En algérie, c'est le sauve-qui-peut qui prime... Après l'évasion des mineurs, c'est au tour des généraux
- gherrrabi
- 18 sept.
- 3 min de lecture

Le général Abdelkader Haddad, alias « Nacer El-Djen » prend la fuite vers l’Espagne (le pourquoi du comment)
L’information est tout juste dévoilée par le Journaliste algérien spécialiste des relations maroco-algériennes, Oualid Kebir et Mohamed Larbi Zitout, ancien diplomate algérien exilé à Londres en 1995 où il a obtenu le statut de réfugié politique: le général Nacer El Djen, l'homme qui a dirigé le plus puissant service de renseignement en Algérie, à savoir la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), a fui le pays vers l’Europe à bord d’une embarcation de fortune, spécialement aménagée pour ses besoins afin d’échapper à des inculpations officielles que le tribunal militaire de Blida s’apprêtait à lancer à son encontre.


Le Dernier Baiser
Alors que le régime algérien ne cesse de mettre en cause le voisin marocain de mener des activités d’espionnage à l’intérieur de son territoire, il s’avère que le premier responsable de l’appareil censé lutter contre l’espionnage est marié à une marocaine naturalisée espagnole. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?
Jusqu’ici, le secret était bien gardé. Personne n’a entendu parler du mariage, en secondes noces, du général Abdelkader Haddad, alias Nacer El-Djen, le patron de la sécurité intérieure qui a défrayé la chronique par ses innombrables crimes commis à l’intérieur de la caserne de Ben-Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, durant la décennie rouge. Un mariage contracté en Espagne avec une hispano-marocaine, selon le rite musulman. Il ne pouvait être enregistré sur l’état civil espagnol faute de certificat de célibat.

La raison essentielle est qu’un mariage avec une hispano-marocaine lui ouvrirait deux portes. Autrement dit, il fera d’une pierre deux coups. Tout d’abord, Il obtiendra ses papiers sans souci aucun et pourrait même prétendre à la nationalité espagnole après quelques années de mariage. Ensuite, il pourrait faire du Maroc, un pays de refuge au cas où son extradition serait demandée par l’Algérie au gouvernement espagnol.
Le général Abdelkader Haddad, alias « Nacer El-Djen », tombeur devenu tombé
L’ancien chef de la sécurité intérieure, Nasser El-Djinn, vient d’être incarcéré, rejoignant une longue liste de patrons déchus des services de renseignement algériens. Une nouvelle illustration de l’instabilité chronique qui mine l’appareil sécuritaire du régime depuis le début du second mandat de Tebboune.
En Algérie, le sabre du pouvoir ne tremble jamais longtemps avant de frapper l’un des siens. Cette fois, c’est le général Nacer El Djen, figure centrale des services de sécurité, qui vient d’en faire les frais. Son arrestation, confirmée par des sources officieuses, mais toujours couverte d’un épais voile institutionnel, fait resurgir les fantômes bien connus d’un système politique où l’armée et le renseignement règlent leurs comptes à huis clos.
De ce côté-ci de la frontière, on observe avec un mélange de lucidité et de prudence les secousses internes d’un voisin dont la stabilité repose sur un équilibre fragile entre factions militaires, fidélités anciennes, et révisions de loyauté.
Aucune déclaration du ministère de la Défense. Aucun communiqué du parquet. Aucun mot sur les charges retenues. Rien, sinon le bruit des réseaux sociaux et les vidéos d’opposants en exil, notamment le journaliste Abdou Semmar, qui parlent d’une vengeance politique d’une rare férocité. Le général Nacer El Djen serait aujourd’hui détenu, menacé d’emprisonnement, et selon certains, « neutralisé » politiquement.
En Algérie, ce type d’arrestation n’est jamais qu’un événement judiciaire. Il est toujours un signal. Un message. Une opération à plusieurs niveaux : purger, humilier, faire taire.
Des loyautés qui ne survivent pas au temps
Dans les régimes fondés sur les équilibres militaires, l’erreur n’est jamais de trahir, mais de tomber en disgrâce. El Djen fut l’un des hommes clés d’un système sécuritaire longtemps tout-puissant. Il a survécu à plusieurs reconfigurations du pouvoir. Mais visiblement pas à la dernière. Il n’est ni le premier, ni le dernier. En Algérie, les généraux tombent rarement pour leurs fautes, mais souvent pour ce qu’ils savent.
Ce genre d’affaire ne surprend plus vraiment. Elle rappelle une constante de l’instabilité structurelle du pouvoir algérien, souvent masquée par un discours nationaliste et des postures de façade. Pendant que la rue réclame pain, dignité et libertés, les hautes sphères continuent de rejouer les vieux scénarios d’épuration interne, où l’arme judiciaire devient l’ultime outil politique.
Que restera-t-il de l’affaire El Djen dans quelques mois ?
Un nom de plus dans la longue liste des généraux déchus ?
Ou un tournant révélateur d’un changement de génération au sommet de l’État profond ?
L’Algérie semble enfermée dans un scénario circulaire : on élimine les hommes d’hier pour renforcer le pouvoir d’aujourd’hui, sans jamais vraiment redéfinir le pacte avec le peuple.
Et pendant ce temps, les peuples attendent toujours que l’histoire cesse de se répéter.
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