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Coup d’État au Myanmar par les militaires


Coup d’État au Myanmar par les militaires

L’armée birmane a proclamé lundi l’état d’urgence pour une période d’un an et nommé un général président par intérim, après avoir arrêté la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et le président de la République, Win Myint.

L’armée du Myanmar a organisé un coup d’État tard dimanche soir après avoir arrêté Aung San Suu Kyi, cheffe de facto du gouvernement, laissant ainsi croire à un probable coup d’État, désignant un général comme président de la république par intérim et proclamant l’état d’urgence pour un an.

Cette décision est nécessaire pour préserver la « stabilité » de l’État, ont fait savoir les militaires dans une annonce sur leur chaîne de télévision, NAME.

Sous prétexte de la pandémie de coronavirus, les élections « n’ont pas été libres ni justes », avait assuré la semaine dernière lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’armée, le major général Zaw Min Tun. Les craintes avaient encore grandi quand le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing – sans doute l’homme le plus puissant du Myanmar – avait déclaré que la Constitution pouvait être « révoquée » dans certaines circonstances. Les militaires affirment avoir recensé des millions de cas de fraude, dont des milliers d’électeurs centenaires ou mineurs. Ils accusent la commission électorale de ne pas avoir remédié aux « énormes irrégularités » qui ont eu lieu, selon eux, lors des législatives de novembre, remportées massivement par le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), au pouvoir depuis les élections de 2015.

Après ces arrestations, l’armée a proclamé l’Etat d’urgence au Myanmar pour une période d’un an. Selon les informations rapportées par les médias, le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing dispose désormais de tous les pouvoirs, tandis qu’un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim du pays.

Les États-Unis et l’Australie ont rapidement exigé dimanche la libération par l’armée myanmaraise des dirigeants interpellés, dont celle d’Aung San Suu Kyi. « Les États-Unis s’opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d’entrave à une transition démocratique au Myanmar et vont agir contre les responsables si ces mesures [les arrestations] ne sont pas abandonnées », a dit dans un communiqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki.

« Nous appelons l’armée à respecter l’État de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants [politiques] issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement », a déclaré de son côté Marise Payne, la ministre australienne des Affaires étrangères.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a de son côté « condamné fermement » l’arrestation d’Aung San Suu Kyi. Avec « la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires, ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques au Myanmar », a-t-il ajouté.

Le Président de l’Assembléee générale des Nations Unies🇺🇳 (@UN_PGA) est profondément préoccupé par les récents événements au #Myanmar🇲🇲.@volkan_bozkir appelle à la libération immédiate des dirigeants politiques détenus https://t.co/U91On1zj8z — ONU Info (@ONUinfo) February 1, 2021

« Des nouvelles très inquiétantes, que beaucoup craignaient, se déroulent bel et bien au Myanmar », a déploré Tom Andrews, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans ce pays, sur Twitter.


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