Les fennecs DZ: Ces incorrigibles fauteurs de troubles... des supporters, mal éduqués... [Dossier]
- gherrrabi
- 10 sept.
- 16 min de lecture

"Les malheureux sont ingrats; cela fait partie de leur malheur. " Victor Hugo
Évitons de donner l'accès des stades à ces irresponsables
Malgré son désir de rejoindre le MCA, Youcef Belaïli restera à l’Espérance de Tunis. Sanction, bras de fer et décision choc : voici les coulisses du feuilleton.

Coup de tonnerre pour les fans du Mouloudia Club d’Alger. Le retour espéré de Youcef Belaïli ne se fera pas. Malgré ses signaux insistants pour rejoindre le MCA, l’international algérien est retenu par l’Espérance de Tunis. Le porte-parole du club, Walid Qarfala, a confirmé la nouvelle qui met fin aux rumeurs : «Youcef Belaïli a exprimé sa volonté de revenir au MCA, mais le club a décidé de le garder.» Le joueur avait pourtant tenté un bras de fer, boycottant les entraînements pour forcer son départ. Mais à Tunis, la réponse a été ferme et sans appel.
En conflit avec sa direction, Belaïli avait boycotté les séances d’entraînement sans préavis, espérant forcer la main à ses dirigeants pour quitter le club et retrouver le MCA, un club avec lequel il entretient une forte connexion émotionnelle. Cette tentative de bras de fer n’a pas eu l’effet escompté. «Youcef Belaïli a exprimé sa volonté de revenir au Mouloudia d’Alger, mais le club a fermement décidé de le retenir», a déclaré Walid Qarfala dans un entretien accordé à un média tunisien.
Sanction financière et rappel à l’ordre
À l’Espérance, aucune star ne passe au-dessus du club. Belaïli a été sanctionné financièrement pour son absence, tout en étant invité à se reconcentrer sur ses objectifs. Le club tunisien veut faire passer un message clair : la discipline avant tout. Qarfala insiste : «Il a été sanctionné comme ses coéquipiers. Belaïli n’est pas un problème, il ira au bout de son contrat.»
Déception pour le MCA, avertissement pour Youcef Belaïli
Cette prise de position ferme enterre donc définitivement la piste d’un retour au pays pour Belaïli cet été. Un coup dur pour les supporters du MCA, qui rêvaient de voir leur ancienne idole fouler à nouveau la pelouse du 5-Juillet. Pour l’Espérance, c’est au contraire une victoire institutionnelle et un signal envoyé à tout le vestiaire : personne n’est intouchable. Belaïli, désormais sommé de tourner la page, devra briller sur le terrain pour reconquérir la confiance de ses dirigeants… et calmer une polémique qui a déjà enflammé les réseaux sociaux.
Scandale: Qui a imposé un salaire astronomique pour Youcef Belaïli?... Bref, un renvoi d'ascenseur

Après plusieurs mois d'inactivité à la suite de son départ précipité d'Ajaccio (viré de tous les clubs où il a évolué depuis le début de sa carrière), Youcef Belaïli, le Chouchou du général Chengriha a enfin trouvé preneur!Youcef Belaili a provoqué un véritable raz-de-marré dans l’actualité sportive. Ayant quitté la France après deux expériences assez particulières à Brest et à Ajaccio. Ses deux anciens clubs français se plaignaient d’une conduite peu professionnelle et d’un manque d’hygiène de vie. En effet, il n’était pas rare de voir l’algérien louper des séances d’entraînements avec son groupe et de prolonger ses séjour en algérie en plein championnat.
Bref, un renvoi d'ascenseur
Le salaire de Belaili pris en charge par "un généreux donateur étranger anonyme"?L'ailier algérien, sans club et dont l'état de forme posait sérieusement question dernièrement, a décidé de rentrer officiellement en Algérie en s'engageant avec le Mouloudia d'alger.
Après avoir signé au MCA, Youcef Belaili est devenu le joueur le mieux payé de l’histoire du championnat algérien, avec près de 80 000 euros/mois la première année de son contrat, puis 11 000 euros/mois lors de la seconde.
Une condition secrète dans son contrat qui fait scandale.
Selon certaines indiscrétions, l’international algérien Youcef Belaili aurait fait une sorte de chantage à la direction du MCA au sujet de son frère Farès Belaili, qui a signé avec l’équipe U19 du MCA l’année dernière.
Le petit frère de Youcef Belaïli, a signé un contrat de trois ans et demi avec le Mouloudia d’alger après avoir effectué des tests concluant avec les espoirs. Répondant au nom de Fares Belaïli, agé de 19 ans.

Le clan Belaili aurait en effet donné un "coup de pouce" via la signature de l’ailier de l’équipe à son jeune frère, en exigeant qu’il joue dans le futur avec l’équipe réserve du club.
Il est à noter que l’arrivée de Belaili au MCA a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, que ce soit à cause de son salaire astronomique, mais également de l’attitude du Doyen sur le plan financier.
Ayant réussi à enrôler l’ancien d’Ajaccio, le club a annoncé se retirer de la Coupe Arabe de Basketball pour manque de moyens financiers, et les handballeurs du Mouloudia sont actuellement en grève à cause de salaires impayés.
Dans son courrier adressé au président de la Fédération Algérienne de Basketball, portant objet « Demande d’annulation de participation à la Coupe arabe », l’équipe du MCA écrit :
« Suite aux difficultés financières qui travers le club, nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder à l’annulation de la participation à la Coupe arabe qui aura lieu au Maroc en septembre 2023. »

Du jamais vu dans le championnat algérien, ce qui ne manque pas de faire réagir. Mais le club algérois s'est rapidement expliqué sur le sujet. Comme l'a assuré le journaliste de la Gazette du Fennec Yani Abdelli, le MC Alger a précisé que l'apport d'un sponsor étranger établi en Algérie avait permis de financer le salaire XXL de Belaïli.
Après le tollé sur la toile, c’est une véritable crise qu’a provoqué, l’astronomique salaire accordé au joueur Youcef Belaili, au sein de certaines discipline sportives du club MCA.
« Le salaire de Belaili équivaut au budget de toutes les disciplines sportives du MCA ». C’est ce que rapporte la page facebook Radio Handball dans une publication postée, jeudi 10 août.

Dans le texte, accompagnant le post, Radio Handball écrit :
« Les joueurs de handball du Mouloudia d’Alger entre en gréve. Ils n’ont pas perçu leurs salaires alors qu’un seul salaire de Youef Belaili dépasse la totalité des salaires de toute l’équipe. »
Rappelons que la diffusion du montant du contrat accordé à Youcef Belaili par le Groupe public SONATRACH, financier du club de football de la capitale MCA, continue de susciter de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, dans un contexte de crise économique qui frappe durement la population algérienne. Ainsi, selon plusieurs médias, ce joueur devrait percevoir au titre de ce « scandaleux » contrat un salaire annuel de 1,3 million d’euros, soit environ 28 milliards de centimes. En termes de mensualité, « Belail percevra environ 2,2 milliards de centimes (100.000€). »
“Les Saoudiens morts de rire !”: Avec Belaili, le MCA dit vouloir “hisser le niveau du football Arabe” !
Dans son édition de ce jeudi 10 août, le site Fennec Football relaie le communiqué du Mouloudia d’Alger (MCA), financé par l’argent public, dans lequel le club algérois s’explique sur l’hallucinant salaire accordé à sa nouvelle recrue, Youcef Belaili, virés de ses deux derniers clubs français (Brest et Ajaccio). Deux clubs du bas du tableau de la ligue française et qui ont fini par mettre fin aux contrats de ce joueur avant terme.
Évoquant le montant de son salaire et pour apaiser les esprits suite au tollé qui a suivi l’annonce de ce recrutement, le club s’est contenté d’indiquer que ce qui est paru dans les médias et sur les réseaux sociaux est exagéré .
À ce sujet, on peut lire dans le communiqué :
“Selon l’annonce par le club professionnel du Mouloudia d’Alger de la signature de l’international et de l’équipe nationale algérienne Youcef Belaili, en sa faveur, après d’ardues négociations qui ont duré près d’un mois, de nombreux sites internet et presse ont annoncé l’accord, mais ils promu de fausses nouvelles, peut-être intentionnellement ou non, notamment en ce qui concerne la valeur de l’accord et le salaire du joueur, qui sont des chiffres exagérés et même imaginaires, et donc la direction du club professionnel réfute cette nouvelle ».
Le communiqué se contente, ainsi, de démentir ce qu’ont relayé de nombreux médias, sans toutefois fournir le montant de la transaction.
Le salaire de Belaili pris en charge par "un généreux donateur étranger anonyme"
Autre élément évoqué par le club : l’origine du financement. Pour le MCA, ce n’est pas le Groupe pétrolier public SONATRACH, qui prend en charge ce club financièrement, qui paiera le salaire de Belaili, mais « une société étrangère », sans plus de précisons sur, notamment le nom de « ce généreux donateur privé étranger » qui devra reverser 2.6 millions € pour les 2 ans de contrat, sans la moindre contrepartie.
« L’administration du Doyen confirme également que ce deal est considéré comme historique dans le championnat professionnel algérien, non par son montant, mais par ses sources d’approvisionnement, qui dépendent du parrainage d’une société étrangère opérant en Algérie, lié à un nouveau financier et une institution leader dans son domaine qui sera révélé dans les prochains jours ».
« Belaili pour hisser le niveau du football Arabe »
Un dernier point du communiqué aura également fait réagir les internautes. En effet, dans sa communication le « club » algérois, assure que le recrutement de ce joueur vise à hisser le football arabe et africain et partant contribuer à améliorer le niveau de ce football.
"Le Mouloudia saisit cette occasion pour confirmer que le recrutement qualitatif qu’il effectue vise principalement à rehausser la compétitivité des équipes algériennes et à les hisser au niveau des championnats arabes et africains, au service du sport algérien."
"Donc pour le MCA se hisser au niveau des autres championnats consiste à payer chers les joueurs ? Ce n’est donc ni une affaire de qualité de jeux et de joueurs qu’il s’agit, mais un concours de qui dépensera le plus de fric ? ", s’interroge un internaute.
« "hisser le niveau du football arabe" !!! Je pense que les saoudiens, qui ont recruté à coup de dizaines de millions d’euros, Mane, Benzema, Ronaldo, Mahrez, doivent être morts de rire du clown Belaili dont le seul titre de gloire reste qu’il a été viré de tous les clubs où il a évolué depuis le début de sa carrière qui en est à sa fin et qu’au final seul le championnat algérien en a voulu en le payant avec de l’argent public et non par une entreprise économique transformée en généreux donateur privé étranger ! La générosité c’est l’argent public que vous dilapidez. Une entreprise économique étrangère fait du business pour gager du fric. Elle n’est pas là pour distribuer 2.6 millions d’euros de salaire au joueur d’un club financé par le trésor public. A moins qu’elle obtienne quelques marchés publics pour boucler son bilan.»
L’international algérien a osé une blague de mauvais goût envers le Qatar. Une sortie qui lui a valu une pluie de critiques.

Lors de l’ultime rencontre du rassemblement, et alors qu’il était sur le banc des remplaçants, il a sorti une blague qui a provoqué un véritable tollé dans le Golfe.
Les Qataris indignés par Belaïli
Le match en question se jouait à Doha au Qatar contre l’Iran. Interpellé par un journaliste qui lui demandait si l’endroit en question lui manquait vu qu’il avait effectué un passage au Qatar SC auparavant, l’ailier de Brest a répondu : « Oui, il me manque. Mais, c’est surtout l’argent des Qataris qui me manque ». Une réaction spontanée qui a provoqué un fou rire sur le banc algérien. Hocine Benayada, son coéquipier, lui a ensuite tapé dans la main pour le féliciter pour son sens de la répartie.
Ce qui n’était qu’une blague, censée amuser les Algériens, est cependant très mal passée au Qatar. Depuis dimanche dernier, l’Oranais fait face à de multiples remontrances émanant de son ancienne terre d’accueil pour la maladresse dont il s’est rendue auteur. Les supporters locaux tirent à boulets rouges à son encontre, et les journalistes ou observateurs expriment leur dégout par rapport à ce qu’ils jugent comme une « indécence et manque de reconnaissance ». La chaine BBC Arabia, qui n’est pourtant pas dédiée au sport, a même traité le sujet en long et en large dans l’une de ces émissions. Belaïli en a alors pris pour son grade. Nul doute qu’à présent il tournera sa langue sept fois dans sa bouche avant de répondre à une question, aussi anodine fut-elle.
Suite aux propos “indignes” de Belaili, Le Qatar décide de “limiter” le nombre de joueurs algériens !
La sortie médiatique du joueur de l’équipe algérienne Youcef Belaili qualifiée d' « insulte envers les qataris » continue à faire des remous. En effet, après les critiques des commentateurs sportifs et insultes dont le joueur algérien a fait l’objet, notamment sur les réseaux sociaux, l’affaire est montée jusqu’au plus hautes instances du pays, notamment celle du football.
Ainsi, selon ce qu’on peut lire sur le site de la fédération de football du Qatar (Qatar Football Association), un responsable, aurait révélé l’intention de la fédération du football de limiter le nombre de joueurs algériens.
« Les propos de ce crétin sont inacceptables. Désormais les joueurs algériens ne bénéficieront plus des facilités qu’ils ont pu avoir jusqu’ici », lit-on.
Rappelons que Youcef Belaili, évoluant au Stade brestois 29 de ligue française, qu’il a rejoint le mois de janvier dernier, a suscité la semaine écoulée une vive polémique, non seulement au Qatar, mais dans plusieurs pays du monde, suite à une déclaration qualifiée d’ « indigne » par plus d’un. Le joueur du Stade brestois a été durement critiqué et n’a pas été épargné par des consultants et internautes qataris.
Dimanche 12 juin, les algériens étaient appelés à disputer une rencontre amicale contre l’Iran, à Doha. Une occasion pour Youcef Belaili de retrouver le Qatar où il a joué avant de rejoindre le championnat de France. Alors qu’il est assis sur le banc, un journaliste lui demande si le Qatar ne lui manquait pas. « Ce qui me manque, c’est surtout son argent », a répondu ce joueur, en s’amusant de sa réponse avec ses camarades. Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et la polémique ne cesse de s’amplifier par effet de buzz…
Quand le sport devient un amplificateur politique
Avant la rencontre entre l’Algérie et la Guinée, délocalisée à Casablanca, la diffusion tardive de l’hymne national algérien a été perçue par certains comme un affront. Plusieurs médias algériens ont rapidement pointé du doigt le Maroc, accusé d’avoir manqué de respect au pays voisin. Cependant, Le Royaume du Maroc s’est uniquement chargé de mettre à disposition ses infrastructures, notamment le stade Mohammed V, ainsi que des facilités logistiques pour accueillir l’événement.
En réalité, la gestion des cérémonies officielles, y compris la diffusion des hymnes, ne relève pas du pays hôte mais de la Confédération africaine de football (CAF). Les règlements sont explicites : la CAF supervise intégralement le protocole, de la programmation à la cérémonie d’ouverture. Dans ce cas précis, le Maroc n’a eu aucune marge de manœuvre sur le déroulement de la séquence controversée.
"One, two, three - Viva l’Algérie" : la vraie histoire d’une fausse légende
Tandis que les supporters de l’équipe algérienne scandent “One, two, three - Viva l’Algérie”, des articles font remonter le slogan au FLN et à la guerre d’indépendance. En fait, aucune source ne permet d’étayer ce récit, qui reste révélateur d’une volonté, bien avérée, d’internationaliser la cause.
Alors que l’équipe nationale algérienne s’est hissée en finale de la Coupe d’Afrique des Nations et affronte ce vendredi 19 juillet le Sénégal, le slogan des Fennecs résonne de part et d’autre de la Méditerranée : “One, two, three - Viva l’Algérie !”. Vous pouvez trouver sur YouTube plusieurs versions chantées de ce qui passe pour l’hymne officiel de la sélection nationale algérienne :
En ligne toujours, vous tomberez rapidement sur plusieurs articles qui cherchent à dater l’origine du chant de supporters… et qui entretiennent ce qui, à ce jour, apparaît avant tout comme une légende urbaine aux historiens. Les premiers articles semblent remonter principalement à 2014. C’est à ce moment-là qu’on apprend (sur Slate) que “One, two, three - Viva l’Algérie” puiserait ses racines du côté du Front de libération nationale (FLN) pendant la guerre d’Algérie. 2014 est une année de Coupe du monde, et l’Algérie va jusqu’en huitième de finale (un match perdu 2-1 face à l’Allemagne, un 30 juin 2014). Et on lit que le “One, two, three” qu’on entend date “des années 50, à l’époque de la décolonisation”. Plus précisément quand “les partisans de l’indépendance algérienne décident d’internationaliser leur message” et de “se mettre à l’anglais”.
C'est ce “We want to be free” qui serait devenu, en une petit contraction, “Want to be free”... repris plus tard en “One, two, three” par des supporters des Fennecs. Apparemment un peu durs de la feuille, ils auraient confondu les mots mais conservé la sonorité du slogan d'origine. Et voilà l'idée de la naissance d'un slogan en anglais qui s'enracine - ce mercredi 17 juillet, le dernier article en date (dans Le Parisien) écrivait pour sa démonstration :
On peut également noter certaines proximités phonétiques qui expliquent cette déformation, comme celles du "to" et du "two", ou encore celle du "free" avec le "three".
On se pince un peu à imaginer Ferhat Abbas (Président du Gouvernement provisoire de la République algérienne), Ahmed Boumendjel ou Frantz Fanon en train de “se mettre à l’anglais” et d'inventer depuis Tunis, la base arrière du FLN, un slogan sur un coin de table ?
L’histoire est pourtant séduisante, et plusieurs articles ou notes de blog la reprennent. Qui citent souvent le même linguiste algérien déjà mentionné dans le premier article de Slate en 2014, Mohamed Benrabah, chercheur à l'université de Grenoble (dont le petit nombre d'exemplaires du livre en circulation dans les bibliothèques françaises peut faire penser que tout le monde ne l'a pas lu). Certains précisent que le slogan “faisait fureur dans de nombreuses manifestations” pendant la guerre d’Algérie ; d’autres qu’il faut attendre douze ans après l’indépendance et un match des Fennecs face au club anglais Sheffield United le 3 mai 1974 pour que le “Want to be free” se transforme en “One, two, three” un soir de triplé algérien sur la pelouse d’Oran. A moins que ce ne soit l’année suivante, en 1975, face à la France en finale de Jeux méditerranéens qui rejouait la guerre d’Algérie ? (sur la pelouse aussi, l’Algérie l’emporte)
Problème : historiographiquement, il semble bien n’y avoir sur ce “Want to be free” séminal… rien. Mais vraiment rien du tout en termes de sources. Aucune archive, aucun article, et aucune occurrence dans le moindre travail académique consacré à l'histoire de l’indépendance algérienne. Serait-ce un oubli, un angle mort, ou peut-être même, qui sait, le signe d’un mépris académique pour la culture populaire que charrie le foot ? En rouvrant cette bonne bande dessinée Un Maillot pour l’Algérie que Kris, Bertrand Galic (les scénaristes) et Javi Rey (l’illustrateur) consacraient en 2016 à l’incroyable histoire de la toute première sélection algérienne qui s’était montée en 1958 en pleine guerre de Libération, on ne trouve pourtant pas non plus la moindre apparition du slogan au détour d’une case. Or impossible de soupçonner ces auteurs-là de mépriser le football. Et l’album édité chez Dupuis (collection Aire libre) s’achève par des archives et un dossier signé du journaliste Gilles Rof, qui a rencontré plusieurs footballeurs à l’origine de cette épopée politico-sportive… et qui n’en disent rien non plus.
On ne trouve pas plus de trace d'un "We want to be free" à vocation internationale ciselé par le FLN dès la guerre d'Algérie dans Alger, capitale de la révolution publié en mai 2019 par Elaine Mokhtefi (à La Fabrique). Des mémoires dont l'objet est précisément de tramer la dimension internationale d'un combat - par exemple avec ce pont, que l'auteure incarne personnellement, entre FLN et Black Panthers.
Quant à l’historienne Malika Rahal, elle précise n'avoir jamais trouvé trace de l'idée de créer un slogan en anglais dans les archives des protagonistes du FLN auxquels on attribue souvent la paternité du “Want to be free - viva l’Algérie” au creux des années 50, qu'elle a pu consulter dans le cadre de ses recherches.
A ce stade, rien ne permet donc d’attribuer le slogan des Fennecs au FLN - et si vous avez des éléments permettant d’étayer le contraire, surtout n’hésitez pas à me contacter. L’historien Yvan Gastaud, spécialiste de l’articulation entre sport et politique, et notamment de l’histoire du football, confirme que le slogan a pris son envol cette année 2014. Mais précise qu’on le voit apparaître un peu plus tôt, aux alentours des années 2009 et 2010, peut-être durant un match important face à l’Egypte, au Soudan. Pour lui non plus, rien ne permet d’ancrer le slogan du côté de la guerre d’indépendance. Ni même des années 70, et pour Gastaud, on est ici dans un pur phénomène “d’invention de la tradition” - “une légende urbaine”, en quelque sorte.
"Et un, et deux"... et "one, two, three" ?
Une hypothèse moins fougueuse consisterait au contraire à imaginer le “One, two, three” comme un héritage (ou un duplicata ?) du “Et un, et deux, et trois zéro” de la victoire de l’équipe de France le 12 juillet 1998 en Coupe du monde. Moins porteur historiquement et aussi politiquement ? Possible, mais cette hypothèse serait raccord avec ce qu’historiens et sociologues ont pu identifier quant à la manière dont les slogans mais aussi la loyauté et, plus globalement, une culture partagée, peuvent circuler entre supporters de part et d’autre de la Méditerranée - “Ce sont les mêmes”, résume Yvan Gastaud.
Trop fragile ? Cette hypothèse souffre en tous cas un faisceau de contrepoints dont témoignent plusieurs messages reçus après avoir publié cet article, qui assurent l'avoir entendu naître au stade, ici à Oran dans les années 80, là à Alger au début des années 90... voire dès le milieu des années 70, en défi à Hassan II sur fond de conflit entre l'Algérie et le Maroc autour du Sahara occidental.
Même si l’histoire du “Want to be free” devenu “One, two, three” se révélait pour de bon une légende urbaine, celle-ci demeure intéressante car elle est révélatrice. Il reste en effet significatif qu’on ait creusé tant du côté politique que du côté international pour arrimer ce slogan tardif à une histoire collective. On a ainsi cherché à lester cette expression de liesse populaire du poids politique, et de la légitimité de l’histoire décoloniale et de la lutte pour la libération. Mais pas seulement : ce faisant, on a aussi inscrit ce slogan dans une volonté d’internationalisation de la guerre d’indépendance qu’on prête aux pères fondateurs de l’Algérie nouvelle. Et c’est justement en partie pour ça que la légende urbaine a pris : cette internationalisation de la lutte est ancrée historiquement.
Dès les années 50, les combattants pour l’indépendance algérienne, qu’ils soient plutôt affiliés au MNA de Messali Hadj, ou au FLN, chercheront à internationaliser ce qu’on appelle alors “la question algérienne” dans le but de lester ce combat d’un capital politique supplémentaire. Les Nations-Unis, créés en 1949, seront l’une des principales scènes de cette offensive internationale. Ainsi, certains titres de la presse française, comme par exemple le Monde diplomatique dans son édition d’octobre, titrent en 1957 : “L’affaire algérienne est à l’ordre du jour de l’Assemblée des Nations unies”. Sur-titre : “Pour la troisième année consécutive”.
Dès 1955 en effet, la “question algérienne” figurera à l’ordre du jour à New-York, soit moins d’un an après le début de la guerre d’Algérie (en novembre 1954). Ce front diplomatique est toutefois laborieux : en novembre 1955, le point algérien inscrit à l’ordre du jour est sorti du programme au dernier moment, sous la pression de la France et de ses alliés, qui soutiennent que l’ONU n’est pas compétente à juger d’un "problème intérieur".
Deux ans plus tard, en 1959, ce sont vingt-cinq pays qu’on nomme alors “pays du groupe afro-asiatique” qui inscriront encore l’Algérie à l’ordre du jour de la session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies. Car l’internationalisation de la question algérienne passe par ce groupe de pays qui représentent en fait les pays non-alignés. La conférence de Bandung, acte fondateur du non-alignement en pleine Guerre froide, a eu lieu en 1955 en Indonésie, et depuis, c’est notamment sur cet axe que se déploient l’ambition internationale des militants de l’indépendance.
Le défi fou de "l'équipe du FLN"
Le Maroc, sous pression de la Fédération Française de Football, fut sanctionné par la FIFA en 1958 d'une suspension d'un an pour avoir joué un match amical contre l'équipe de football du Front de Libération Nationale (FLN) algérien. Malgré cette sanction, le Maroc a accueilli l'équipe du FLN, qui était composée de footballeurs professionnels algériens s'étant exilés de France pour rejoindre le mouvement de libération nationale.
Il y a une trace footballistique à cette ambition internationale, dont la légende du “One, two, three - Viva l’Algérie” peut aussi apparaître comme un héritage. La toute première équipe nationale algérienne fondée en 1958 au nez et à la barbe de la France (et des clubs où les futurs internationaux algériens évoluaient), et dont la BD Un Maillot pour l’Algérie racontait la genèse, a d’emblée été auréolée d’une ambition internationale. Une façon de créditer cette équipe d’une légitimité footballistique certes, mais surtout d’arrimer le combat indépendantiste dans une dynamique de reconnaissance internationale. Et c’est ce récit-là qui s’est imposé à propos du parcours des onze qu’on appelle encore, en 1958, “équipe du Front de libération nationale”.






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