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Présidentielle au Kenya: "inquiétude" face à la désinformation


Le dépouillement continue, "inquiétude" face à la désinformation

Quelques jours après l'élection présidentielle au Kenya, les opérations de comptage et de vérification des votes se poursuivent, jeudi, dans un climat d"'inquiétude" face à la désinformation. Plusieurs ONG kényanes et internationales ont alerté sur "l'augmentation des niveaux d'informations fausses ou trompeuses" sur les réseaux sociaux.

À l'heure du dépouillement, la tension monte au Kenya. Des observateurs internationaux ont exprimé jeudi 11 août leur inquiétude face à la propagation de la désinformation au Kenya durant l'attente des résultats de l'élection présidentielle, qui s'annonce comme la plus serrée de l'histoire du pays.

Quelques jours après que 22,1 millions de Kényans ont été appelés aux urnes, les opérations de comptage et de vérification des votes se poursuivent. Les résultats officiels sont attendus dans les prochains jours, le 16 août au plus tard.

Mais déjà des médias kényans diffusent des décomptes provisoires qui annoncent un duel au coude à coude entre les deux favoris, le vice-président sortant William Ruto et Raila Odinga, figure historique de l'opposition qui a reçu le soutien du président sortant Uhuru Kenyatta.

Durant cette période d'attente, les réseaux sociaux sont inondés de désinformation contre laquelle des observateurs électoraux du Commonwealth ont mis en garde, y voyant une source potentielle de tensions dangereuses dans un pays qui a connu plusieurs épisodes de violences post-électorales ces deux dernières décennies.

"Le décalage entre l'annonce des résultats officiels par l'IEBC (la commission électorale indépendante, ndlr) et ceux provisoires, et parfois contradictoires, annoncés par les médias sont une source d'inquiétude", a déclaré à la presse le chef de la mission d'observation du Commonwealth, le Jamaïcain Bruce Golding.

"La désinformation et les incitations à la haine en particulier en ligne" sont "des appels à la violence par les hommes politiques et leurs partisans", a-t-il ajouté.



Les télévisions jettent l'éponge

Alors que dépouillement débuté mardi soir se poursuivait vendredi au niveau des circonscriptions, des comtés et au niveau national à Nairobi. Les télévisions kényanes diffusaient déjà en direct des résultats partiels de la présidentielle, basés sur leurs propres décomptes dès le lendemain du scrutin. Vendredi, elles ont fait volte-face.

Les télévisions ont décidé de mettre fin à la publication alors que la commission nationale électorale kényane appelait les électeurs à la patience. Elle doit annoncer d’ici le 16 août, les résultats définitifs du scrutin. Le temps peut-être de vérifier dans les moindres détails les différents procès-verbaux.

Seule donnée disponible, le taux de participation : selon la Commission électorale, il s'élevait à un peu plus de 65%, en baisse par rapport aux 78% recensés lors des élections d'août 2017. Meme si les tendances des médias semblaient conforter le scenario d'un duel serré entre deux des quatre candidats à la présidentielle: Raila Odinga qui a reçu le soutien du président sortant, et William Ruto, vice-président en exercice.

La jurisprudence de la dernière est passée par là. La Cour suprême ayant annulé la présidentielle en 2017 pour "irrégularités".

La Commission électorale joue donc la carte de la prudence dans un pays où tous les scrutins ont été contestés depuis 2002 , donnant parfois lieu à des violences meurtrières.



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