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Animalia de Sofia Alaoui: l’univers et la foi finiront par se rejoindre, ne formant qu’un…


Décidément les Lionnes de l'Atlas n'ont pas fini de surprendre, d'émerveiller de leurs réalisations dans les domaines de la sciences, du sport, de la culture et des arts...

Ce mercredi 9 est sorti Animalia, le premier long-métrage de Sofia Alaoui, une jeune réalisatrice marocaine à suivre de près. Son premier film "Qu’importe si les bêtes meurent" avait déjà remporté le César du meilleur court-métrage en 2020.

Dans quelques jours, Animalia, premier long-métrage de Sofia Alaoui, (Réalisatrice, Productrice étrangère, Ingénieure du son, Scénariste, Directrice de la photo, Productrice), sera projeté en compétition officielle au festival du film de Sundance, aux États-Unis. Un événement que la réalisatrice franco-marocaine connaît très bien.

«On attend toujours que les cinéastes arabes soient dans une espèce de critique sociale réaliste, comme si on ne pouvait avoir accès au cinéma surnaturel, uniquement destiné au public américain.» Sofia Alaoui

Dans les salles de cinéma françaises, il est encore rare de voir du cinéma de genre contemporain venu de pays arabes ou d’Afrique du Nord. Souvent, les films «du monde» sont calibrés pour traiter de thèmes sociaux, grâce au réalisme. Cette norme, Sofia Alaoui a voulu s’en distancier, comme d’autres jeunes cinéastes arabes et maghrébins.

En tant que jeune réalisatrice marocaine, Sofia Alaoui ne voulait pas être enfermée dans la case « des films de femme arabe choc » : « Je ne suis pas une case de la diversité », affirme-t-elle : « j’ai des choses à dire, et j’ai envie d’être écoutée, pas juste parce que je suis une femme arabe. »

Grâce à sa bienveillance, sa maîtrise du scénario et de la mise en scène, la réalisatrice questionne la façon dont le capitalisme instrumentalise la foi pour la mettre au service de ses intérêts matériels. Voyage politique, intime et sensoriel, Animalia raconte les retrouvailles avec une foi métaphysique et profonde, née de l’émerveillement face à la magie insondable et sublime de l’univers.

Animalia se déroule au Maroc où des événements surnaturels plongent le pays dans l’état d’urgence. Des phénomènes de plus en plus inquiétants suggèrent qu’une présence mystérieuse approche…

Le rapport des Hommes à la Nature et aux autres est bouleversé. Riches et pauvres, hommes et femmes se retrouvent logés à la même enseigne et ne peuvent pas grand chose face à l’univers qui gronde.

Itto, une jeune femme d’origine modeste tente de rejoindre sa belle-famille bourgeoise, chez qui elle vit en traversant le Maroc. Alors qu’elle se réjouissait d’une journée de tranquillité sans sa belle-famille, des événements surnaturels plongent le pays dans l’état d’urgence. Des phénomènes de plus en plus inquiétants l’obligeant à ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure, son voyage se doublera d’une introspection où l’univers et la foi finiront par se rejoindre, ne formant qu’un…

Animalia met à mal le stéréotype islamophobe et raciste que l’on retrouve dans de nombreux films maghrébins ou arabes distribués en France, où les personnages musulmans sont présentés comme plus « émancipés » après avoir abandonné leur foi au profit d’une idéologie individualiste et capitaliste. À ce propos, la réalisatrice confie : « Je suis fatiguée de ce même cliché : les personnages musulmans sont présentés comme négatifs, et ne trouvent la liberté que lorsqu’ils adoptent un mode de pensée occidental, qui serait synonyme de modernité. Je ne pense pas que ce soit la modernité » et poursuit:

"Pour moi, c’était très important de ne pas faire un film choc pour être choc. Le film questionne des choses, notamment religieuses, mais toujours avec bienveillance. Peut être que le public occidental appréciera moins mon film, mais je n’ai pas cherché à faire un film pour les festivals."
Sofia Alaoui, une réalisatrice aux yeux captivants
Sofia Alaoui, César du meilleur court-métrage

Il y a trois ans, son court-métrage primé aux Césars "Qu’importe si les bêtes meurent" avait remporté le Grand Prix du jury dans la catégorie «shorts».

Avec, autres presses

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