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Kaïs Saïed : le retour de la dictature en Tunisie ?


Qui s'assemble se ressemble... Les personnes qui ont les mêmes inclinations, les mêmes habitudes, se recherchent mutuellement.

L’horizon s’obscurcit autour de la Tunisie. Le président Kaïs Saïed poursuit imperturbablement sa dérive autocratique, malgré de multiples alertes, y compris celles émanant de ses amis. Elu en 2019 à la faveur d’un vote antisystème, une de ces « insurrections électorales » observées ailleurs dans le monde démocratique, M. Saïed s’obstine à vouloir passer en force pour imposer la mise en place d’un nouvel édifice institutionnel pétri d’abstractions.

Kaïs Saïed : le retour de la dictature en Tunisie ?

En Tunisie, le projet de nouvelle Constitution porté par le président Kaïs Saïed, qui accorde de larges pouvoirs au chef de l’Etat, sera soumis à un référendum le 25 juillet 2022. Ce texte n’a fait l’objet d’aucune concertation nationale et marque une rupture radicale avec le système plutôt parlementaire en place depuis 2014. Que prépare ce projet de Loi fondamentale ? Réponse avec l’essayiste Hatem Nafti, auteur de « Tunisie, dessine-moi une révolution » (L’Harmattan, 2015) et « De la révolution à la restauration, où va la Tunisie ? » (Riveneuve, 2019).

Un texte « dangereux »

Le 25 juillet 2021, il exécutait la première phase de son plan, auquel il tient avec d’autant plus d’acharnement qu’il s’est auto-investi d’une mission quasi prophétique. Tirant parti du blocage des institutions parlementaire issues de la Constitution de 2014, il s’arrogeait les pleins pouvoirs et imposait un régime d’exception. La population avait alors applaudi, impatiente de sortir des excès d’un parlementarisme dévoyé. Un an plus tard, il entend passer à la deuxième phase de son scénario en organisant le 25 juillet – date anniversaire de son coup de force – un référendum de tous les périls.

Son projet de nouvelle Loi fondamentale n’a en effet fait l’objet d’aucune concertation sérieuse. Il avait certes confié à une commission consultative, présidée par le constitutionnaliste Sadok Belaïd, le soin de rédiger un avant-projet. Or il n’en a absolument pas tenu compte, persistant dans un projet sorti de ses propres tiroirs. Amer d’avoir été floué, M. Belaïd dénonce dans un entretien au Monde le texte « dangereux » du chef d’Etat. Il met en cause à la fois le risque de « dictature », de « reconstitution du pouvoir des religieux » – M. Saïed insiste pour arrimer la Tunisie à la « Oumma [communauté des croyants] islamique » – et d’une régionalisation brouillonne menaçant de « fracturer » l’« unité nationale ».

Quel avenir pour la Tunisie de Kaïs Saïed ?

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