La souveraineté sanitaire en Afrique... L'Académie Africaine des Sciences de la Santé se dote d'un siège flambant neuf au cœur de Dakhla...
- gherrrabi
- il y a 6 jours
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DAKHLA – Une étape majeure pour la santé continentale se dessine à Dakhla. Ce vendredi 28 novembre s'ouvre le tout premier Sommet sur les systèmes de santé et la souveraineté sanitaire en Afrique. Organisé à l'initiative de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé (FM6SS), cet événement de trois jours promet de marquer un tournant dans la coopération sud-sud.
Une vision stratégique pour l'Afrique
Soutenu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce projet place la "souveraineté sanitaire" au cœur des débats. L'objectif est clair : dépasser la simple gestion des soins pour faire de la santé un véritable levier de développement social, économique et humain pour l'ensemble du continent.
Ce sommet vise à consolider les acquis et à proposer des stratégies concrètes pour bâtir des systèmes de santé résilients et autonomes.
Plusieurs recommandations fortes sont ressorties du premier Sommet sur la performance des systèmes de santé et la souveraineté sanitaire en Afrique organisé par la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé à travers l’Académie Africaine des Sciences de la Santé de Dakhla.Diplomatie sanitaire
Tandis que la mondialisation se poursuit, il devient manifeste que les questions concernant autrefois la politique nationale sont désormais des questions ayant une portée et un impact à l’échelle mondiale. Les pandémies, les nouvelles maladies transmissibles émergentes et les menaces de bioterrorisme sont désormais clairement considérées comme des menaces directes à la sécurité nationale et mondiale. La pertinence de la santé d’un point de vue stratégique a changé car la santé fait désormais partie intégrante des programmes économiques, géopolitiques, de sécurité et de justice sociale, notamment les droits de l'homme et la politique intérieure et étrangère, entre autres nouveaux programmes. Les politiques autres que celles ayant trait au secteur de la santé, telles que le commerce et le développement économique, doivent désormais être complétées par des politiques sur l’environnement et la santé.
La diplomatie sanitaire est l'utilisation des questions de santé pour renforcer les relations entre les États, promouvoir la coopération et atteindre des objectifs de santé publique au-delà des frontières. Elle est un outil de politique étrangère qui utilise la santé publique, la science et l'expertise médicale pour naviguer dans des enjeux mondiaux tels que la gestion des pandémies, le transfert de technologie, la lutte contre les maladies et la promotion de la couverture sanitaire universelleDans un contexte mondial en évolution, la diplomatie sanitaire représente un cadre majeur de négociations sur les questions de politique mondiale qui définissent et influencent l'environnement mondial en matière de santé. En effet, elle rassemble un large éventail d'intervenants dans des domaines ayant trait à la santé publique. Les principaux objectifs de la diplomatie sanitaire sont les suivants :
l’amélioration de la sécurité sanitaire et de la santé de la population ;
de meilleures relations entre les États et l’engagement d'un large éventail d'acteurs à collaborer en vue d'améliorer la santé ;
l’obtention de résultats jugés équitables et un appui aux objectifs visant à réduire la pauvreté et à augmenter l’équité.
Une mobilisation d'experts sans précédent

La rencontre se veut un carrefour d'échange hybride et dynamique. Elle a réuni environ 200 compétences africaines en présentiel et connectera plus de 1 000 participants à distance. Il convient de rappeler que, cette rencontre a connu la participation des compétences Marocaines du Monde, Parmi elles figure le Dr. Samir Kaddar, président du Réseau International des Compétences Médicales et Scientifiques des Marocains du Monde (C3M).

Ces experts se sont penchés sur le renforcement des réseaux de santé africains à travers plusieurs axes cruciaux :
L'épidémiologie et la santé publique.
Le développement des infrastructures et l'accès aux soins.
La formation et la valorisation du capital humain.
Le financement, les politiques de santé et la recherche.
Les grands axes du programme
Selon l’agenda officiel, cette première édition continentale se structure autour de deux thématiques majeures pour garantir une équité optimale aux populations :
Épidémiologie et priorités sanitaires : Les discussions portent sur la lutte contre les maladies infectieuses et émergentes, les maladies non transmissibles, la santé mentale et environnementale.
Gouvernance et Couverture Sanitaire Universelle (CSU) : L'accent a été mis sur l'accès aux soins, la prévention, l'innovation, et les modèles de financement nécessaires pour soutenir le secteur.
Face aux défis actuels, ce sommet à Dakhla s'impose comme une plateforme essentielle pour repenser la coopération sanitaire et assurer un avenir plus sûr pour
Inauguration de l’Académie africaine des sciences de la santé à

L’Académie africaine des sciences de la santé (african Academy of health sciences-AAHS) a été officiellement inaugurée ce samedi 29 novembre 2025 à Dakhla, au Maroc, représentant ainsi une institution clé pour transformer les systèmes de santé africains.
Cette inauguration s’est effectuée en marge du premier Sommet africain sur les systèmes de santé et la souveraineté sanitaire et en présence de nombreuses personnalités africaines et des ministres marocains en charge de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui et celui l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Azzedine El Midaoui.
L’AAHS se positionne comme un véritable moteur de transformation pour la souveraineté sanitaire du continent. Portée par une stratégie axée sur la recherche, la formation et l’innovation, elle ambitionne de développer des solutions adaptées aux réalités et aux besoins spécifiques des pays africains. Cette initiative s’inscrit résolument dans une dynamique de coopération Sud-Sud, plaçant les Africains au centre des réponses aux défis sanitaires qui les touchent directement.
En rassemblant des experts issus de multiples disciplines, l’AAHS entend bâtir des réseaux scientifiques panafricains solides. Ces synergies permettront de concevoir des projets de recherche d’envergure tout en renforçant les compétences locales grâce à des programmes de formation d’excellence.
Le président de l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé, Pr Mohamed Adnaoui, s’est félicité de l’opérationnalisation immédiate de la nouvelle Académie Africaine des Sciences de la Santé.
«L’Académie africaine est désormais devant vous, entièrement prête à fonctionner. Nous avions convenu de lancer aujourd’hui son conseil d’administration et de procéder à la mise en place du secrétaire général ; c’est désormais chose faite. Les locaux, la salle de conférence ainsi que le bureau du secrétaire général sont totalement aménagés.», a-t-il déclaré.
Il a souligné que cette étape marque le début effectif des missions de l’institution : «Dès demain, l’Académie pourra engager les travaux liés aux bourses, à la formation et à la mobilité des jeunes spécialistes. Nous avons déjà initié, avec nos partenaires africains, un programme permettant aux jeunes résidents de débuter leur spécialité dans leur pays, puis de venir ici se former sur des technologies avancées – robots, simulation, outils spécifiques – avant de retourner chez eux pour finaliser leur parcours.»
Le Pr Adnaoui a également rappelé l’importance stratégique de cette dynamique avec la formation sur le terrain qui constitue l’un des piliers de l’Académie, aux côtés de la recherche et des bourses. Elle s’inscrit dans une logique de coopération Sud-Sud et de partenariat gagnant-gagnant, afin que chacun des pays africains puisse répondre à ses besoins en médecins, en professionnels de santé et en sciences infirmières.
Un aperçu du siège de l’Académie africaine des sciences de la santé à Dakhla au Maroc
L’Académie s’appuie par ailleurs sur des partenariats stratégiques avec des institutions internationales, notamment l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi qu’avec des acteurs de l’industrie pharmaceutique. Ces collaborations visent à accélérer l’émergence de solutions innovantes en santé publique, à moderniser les systèmes de soins et à renforcer la lutte contre les pandémies.
L’intégration technologique constitue l’un des piliers majeurs de cette initiative, à travers la mise en place d’une plateforme de Big Data en santé. Ce dispositif de collecte et d’analyse de données sanitaires permettra d’orienter plus finement les politiques publiques et de proposer des réponses ciblées aux besoins des populations.
L’AAHS ambitionne également de jouer le rôle d’observatoire sanitaire pour le continent. Grâce à une analyse rigoureuse des données, elle fournira aux décideurs marocains, africains et internationaux des outils pertinents pour anticiper et répondre aux défis de santé publique. La gestion des crises sanitaires, la prévention des maladies infectieuses et les enjeux de santé environnementale figurent parmi ses axes prioritaires.
Le choix de Dakhla pour abriter cette institution revêt une symbolique forte. Carrefour des dynamiques africaines et internationales, la ville offre un environnement propice au dialogue, à la recherche et à l’innovation, réunissant experts, chercheurs et responsables institutionnels.
L’AAHS aspire ainsi à devenir un pôle majeur de l’innovation en santé. En organisant des colloques scientifiques, des congrès internationaux et des formations certifiantes, elle favorise la mutualisation des connaissances et encourage l’émergence de solutions durables.
En œuvrant pour le renforcement des systèmes de santé du continent, l’AAHS s’inscrit dans une vision ambitieuse : faire de l’Afrique un acteur incontournable de la scène mondiale de la santé. Par cette initiative, la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé réaffirme son engagement en faveur du bien-être des populations et de la promotion d’un développement humain durable en Afrique.
La souveraineté sanitaire en Afrique

La souveraineté sanitaire est la capacité d'un État à assurer de manière autonome l'accès aux soins de santé et aux biens médicaux pour sa population, en renforçant ses propres systèmes et capacités industrielles. Cela implique de maîtriser sa propre stratégie de santé, de réduire sa dépendance aux importations pour les produits essentiels comme les médicaments, et de garantir la sécurité des approvisionnements face aux crises mondiales.
Dans son discours du 8 octobre, lors de l’ouverture de la nouvelle législature Sa majesté le Roi Mohammed VI a indiqué que la crise pandémique avait révélé un retour en force du thème de la souveraineté sanitaire, énergétique, industrielle et alimentaire. La pandémie du Covid a démasqué les grands déficits en matière d'approvisionnement en médicaments et dispositifs médicaux et des vaccins importés.
Plusieurs pays dans le monde ont connu des ruptures importantes en médicaments et en matières premières, contraints d’être localement fabriqués, à cause de la fermeture des frontières et de la spéculation sur leur prix.
Ne seraient-ce que les masques de protection… Ceux-ci ont constitué une tension commerciale entre les pays, même parmi les plus riches. Chacun défendait ses intérêts nationaux en ignorant les principes de solidarité internationale et l'équité sanitaire entre les peuples.

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