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Algérie: Une première dans les annales judiciaires. Citée à comparaître le 29 décembre devant le « t

Elle s’appelle Sirine Zerfa. Une fille de 14 ans à peine, native de la ville d’Annaba. Depuis avant hier, son affaire fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une vive indignation des internautes.

Au lendemain même de le journée internationale les droits de l’homme (10 décembre), une inconcevable information vient secouer les réseaux sociaux en Algérie. Sirine, une jeune adolescente âgée de 14 ans, a reçu une convocation de le justice pour comparaître devant un tribunal pénal, le 29 décembre.

Citée à comparaître le 29 décembre devant le « tribunal  correctionnel» d’Annaba… Sirine, 14 ans, accusée… d’ »attroupement non armé portant troubles à l’ordre public”. ! Beaucoup d’internautes ont partagé leur réaction sur la Toile.

En effet,  la convocation a suscité une avalanche de réactions sur la Toile, elle a été  largement relayée et commentée par les internautes, indignés de constater que des enfants et mineurs courent désormais le risque de se faire emprisonner.

La raison ?

La jeune fille avait été arrêtée lors d’une manifestation du Hirak sur le cours de révolution, dans le centre-ville de Annaba, en été dernier. Une vingtaine d’autres citoyens dont les parents de Sirine, avait également été arrêtée et devront faire face à la même accusation.

Elle est convoquée par le procureur de la République près du tribunal d’Annaba pour comparaître, le 29 décembre prochain, et s’expliquer sur son implication dans les marches du Hirak. Sirine est accusée d’ »attroupement non armé susceptible de troubler l’ordre public« , selon la convocation de la justice.

Comment la justice peut-elle convoquer une mineure pour comparaître devant un tribunal pénal ?

Aussi choquant que cela puisse être dans un État démocratique, cette affaire n’est pas si étonnante qu’on pourrait si bien le croire en Algérie du moins, étant donné les « lois liberticides » dont le pouvoir en place s’est doté afin de réprimer la contestation populaire. Ainsi, après les militants, le journalistes, les enseignants, les médecins, le voilà qui s’en prend, aujourd’hui, aux enfants.

L’incompréhension à Annaba ou sur les réseaux sociaux est totale. « Une véritable aberration »  et  d’un « Cas unique et grave« , s’insurge, à ce propos, l’avocat Kheïreddine Abdelhalim, qui s’est constitué, pour défendre la jeune fille d’à peine 14 ans.

« C’est un cas unique et grave« , poursuit-il, expliquant que les procédures de justice sont claires et que rien ne justifie la convocation, par un tribunal pénal, pour adulte, d’une fille de 14 ans à peine.

Sur les réseaux sociaux, la convocation de la justice a été largement relayée et commentée par les internautes, indignés de constater que des enfants et mineurs courent désormais le risque de se faire emprisonner. « Gravissime« , « dérive autoritaire« , « répression« , nombreux sont les citoyens qui ont réagi à cette affaire unique en son genre et qui ne manque pas de susciter l’inquiétude.

Pour certains, notamment dans l’entourage de la famille de Sirine, il s’agit bel et bien d’un acharnement. Et pour cause : il se trouve que le père de Sirine, Salah Zerfa, est déjà derrière les barreaux, depuis 8 mois, dans la prison d’El-Tarf, selon des avocats.

Le père de Sirine est accusé, toujours selon des avocats, d’ »appartenance à Rachad (groupe classé par les autorités comme organisation terroriste) ».

Plusieurs personnes contactées affirment, cependant, que la famille Zerfa, à Annaba, est connue de tous les citoyens « hirakistes » de la région. Selon ces personnes, la famille Zerfa participait régulièrement et pacifiquement aux marches du Hirak, comme tous les Algériens.

Le père de le jeune Sirine se trouve actuellement en prison, dans le wilaya de Taref. il y est depuis plus de 8 mois, indiquent ses avocats. le mis en cause est notamment accusé d’appartenir au mouvement Rachad, classé comme étant une organisation terroriste en Algérie.

L’Algérie classe comme « organisations terroristes » deux mouvements anti-régime basés à l’étranger

Cette décision vise le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), interdit en Algérie, et le mouvement Rachad, qui n’a pas d’existence légale dans le pays. Elle a été prise lors d’une réunion du Haut conseil de sécurité (HCS) qui était présidée par le « chef » de l’Etat (Mal élu et décrié) Abdelmadjid Tebboune.

« Bête noire du régime »

La mafia militaro politico financière algérienne , cherche par tous les moyens à discréditer le mouvement de contestation. Basé à Paris, le MAK est une autre bête noire du régime. Il a récemment été accusé par Alger d’avoir en projet des attentats terroristes contre les marches du Hirak, ce qu’il a nié. A l’appui de leurs accusations, les autorités ont cité les aveux d’un certain Haddar Nour Eddine, se présentant comme un trafiquant qui aurait acheté des armes à la demande de membres du mouvement séparatiste. Né dans le sillage du « Printemps kabyle » de 2001, le MAK est accusé d’avoir des visées « séparatistes ». La Kabylie est une région berbérophone du nord-est de l’Algérie traditionnellement frondeuse vis-à-vis d’un Etat très centralisé. Elle est l’un des fiefs du Hirak.

« Réclusion perpétuelle »

Les militants de ces mouvements risquent la réclusion perpétuelle en vertu d’un nouvel article du code pénal qui punit « tout Algérien qui s’active ou qui s’enrôle à l’étranger dans une association, groupe ou organisation terroriste ou subversif » dont les activités « nuisent aux intérêts de l’Algérie« . Un tribunal d’Alger a émis fin mars des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de Mohamed Larbi Zitout, cofondateur de Rachad et ancien diplomate algérien résidant au Royaume-Uni, et de trois activistes accusés d’appartenir à la même mouvance. Mohamed Larbi Zitout, ex diplomate, 57 ans, a lancé en 2007 le mouvement Rachad dont il est l’un des principaux dirigeants. Il a été nommé à l’ambassade d’Algérie en Libye en 1991 et s’est exilé à Londres en 1995 après avoir démissionné du service diplomatique.

Pour rappel, à ce jour, le Comité national pour la libération des détenus du Hirak compte pas moins de 300 détenus, parmi eux des femmes, des hommes, des universitaires, des étudiants ou encore des chômeurs.

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