’aperçoit au Miami Herald, à la télé sur WPST-TV (maintenant WPLG), puis animer son premier talk-show axé sport, le «Sports-a-la-King». Après un exil de trois en Louisiane comme freelance, il reprend une émission nationale sur la MBS (Mutual Broadcasting System), dont le succès grandissant à la fin des années 1970 lui offre une passerelle presque inespérée vers CNN. Du lundi au vendredi, il est 21 heures sur la côte Est des Etats-Unis quand retentit le fameux jingle du «Larry King Live» hypnotisant une audience grandissante : 160 millions de foyers dans 220 pays au plus fort de son succès sur la chaîne câblée. Il n’y avait qu’à voir les hommages rendus au moment de son arrêt – de Barack Obama à Bill Clinton, sans oublier Arnold Schwarzenegger qui proclama l’instauration dans l’Etat de Californie qu’il gouvernait, d’une «journée Larry King».

Larry King n’avait pas que des admirateurs. Certains lui reprochent d’être trop mielleux lors de ses interviews. Ses fans rétorquent que c’est justement ce ton qui lui a permis de recevoir tant de personnalités. Récemment, beaucoup ont mis en doute son choix de basculer sur Russia Today (RT), média controversé pro-Poutine. D’autres rappellent que l’homme a connu bien des déboires, entre son arrestation pour vol en 1971, et ses infidélités, dont l’une le forcera à prendre congé, un temps, des plateaux télés. Une phrase qu’il adressa alors aux téléspectateurs est abondamment reprise pour lui rendre hommage ce samedi : «Plutôt qu’au revoir, pourquoi ne pas plutôt se dire « A bientôt »?».

Statement from the family of Larry King pic.twitter.com/LgBiZKFwcJ — Larry King (@kingsthings) January 24, 2021

1 vue0 commentaire
bottom of page