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Boualem Sansal - Abdelkader Bengrina: Tindouf n’est plus algérienne... Une justice de deux poids, deux mesures

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En Algérie - Pour le même motif, une personne peut être en prison et l'autre libre
  • «Nos frontières avec Tindouf» Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina El Watani, à l’issue des travaux de l’université d’été de sa formation politique

  • «Toute la partie de l’Ouest algérien faisait partie du Maroc.» déclaration de l’écrivain Boualem Sansal

Au moment où le régime militaire algérien continue de vendre l’illusion à son peuple à travers les slogans de la «cause juste» et de la «défense de l’autodétermination», Abdelkader Bengrina, président du Mouvement de la Construction Nationale et voix proche du pouvoir, vient de faire tomber le masque. Il a reconnu ce que les généraux dissimulaient depuis des décennies: Tindouf n’est plus une wilaya algérienne, mais un territoire frontalier séparé, administré par le Polisario, avec l’accord tacite de l’État algérien lui-même.

L'écrivain franco-algérien a été arrêté en novembre 2024 pour avoir contesté les frontières algéro-marocaines, déclenchant une crise diplomatique et le conduisant à être condamné à cinq ans de prison ferme en mars 2025.

«Toute la partie de l’Ouest algérien faisait partie du Maroc.» déclaration de l’écrivain Boualem Sansal

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La déclaration de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, selon laquelle «Toute la partie de l'Ouest algérien faisait partie du Maroc», est à l'origine de son arrestation le 16 novembre 2024 en Algérie. Cette affirmation a été faite dans le média français constitue pour la junte militaire algérienne une atteinte à l'intégrité territoriale selon les autorités algériennes, ce qui a entraîné une condamnation à cinq ans de prison en première instance, puis en appel, ravive une ancienne controverse sur les frontières entre les deux pays.

Le mal élu et décrié, Abdelmajid Tebboune qualifie l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie, d'"imposteur" envoyé par Paris
  • Abdelmajid Tebboune s'est exprimé pour la première fois sur la situation de l'auteur franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis un mois et demi pour atteinte à la sureté de l'État.

  • "Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État", a-t-il déclaré ce dimanche devant les parlementaires algériens réunis en Congrès.


Rappel: Abdelkader Bengrina hué par la population à Tindouf

Abdelkader Bengrina voulait tâter le terrain en prévision de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel du 12 décembre 2019. Et le résultat n’est pas encourageant pour le candidat à la présidentielle. Il a été hué par des citoyens à Tindouf. À la sortie d’une salle, l’ex-ministre a été fortement chahuté par des manifestants qui scandaient les slogans du hirak.

Bengrina enfant du sérail

Les mots de Bengrina ne sont nullement une simple «maladresse» comme certains voudraient le croire. Ils prolongent un précédent datant de 2021, lorsque la revue El Djeich, organe officiel de l’armée, publiait déjà des détails sur une «coordination de démarcation des frontières» entre les forces algériennes et le Polisario. Dès lors, il ne s’agissait plus d’un simple «soutien politique à la cause sahraouie», mais bel et bien d’un abandon d’une partie de la souveraineté nationale au profit d’une entité fantoche que nulle puissance influente dans le monde ne reconnaît.

Lorsqu’un dirigeant partisan déclare publiquement «nos frontières avec Tindouf», cela ne peut signifier qu’une seule chose: les généraux ont bradé la souveraineté nationale et livré les clés du sud-ouest à une république imaginaire. Quelle nation digne de ce nom accepterait d’avoir des «frontières» avec une organisation armée installée sur son propre sol? Quelle autorité responsable transformerait une wilaya entière en centre d’un État parallèle? C’est une véritable farce souverainiste qui révèle jusqu’à quel point le pouvoir militaire algérien s’est enlisé dans ses aventures stériles.

La tragique ironie réside dans le fait que le régime qui finance et arme la sécession au Sahara marocain, se retrouve lui-même confronté au spectre de la sécession dans sa propre maison. La Kabylie, région soumise à la répression et à la criminalisation, où le MAK est désigné organisation «terroriste», porte aujourd’hui les germes d’une république en devenir. L’exil à Paris façonne déjà un discours souverainiste, la diaspora finance et organise, tandis que la jeunesse locale voit dans le double langage de l’État algérien (frontières avec le Polisario mais répression des Kabyles) la preuve éclatante du mensonge des slogans d’«unité nationale». Le régime qui a reconnu de facto une «République de Tindouf» devra demain affronter l’émergence d’une «République de Kabylie» comme une réalité, qu’il le veuille ou non.

De Tindouf à la Kabylie, des échecs du développement à l’isolement diplomatique, le régime militaire algérien confirme sa spécialité: l’exportation des crises et la fabrication des illusions. Il finance l’aventure séparatiste au détriment du trésor public, pendant que l’intérieur s’effondre sous le poids du chômage, de la répression et du désespoir. Le résultat est sans appel: un État sans véritable souveraineté et une armée qui mène le pays vers la fragmentation plutôt que vers l’unité.

Bengrina l’a dit sans détour: Tindouf n’est plus algérienne. Ce constat, qui rejoint les aveux déjà écrits noir sur blanc dans l’organe de l’armée, n’est que le prélude d’un effondrement plus large. Le démantèlement intérieur de l’Algérie est déjà en marche, et la Kabylie pourrait bien être la prochaine république à émerger face à un pouvoir militaire impuissant à sauvegarder son propre territoire.

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