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Algérie / Démolitions à Oran des défenseurs des droits de l'homme dénoncent des violations du droit au logement... La «rente mémorielle»

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Le droit à un logement convenable est reconnu comme faisant partie du droit à un niveau de vie suffisant dans l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et dans l’article 11.1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966. D’autres traités internationaux relatifs aux droits de l’homme ont depuis reconnu ou mentionné le droit à un logement convenable ou certains de ses éléments, comme la protection du domicile ou de la vie privée.
Le logement est un droit, pas une marchandise

Le logement, qui est de plus en plus considéré comme une marchandise, est avant tout un droit de l’homme. Conformément au droit international, avoir un logement convenable signifie bénéficier de la sécurité d’occupation d’un logement, sans avoir peur d’être expulsé ou de perdre sa maison ou ses terres. Cela signifie vivre dans un endroit en accord avec sa culture, et avoir accès à des services, des écoles et des emplois appropriés.

Trop souvent, des violations au droit au logement se produisent en toute impunité*. Cela s’explique en partie par le fait qu’au niveau national, le logement est rarement considéré comme un droit de l’homme. Pour garantir un logement convenable, il est essentiel de mettre en œuvre ce droit de l’homme à travers des politiques et des programmes gouvernementaux appropriés, notamment des stratégies nationales sur le logement.

Démolitions à Oran des défenseurs des droits de l'homme dénoncent des violations du droit au logement

Plusieurs quartiers d'Oran ont récemment été le théâtre de destructions massives de bâtiments, suscitant l’inquiétude des habitants. Selon le dernier rapport des défenseurs des droits de l'homme, ces actions s’inscrivent dans un contexte plus large de violations massives du droit à un logement décent, accentuées par des politiques publiques jugées injustes et opaques.

Alors que la junte militaire algérienne justifie ces récentes démolitions par des impératifs de sécurité et d’aménagement, des voix s’élèvent pour dénoncer un manque de concertation et des conséquences néfastes sur le tissu social de la deuxieme ville d'Algérie. Les récents événements à Ora ont mis en lumière une pratique qui se répète dans plusieurs villes en Algérie: des quartiers entiers ont été rasés, plongeant des centaines de familles dans la détresse et l’incertitude.

Une pensée pour tous ces sans abris
Algérie: La démolition des maisons suscite l’indignation des habitants

La démolition de bâtiments à Sidi El Houari a suscité une forte indignation des habitants et des défenseurs du patrimoine. Un immeuble abritant le journal El Watani a été fragilisé, malgré des rénovations antérieures. Les critiques portent sur l’absence de consultation préalable, alors que le quartier est classé secteur protégé.

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En Algérie, on accorde un permis de démolir à tout ce qui relève de la présence française. Exemple à Oran, où l’on détruit un patrimoine historique Art déco.

Dans un tourbillon de poussière, le long bras métallique de la pelleteuse broie l'immeuble Art déco, éventre les murs et révèle les intérieurs de chambres à coucher aux teintes roses, un petit salon, une rosace de plafond peut-être. Après quelques minutes de destruction mécanique, il ne reste plus rien de la bâtisse sous la main d'acier. Oran a encore perdu un bâtiment historique. Cibles privilégiées des destructions, ces immeubles rappellent le prestige des architectes français. Ils symbolisent les triomphes d'autrefois, mais appartiennent aussi à la vie des Oranais.

Art déco est construite à partir de 1920 à Oran par les architectes Georges Wolff et Ernest J. Brunier avec comme collaborateurs la maison Tossut d'Alger pour les mosaïques et le sculpteur Fernand Belmonte. Ce dernier réalise la fresque Mater Africa, mosaïque de 280 m2 et deux bas reliefs Bacchus et Cérès. Elle est inaugurée en juin 1930 par Pierre Bordes, gouverneur d'Algérie lors des commémorations du Centenaire de l'Algérie française. La Maison du colon abrite à l'époque les services de l’agriculture d'Oran et du département. À partir de 1990, le Palais de la Culture s'installe dans le bâtiment. Il se situe place Zeddour Brahim Belkacem.

Le bâtiment est fermé pendant près de dix ans en attente des travaux de réhabilitation. Puis ceux-ci sont engagés, ils permettent notamment d'aménager une galerie d’exposition dans le hall et une salle de 500 places au deuxième étage.

En juin 2022, après plusieurs années de travaux, le Palais de la Culture est inauguré par la ministre de la culture, Soraya Mouloudji, puis il est réouvert au public.

Albert Camus dans La Peste, roman de 1947, évoque de façon ironique La Maison du colon:
«Les Oranais ont médité d’y bâtir, dans le sable et la chaux, une image convaincante de leurs vertus […] Si l’on en juge par l’édifice, ces vertus sont au nombre de trois: la hardiesse dans le goût, l’amour de la violence, et le sens des synthèses historiques. L’Égypte, Byzance et Munich ont collaboré à la délicate construction d’une pâtisserie figurant une énorme coupe renversée.» 
La «rente mémorielle»
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La «rente mémorielle» cette haine antifrançaise que brandit périodiquement le régime d’Alger. Rien de tel pour camoufler la faillite économique et politique d’un pays pourtant riche de sa jeunesse comme de son pétrole et de son gaz.

Un tel usage de l’histoire relève malheureusement d’une véritable hystérisation de la mémoire. Loin de favoriser quelque forme de «réconciliation» que ce soit, il ne peut avoir pour résultat que de s'enfermer dans le confort d’une victimisation éternelle. À force de saccager le passé, on se condamne à ne plus avoir d’avenir.

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