Algérie: «Le pays s’achemine petit à petit vers la pente du Venezuela»... Le pire est à venir... Décryptage By- Gherrabi Mohammed
- gherrrabi
- il y a 4 jours
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L'Algérie, dont le modèle économique et politique ressemble à celui du pays d’Hugo Chavez, est plongé dans la tourmente suite à l’effondrement des cours du pétrole et l’épuisement de ses réserves de change. Pénuries, inflation démentielle, émeutes, troubles politiques, crise migratoire… L'Algérie vit le chaos.
L’Algérie est un pays potentiellement riche, et pourtant ses habitants sont malheureux et rejettent en bloc le régime. Comment en est-on arrivé là ?
On croit qu’un pays doté de ressources naturelles, du pétrole et du gaz dans le cas de l’Algérie, a tout pour pouvoir se développer rapidement. Mais c’est oublier que l’argent facile généré par l’or noir monte à la tête. Une oligarchie (une mafia militaro-politico- financière), composée du clans familiaux, des chefs de l’armée et d’une coterie d’hommes d’affaires s’est très largement enrichie en détournant des fortunes. D’énormes sommes sont dissimulées par ces gens en France, en Suisse ou encore dans les pays du Golfe. Pour maintenir la paix sociale, ils ont créé un Etat providence dispendieux et inefficace. Aujourd’hui, si l’on excepte l’extraction des hydrocarbures qui représentent les deux tiers des ressources de l’État, il n’y a plus d’industrie. Le chômage est endémique, c’est dramatique pour les jeunes qui forment la majorité de la population et qui ne se voient aucun avenir, d’où leur légitime colère.
Le Venezuela, un autre pays pétrolier, similaire.
L’ancien président Hugo Chavez a cru qu’il pourrait devenir le roi du monde lorsque les cours du pétrole ont atteint les 100 dollars le baril à la fin des années 2000. Seulement, les prix ont fini par retomber, et le pays s’est retrouvé coincé. Un peu comme un sportif dopé qui n’arrive plus à se payer sa came. Le Venezuela, qui dispose des plus grosses réserves mondiales de brut, était l’Etat le plus riche d’Amérique latine dans les années 1960 et 1970. Mais c’était aussi une sorte de colonie américaine très inégalitaire et corrompue. Chavez a été élu démocratiquement sur un programme qui prônait une redistribution des richesses pétrolières, ce qui était parfaitement légitime. En s’inspirant du modèle cubain et pour lutter contre la misère, il a commencé à développer un Etat providence qui jusque-là n’existait pas. Rien à redire. Mais ensuite, il a nationalisé à tout-va et il a fait fuir les investisseurs étrangers. Dans le pétrole, les sous-traitants sont partis, la compagnie nationale a perdu la plupart de ses cadres et la production a chuté. C’est à ce moment que le Venezuela a commencé à vivre au-dessus de ses moyens. Même si Chavez lui-même était plutôt intègre, son entourage et celui de son successeur Nicolas Maduro se sont largement servis dans les caisses.
La Banque centrale vénézuélienne n'a pas publié de chiffres d'inflation depuis octobre 2024, mais de nombreux experts alertent sur le retour d'une hyperinflation.
Un petit sac avec juste ce qu'il faut, les achats du jour et rien de plus: beaucoup de Vénézuéliens vivent désormais au jour le jour avec un maigre portefeuille en raison de la hausse écrasante des prix, qui semble annoncer le retour d'une hyperinflation considérée comme inévitable par de nombreux experts.
"Si nous gagnons 20 bolivars, nous dépensons 50. Les prix augmentent tous les jours", glisse-t-il.

Le FMI prévoit une inflation annuelle de 548% pour 2025 au Venezuela et 629% pour l'année suivante. En 2018, elle avait atteint 130.060% selon la Banque centrale du pays, le sommet d'une période hyperinflationniste de quatre ans de crise (2017-2021).
L'année dernière, elle était de 48%, affirme le président Nicolas Maduro, pris pour cible par Donald Trump, qui fait planer la menace d'une intervention militaire. La Banque centrale n'a toutefois pas publié de chiffres d'inflation depuis octobre 2024. Jacinto Moreno, commerçant informel dans le centre de Caracas, subit l'inflation au quotidien.
"Si nous gagnons 20 bolivars, nous dépensons 50. Les prix augmentent tous les jours", glisse-t-il.
Des pays riches en matières premières ne sont pas tombés dans le piège
Il y'a des pays qui ont su l’éviter demeurent extrêmement rares. Il y a la Norvège, qui a sagement cantonné ses recettes pétrolières dans un fonds souverain, le plus gros du monde aujourd’hui. Il y aussi le Chili, qui a nationalisé son cuivre dans les années 1960 sous le président chrétien-démocrate Eduardo Frei. Le secteur a été depuis rouvert aux étrangers, mais la Banque centrale chilienne gère toujours les royalties. La Malaisie aussi mérite d’être citée, puisqu’elle a su sortir de sa dépendance au caoutchouc et à l’huile de palme. On peut enfin mentionner le Botswana, qui maîtrise bien sa rente liée au diamant. Le contre-exemple récent, c’est le Ghana, un pays d’Afrique de l’Ouest qui se portait bien notamment grâce à son intelligente gestion du cacao, via un office de commercialisation contrôlé par l’Etat. Jusqu’au jour où on a découvert du pétrole offshore au large de ses côtes. Il n’a pas fallu cinq ans pour que les finances sombrent dans le déséquilibre.
Le dinar algérien persiste sa dégringolade face à la devise européenne et américaine
Mercredi 26 novembre, l’euro était proposé à hauteur de 290 dinars au square Port-Saïd d’Alger, principale place du change parallèle en Algérie. Il aurait atteint 292 dinars dans d’autres régions du pays où l’offre est plus faible que la demande. Le dollar américain a renoué avec son record historique de 248 dinars, pour la première fois depuis décembre dernier.
Le dinar algérien en chute libre... Vers 300 DZD l'Euro !!
Effondrement imminent de la valeur du dinar algérien?
Il y a dix jours :
1 euro= 274 dinars algériens
Il y a cinq jours :
1 euro=280 dinars algériens
il y a 2 jours:
1 euro=284 dinars algériens
Aujourd'hui :
1 euro= 292 dinars algériens
Qui arrêtera l’incroyable flambée de la monnaie unique européenne ( Euro), face au dinar algérien, lequel ne cesse de s’effondrer sur le marché informel des devises en Algérie?
Ainsi et après un très léger repli enregistré hier, mercredi 5 novembre 2025, le marché informel des devises en Algérie a «repris du poile de la bête» ce jeudi 6 novembre où la monnaie unique européenne, vient de battre un énième record.
L’Algérie n’a qu’une seule source de revenus: la vente des hydrocarbures, dont le prix et la devise de facturation sont hors de son contrôleDepuis le samedi 25 octobre 2025, la côte de l’euro ne cesse de grimper, pulvérisant tous les records déjà établis et ce jeudi l’Euro (€) a atteint un sommet jamais égalé, confirmant la pression croissante sur le dinar algérien, lequel poursuit son inexorable chute.
Convertisseur de monnaie.
Petite comparaison avec les pays voisins :
Algérie
2019 : 1 € = 190 DZD
2025 : 1 € = 292 DZD
Maroc
2019 : 1 € = 10,67 MAD
2025 : 1 € = 10,72 MAD
Tunisie
2019 : 1 € = 3,14 TND
2025 : 1 € = 3,44 TND
Pendant que le dinar algérien s’effondre, les monnaies voisines restent stables.
Un autre record de l’euro pulvérisé!
En effet et après avoir franchi pour la première fois dans l’histoire des transactions du marché parallèle, le seuil de 100 euros pour 27 300 dinars à la vente, la monnaie unique européenne pulvérise le seuil psychologique, pour atteindre les 274 DA pour un euro, soit le billet de 100 euros est échangé contre 27 400 DA.
La gravité de la dégradation du dinar au niveau du marché informel est particulièrement inquiétante. Et pour cause, en l’espace de seulement 24 heures, l’Euro a gagné pas moins de 200 dinars.
La question qui se pose sur toutes les lèvres est : pourquoi l’État ne sévit pas de manière radicale contre ce genre de pratiques qui plombent la monnaie nationale et par ricochet l’économie algérienne. Une tentative de sévir contre les « cambistes » du Square Port Saïd, a eu lieu en décembre 2023, où les pouvoirs publics avaient fixé les règles et conditions d’autorisation d’établissement, d’accréditation et d’activité des bureaux de change.
La dépréciation du dinar algérien sur le marché parallèle
Plusieurs actions peuvent être combinées et coordonnées afin de résoudre l’écart entre le cours du marché officiel et celui du marché parallèle.

Les principales raisons de cet écart :
Premièrement : la faiblesse de la production et de la productivité.
Deuxièmement : la baisse des transferts de l’étranger vers l’Algérie.
Troisièmement : la nette baisse des recettes en devises de Sonatrach qui ont diminué de 20 milliards de dollars, soit d’un tiers en trois ans de 2022 à 2025. Ce qui a eu un impact sur les réserves de change qui ont baissé de de 4 milliards de dollars durant la même période.
Quatrièmement : l’accroissement du déficit budgétaire qui entraîne forcément un accroissement du processus inflationniste, Le déficit budgétaire de 63 milliards de dollars en 2025 est à comparer avec celui de 46 milliards de dollars en 2024 et 30 milliards de dollars en 2023.
Par ailleurs, le GAFI a décidé de maintenir l’Algérie sur sa liste grise, jugeant insuffisants les progrès du pays en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.Cinquièmement, les importations de voitures neuves et celles des auto-entrepreneurs.
Sixièmement: les voyages à l’étranger. Les phénomènes de fuite et de blanchiment de capitaux
La médiocrité de la propagande du régime algérien... Les arguments fallacieux du régime algérien
La mafia militaro-politico-financière algérienne «ne sait pas à quel saint se vouer», tantôt c’est les sbires de l’ancien régime de Bouteflika, tantôt c’est la France, tantôt c’est Israël, tantôt c’est Daech, tantôt c’est le Maroc, tantôt c'est les Emirats….
« La main étrangère », « la théorie du complot extérieur », des « parties anonymes », « la faute à la main invisible de l’étranger »… La mafia militaro-politico-financière algérienne a conscience que l’administré est plus enclin à focaliser son regard sur l’ennemi fantomatique extérieur que sur les monstres de l’intérieur qui sévissent en toute impunité. Il ne lui reste plus qu’à jouer sur la fibre patriotique de l’Algérien qui est allergique à tout ce qui est étranger.
Les régimes totalitaires tentent de justifier les crises économiques de diverses manières, notamment en pointant du doigt des facteurs externes comme la spéculation internationale, les problèmes structurels du système (comme le "trop grand pour faire faillite" des banques)..
L'ennemi extérieur: la France, Israel, le Maroc, les Emirats…
L'ennemi intérieur: «Dahdouh », « MAK », « Rachad », ….
En effet, lors de ses diverses opérations de manipulation des masses à travers les médias lourds qui lui sont entièrement soumis, la mafia militaro-politico-financière algérienne a toujours tenté d’instrumentaliser le terrorisme pour effrayer la population algérienne et la dissuader de sortir dans les rues des principales villes du pays.
Cette fois ci le choix tombe Emirats Arabes Unis... «Silence, on lit!»
En effet, dans le lot des mains invisibles et étrangères, la mafia militaro-politico-financière algérienne accuse les Emirats Arabes Unis, d'être derrière l'effondrement du dinar algérien.
Le journal El Khabar, un quotidien d'informations générales algérien en langue arabe, a mis un article à la une accusant les Emirats Arabes Unis de mener une guerre secrète contre l'Algérie, en inondant l'Algérie de drogues et de fausse monnaie!

À qui appartient le pétrole "algérien"?

Un pétrolier israélien se dirige vers l'algérie pour s'approvisionner en gaz
L’agence Reuters a révélé qu’un pétrolier israélien qui cherchait à avoir une cargaison de gaz naturel liquéfié depuis une station égyptienne s’est dirigé vers une autre station en algérie, après l’arrêt d’un pipeline israélien transportant du gaz vers l’Égypte en raison du conflit entre Israël et le mouvement Hamas.
L’analyste en chef du GNL au LSIG, Olumide Ajayi, a expliqué, citant des données d’expédition, que le pétrolier israélien a changé de cap vers une installation en Algérie.
Cela survient après la fermeture du champ gazier israélien Tamar durant la guerre avec le Hamas et la suspension des exportations via le gazoduc sous-marin, qui s’étend d’Ashkelon, dans le sud d’Israël, jusqu’en Égypte.
L’Égypte compte sur les importations de gaz israélien pour répondre à une partie de sa demande intérieure. La suppression des gazoducs signifie donc qu’il y a moins de gaz isponible pour les exportations de GNL.
“65% du gaz d’Adrar appartient à Israël”: Explosive révélation de Nekkaz !
Lors de son passage sur Radio M, le militant politique Rachid Nekkkaz a révélé une explosive information. Ainsi, selon lui, « 65% du champs gazier d’Adrar est détenu indirectement par Israël. »
Il explique, en effet, que "ce champs gazier est partagé entre SONATRACH qui en détient 35% des parts et le Groupe Carlyle (65%). Ce dernier est une société de gestion d’actifs mondiaux américaine appartenant au milliardaires israélo-américain David Robenstein, un proche de Benyamin Netanyahou, ex-premier ministre israélien", dit-il photos à l’appuis.
David Rubenstein, né le 11 août 1949 dans le Maryland, États-Unis1) est le cofondateur du groupe Carlyle, société de capital-investissement. En 2008, il était à la 155e position dans le classement Forbes des 400 américains les plus riches avec une fortune de 2,7 milliards de dollars.
Histoire secrète du pétrole algérien
Hocine Malti a été vice-président de la Sonatrach, compagnie nationale pétrolière algérienne, de 1972 à 1975. Puis, exclu et éloigné des cercles dirigeants, il a poursuivi une carrière internationale dans le même secteur industriel, et est devenu un observateur critique des dérives d’un syndrome hollandais particulièrement sévère affectant son pays.
Mémoires de pionnier, puis constat amer de l’expert impuissant, la première partie du livre contribue réellement à une meilleure compréhension de l’histoire algérienne. Si le récit peut être suspecté de partialité, car il incrimine sévèrement l’attitude française au lendemain de l’indépendance, il demeure intéressant par l’abondance de précisions qu’il apporte à une page essentielle de la relation franco-algérienne. Selon l’auteur, les conditions de poursuite de l’exploitation pétrolière en Algérie ont été régies par des accords extrêmement favorables aux Français, et dont le déséquilibre a été une source constante de tensions entre Paris et Alger. Cette relation asymétrique a incité les Algériens à diversifier leur coopération, avec les Soviétiques, mais surtout avec les Américains, dès la fin des années 1960. Convaincus de l’inaptitude technique des Algériens à gérer la production, les firmes françaises ne surent pas anticiper la nationalisation de 1971. Paris tenta de mettre en œuvre des mesures de représailles, mais le contexte international était favorable à l’algérie et Total dut trouver un compromis pour rester partenaire dans la production algérienne.
Si la nationalisation a été improvisée et réalisée dans des conditions techniques difficiles (insuffisance de cadres de haut niveau expérimentés), c’est surtout le népotisme et la corruption, conjugués à une organisation aberrante de l’économie, qui va mettre le secteur pétrolier en difficulté. L’auteur, à partir des années 1970, n’est plus acteur et les sources utilisées sont déjà connues. Il cherche à démontrer à quel point la corruption a gangréné le régime des généraux et reprend l’accusation selon laquelle l’insurrection islamiste, avec les terribles massacres qu’elle a entraînés, est une fabrication des militaires, pour justifier la consolidation de leur pouvoir. Mais, sur ce terrain, il ne peut que s’appuyer sur les travaux (qu’il prend soin de citer) de François Gèze et Salima Mellah, et de Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire. Il incrimine le clan profrançais et la collusion avec Paris sans étayer davantage, en revanche il présente des développements intéressants (mais là aussi sans révélations) du rapprochement entre les États-Unis et le clan des généraux. Au terme de la lutte entre le président Bouteflika et la junte militaire qui l’a fait « roi », les Américains perdent du terrain et le contrôle des hydrocarbures algériens leur échappe. Mais le prétexte de la lutte contre l’islamisme (de forts soupçons pèsent sur la nature réelle du GSPC[1]) permet aux États-Unis de demeurer présents dans la région saharienne, alors que la France a perdu beaucoup d’influence sur le pays.
La fin de l’ouvrage remet en perspective la lutte des clans, la gestion des ressources par le pouvoir et l’absence de stratégie pour développer le pays. L’Algérie y est décrite comme une sorte d’aberration dans la région, prenant à contrepied les positions des pays arabes, isolée face à la coopération euro-méditerranéenne, gaspillant la manne pétrolière et n’anticipant en rien la prochaine explosion de colère populaire.
Comme au Venezuela, les pénuries alimentaires en Algérie s’intensifient. Les algériens se ruent sur l’alimentation, et pour faire face, les habitants n’ont d’autre choix que de s’adapter. Désormais, on cuisine « avec ce qu’il y a ».
Les efforts d’intensification n’ont souvent pas permis d’atteindre les résultats escomptés. Les variétés introduites et dites à haut potentiel de production n’ont souvent pas été cultivées selon les normes; en outre, les contraintes climatiques ont réduit leur impact au niveau de la production. Par ailleurs, ces introductions ont entraîné le délaissement et la perte de ressources génétiques adaptées. Le pois chiche est l’une des principales légumineuses alimentaires (habitudes culinaires…). Cependant, si dans un passé récent, l’Algérie avait une trentaine de variétés, actuellement les cultivars locaux ne semblent exister que dans quelques régions reculées.
L’Algérie s’endette : Un désaveu cinglant pour le discours souverainiste de Tebboune

Une volte-face embarrassante : La Banque Islamique de Développement (BID) a récemment annoncé un important programme de prêts en faveur de l’Algérie, d’un montant global de trois milliards de dollars sur trois ans.
Le président Tebboune s'est engagé à ne pas contracter de dette extérieure par fidélité au serment des Chouhada, mais des rapports récents indiquent qu'il a accepté un prêt de 3 milliards de dollars de la Banque Islamique de Développement (BID) pour des projets de développement. Cette décision est critiquée pour contredire les promesses antérieures et soulève des questions sur la cohérence du discours officiel algérien.Une volte-face embarrassante: La Banque Islamique de Développement (BID) a récemment annoncé un important programme de prêts en faveur de l’Algérie, d’un montant global de trois milliards de dollars sur trois ans. Une annonce qui contredit frontalement les positions maintes fois répétées du président Abdelmadjid Tebboune, qui a toujours affirmé que l’Algérie ne recourrait jamais à l’endettement extérieur. Cette décision soulève, à juste titre, de nombreuses interrogations.
Dans une déclaration accordée à la chaîne algérienne Al-Nahar, le président de la BID, Muhammad Sulaiman Al Jasser, a précisé que ce financement servirait à appuyer des projets de développement majeurs, en particulier dans le domaine ferroviaire, dans le cadre du plan présidentiel visant à connecter les zones économiques du pays.
Parmi ces projets figure notamment la ligne ferroviaire Alger–Tamanrasset, sur plus de 2.000 kilomètres, évoquée pour la première fois par Tebboune lui-même, de manière improvisée, lors d’un discours tenu à Tamanrasset en pleine campagne électorale, en décembre 2019. Une promesse à la tonalité électoraliste, qui n’a jamais été sérieusement étudiée sur le plan technico-économique.
Pris au mot et souvent interpellé sur cet engagement, le président tente depuis de justifier la faisabilité du projet, allant jusqu’à affirmer, à une époque, que le Qatar prendrait en charge sa réalisation. Le voilà aujourd’hui contraint de recourir à un prêt de la BID, reniant ainsi ses propres lignes rouges.
Un prêt incongru pour un projet fantasque
Solliciter un financement extérieur de trois milliards de dollars dans un contexte de défiance envers l’endettement international est pour le moins incongru, à plus d’un titre.
D’abord, aucune étude d’impact sérieuse ne semble avoir été menée pour définir la rentabilité, les délais ou les moyens techniques nécessaires à la réalisation de cette ligne ferroviaire - présentée comme un TGV, dans un pays qui peine déjà à entretenir ses voies existantes.
Ensuite, quel est l’intérêt stratégique ou économique de relier la capitale à une zone désertique à faible densité de population, à un coût faramineux ? Ce projet apparaît davantage comme une lubie électorale que comme une priorité de développement, dans un pays où les infrastructures de base manquent cruellement.
Des promesses contredites par les faits
Ce recours au crédit extérieur intervient alors que le président Tebboune n’a cessé de présenter le refus de l’endettement étranger comme un principe intangible. En mai 2024, devant les cadres de l’armée, il déclarait encore : «Ce problème est bloqué par ceux qui bloquent», en référence à la dette intérieure, avant d’ajouter : «Ceux qui estiment qu’on leur doit une dette, ils n’ont qu’à se présenter pour encaisser leur dû». Et de conclure par une phrase devenue célèbre : «S’endetter, c’est renoncer à sa souveraineté».
Ce discours, qui faisait de l’autonomie financière un symbole de puissance nationale, est aujourd’hui mis à mal par les faits. L’Algérie s’apprête bel et bien à s’endetter auprès d’une institution internationale, malgré des années de posture souverainiste.
Une dette intérieure massive mais invisibilisée
Le président aime à rappeler que l’Algérie ne croule pas sous une dette extérieure, ce qui est partiellement vrai. Ce qu’il passe sous silence, c’est que la dette publique algérienne est essentiellement intérieure, et considérable.
D’après le Projet de Loi de Finances 2025, la dette intérieure atteignait 15.795,66 milliards de dinars au 30 juin 2024, soit 99,32% de la dette publique totale, fixée à 16.841,09 milliards DA. Cela représente 117,9 milliards de dollars au taux officiel (134 DA/USD), mais seulement 68,7 milliards USD au taux du marché parallèle (environ 230 DA/USD), plus proche de la réalité économique.
La structure de cette dette témoigne des dérèglements profonds de l’économie algérienne : 71,71% est constituée de dette d’assainissement, liée aux déficits des entreprises publiques, et 28,29% est de la dette courante, destinée au financement du budget de fonctionnement de l’État.
À fin 2024, cette dette équivalait à près de 50% du PIB, un niveau jugé encore soutenable, mais qui masque une dynamique préoccupante, d’autant plus que le pays ne dispose d’aucun mécanisme crédible de désendettement ou de relance productive.
Un discours économique de plus en plus incohérent
Ce revirement sur l’endettement extérieur ne constitue pas une simple contradiction politique : il sape la crédibilité du discours officiel. En associant l’endettement étranger à la soumission aux puissances internationales, Tebboune a construit une rhétorique souverainiste, aujourd’hui vidée de sa substance.
En empruntant auprès de la BID, le pouvoir algérien invalide son narratif moralisateur à l’égard des pays africains dépendants des bailleurs internationaux. L’Algérie rejoint désormais ce club, sans en assumer pleinement le virage.
Un tournant dicté par la conjoncture
Ce basculement s’inscrit dans une conjoncture économique critique, aggravée par la chute des cours du pétrole. Le 3 mai 2025, l’OPEP+ a annoncé une hausse de la production de 411.000 barils/jour, provoquant une dégringolade immédiate des prix. Le Brent est tombé à 59,10 dollars et le WTI à 55,68 dollars : des niveaux nettement en dessous du seuil d’équilibre budgétaire de l’Algérie, estimé à environ 80 dollars le baril.
Dans une économie non diversifiée, dépendante à plus de 90% des hydrocarbures, les marges de manœuvre budgétaires s’amenuisent à grande vitesse. L’Algérie se retrouve prise à la gorge, contrainte de faire appel à des financements extérieurs qu’elle condamnait hier encore.
Une souveraineté minée par la dépendance énergétique La baisse des revenus pétroliers agit ici comme révélateur d’une vulnérabilité structurelle. Tous les plans de diversification économique annoncés depuis vingt ans ont échoué. L’Algérie reste incapable de produire de la valeur en dehors du pétrole et du gaz, ce qui la rend hautement sensible aux chocs exogènes.
Plutôt que d’anticiper ces risques, le pouvoir semble les découvrir avec retard, cédant à la panique budgétaire au lieu de mettre en œuvre des réformes de fond.
La fin d’une illusion souverainiste
L’annonce du prêt de la BID marque un tournant majeur dans la gestion économique de l’Algérie. Elle scelle l’effondrement d’une posture idéologique qui faisait du refus de l’endettement un totem politique.
À court terme, cet emprunt pourrait permettre de financer certains projets d’infrastructure. Mais à moyen et long termes, il ouvre la voie à une dépendance croissante, en l’absence d’un véritable plan de redressement économique. Car la souveraineté ne se proclame pas dans les discours - elle se construit dans les faits.
Déficit de la balance commerciale de l’Algérie le premier semestre 2025...

L'Algérie devrait connaître un important déficit commercial fin 2025 et 2026 est plausible, car elle s'appuie sur des prévisions de baisse des exportations d'hydrocarbures et une hausse des importations. Ce déséquilibre, qui a déjà impacté les réserves de change au cours de l'année 2025, est prévu pour persister et pourrait exercer une pression supplémentaire sur les réserves.Après trois années d’excédent de la balance commerciale de l’Algérie, le solde est cette fois ci négatif s’agissant tout au moins des six premiers mois de l’année 2025.
Précisément l’ONS vient d’indiquer que le déficit commercial de l’Algérie pour le premier semestre 2025 est de 711 ,5 milliards de dinars , soit environ 5 milliards de dollars américains.
Ce qui veut dire que nos exportations n’arrivent pas à couvrir nos importations. Si la tendance n’ est pas inversée le second semestre, nous allons assister à un déficit commercial de l’Algérie en 2025.
La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 711,5 milliards de dinars au premier semestre 2025, une forte dégradation par rapport aux excédents des années précédentes. Le solde a chuté à 253,7 milliards de dinars fin 2024, contre 1 674,5 milliards en 2023, principalement à cause d'une baisse des prix des hydrocarbures et d'une augmentation des importations. Les principaux clients de l'Algérie sont l'Italie, la France et l'Espagne, tandis que la Chine, la France et l'Italie sont les principaux fournisseurs.Ce qui pourrait impacter les réserves de change de l’Algérie l’année en cours. Il faut savoir que la balance commerciale est un poste important de la balance des paiements du pays.
Quand nous dégageons des excédents importants de la balance commerciale, cela se répercute positivement sur nos réserves de change .
L'économie algérienne dépend fortement des exportations de pétrole et de gaz naturel. Les hydrocarbures représentent plus de 95% des revenus d'exportation.Mais il faut noter que l’indicateur le plus important pour savoir si les reserves de change vont suivre une tendance haussière et baissière, c’est bel et bien la balance des paiements .
Quand en 2024 , la balance des paiements a accusé un deficit de 500 millions de dollars, nos réserves de change ont baissé d’1 milliard de dollars: 68 milliards de dollars à fin 2024 .
L’ONS précise que la tendance est à la hausse des importations et des exportations en valeur par rapport à 2023.
Si cette même tendance se poursuit au cours du second semestre et que les autres postes de la balance des paiements n’arrivent pas compenser ce déficit, il est clair que nous nous acheminons vers un nouveau déficit de la balance des paiements de 2025.
Ce qui peut avoir des répercussions négatives sur le niveau des réserves de change fin 2025. La tendance si elle n’est pas stoppée , nous risquons de mauvais scénarios.
Il s’agit donc en urgence de comprimer l’expansion de nos importations par une grande intégration de notre industrie et l’application d’une véritable politique de substitution aux importations ainsi qu’une plus grande performance de notre agriculture.
l’Algérie importe pour plus de 10 milliards de dollars de produits alimentaires. Ce qui est difficilement acceptable.
Il convient également de pointer du doigt le montant très modeste des investissements étrangers directs en Algérie : 1 milliards de dollars seulement en 2024.
Le volume des importations en hausse (+28,4%), celui des exportations en baisse (-1,2%)
« Au cours du 1er semestre 2025, les prix à l’exportation de marchandises ont connu une baisse de 7,4% par rapport au premier semestre 2024 et les prix à l’importation de marchandises enregistrent, de leur côté, une diminution de 2,8% durant la même période », indique l’ONS, et de préciser : « Cependant, malgré cette baisse des prix, le volume des importations a fortement augmenté (+28,4%), tandis que celui des exportations a légèrement baissé (-1,2%). »
La valeur des importations en hausse (+24,8%), celle des exportations en baisse (-8,5%)
Au cours de la première moitié de l’année en cours, note l’Office, « les importations ont enregistré une hausse significative de 24,8%, atteignant 3 767,0 milliards de dinars (29 milliards de dollars), contre 3 018,3 milliards au cours du premier semestre 2024. » En revanche, relève la même source, « les exportations ont connu une baisse de 8,5%, s’établissant à 3 055,6 milliards de dinars (23,5 milliards de dollars) contre 3 338,3 milliards un an auparavant. »
Le déficit commercial de l’Algérie s’est creusé à 711,5 milliards de dinars
« Cela a entraîné un déficit commercial de 711,5 milliards de dinars » et « un recul du taux de couverture à 81,1% », rapporte l’ONS, et d’ajouter : « Les termes de l’échange enregistrent une baisse, passant de 131,4% au 1er semestre 2024 à 125,3% au 1er semestre 2025. »
Durant le premier trimestre 2025, la balance commerciale de l’Algérie a affiché un déficit de 269,3 milliards de dinars. A fin 2024, le solde commercial s’est contracté pour s’établir à 189,9 milliards de dinars, contre 1 674,5 milliards de dinars en 2023, soit une baisse de 88,7%.
Prix à l’importation : les catégories de marchandises concernées par la baisse
Au premier semestre 2025, les prix à l’importation de marchandises ont enregistré une baisse de 2,8% par rapport à la même période de 2024. Cette diminution a concerné les catégories suivantes : Articles manufacturés divers (-14,6%) ; Produits chimiques et produits connexes (-10,7%) ; Machines et Matériel de transport (-6,4%) ; Matières brutes non comestibles, sauf carburants (-4,5%) ; Boissons et tabacs (-0,4%)
« Les hausses les plus marquées ont été observées pour les catégories « Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes » (+28,1%) et « Huiles, graisses et cires d’origine animale ou végétale » (+16,3%) au cours de la même période », relève l’ONS.
Hausse des exportations hors hydrocarbures au premier semestre 2025
Au premier semestre 2025, la valeur des exportations a diminué de 8,5% par rapport à la même période de 2024, en raison d’une baisse combinée des volumes (-1,2%) et des prix (-7,4%). « Cette baisse des prix s’explique principalement par le recul enregistré dans la catégorie des hydrocarbures, dont les prix ont baissé de 8,2% et les volumes ont également diminué de 2,1% », note l’Office national des statistiques.
« Les exportations hors hydrocarbures ont, quant à elles, enregistré une hausse en volume de 8,6% et une hausse des prix de 3,0%, soit une augmentation globale en valeur de 11,8% sur la période », relève la même source, précisant qu’« au premier semestre 2025, une hausse globale des prix à l’exportation des marchandises hors hydrocarbures a été observée (+3%) ».
Cette augmentation a concerné la majorité des catégories de produits, à savoir : « Machines et Matériel de transport » (+27,6%) ; « Matières brutes non comestibles, sauf carburants » et « huiles, graisses et cires d’origine animale ou végétale » (+5,4%) ; « Articles manufacturés » et « les articles manufacturés divers » (+4,4%) ; « Produits chimiques et produits connexes » (+3,5%) ; « Boissons et tabacs » (+0,2%). « Une seule catégorie de produits a fait exception à la tendance générale à la hausse des prix à l’exportation : Produits alimentaires et animaux vivants, dont les prix ont diminué de 8,4% », note l’ONS.





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