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Algérie/ Les électeurs boudent le référendum constitutionnel et l’abstention l’emporte

 Les électeurs boudent le référendum constitutionnel et l’abstention l’emporte

Les Algériens ont massivement boycotté le référendum constitutionnel. Le taux de participation s’établit à 23,7%, un plus bas historique pour un scrutin majeur. La victoire du «oui» ne semble guère faire de doute.

Appelés à entériner une révision constitutionnelle censée fonder une «nouvelle République», les Algériens ont massivement boycotté dimanche 1er novembre un référendum qui s’est tenu en l’absence de son commanditaire, le « président » Abdelmadjid Tebboune, hospitalisé à en Allemagne. Le taux de participation final s’est établi à 23,7%, a annoncé en fin de soirée Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), un plus bas historique pour un scrutin majeur.

L’abstention, expression du découragement et de l’indifférence de la population, l’emporte, de loin?. Le taux de participation n’était que de 18,44 % à 17 h, selon Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections. Déjà l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 avait été marquée par une abstention record de plus de 60 %.

À titre de comparaison, lors de la présidentielle de décembre 2019, la participation avait atteint 39,93 %, soit le taux le plus faible de tous les scrutins présidentiels pluralistes de l’histoire de l’Algérie, faisant d’Abdelmadjid Tebboune un président mal élu et donc en quête de légitimité.

Les réseaux sociaux ont fait état d’incidents – marches nocturnes, affrontements avec la police, urnes et bulletins détruits – en Kabylie. De nombreux bureaux de vote n’ont pas ouvert dans cette région traditionnellement frondeuse, selon des médias locaux. Des interpellations ont eu lieu à Alger et à Tizi Ouzou, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Une campagne de répression qualifiée d’«implacable» par Amnesty International, et par l’interruption forcée des manifestations à la mi-mars en raison de la crise sanitaire du coronavirus.

Les Algériens, désabusés, après des années d’instabilité et de déceptions, et une campagne entièrement tournée vers le « oui » avec interdiction, pour les partisans du « non » d’organiser des meetings publics, ont voté avec leurs pieds. Du reste les défenseurs du « Hirak » avaient appelé au boycott.

À Alger, les mesures anti-covid limitaient l’affluence dans les bureaux de vote à deux ou trois personnes à la fois, et des véhicules de la police antiémeute avaient été déployés, notamment autour de la Grande Poste, lieu emblématique des rassemblements du « Hirak ».

Quelque 90 personnes (activistes, blogueurs, journalistes) sont derrière les barreaux pour des faits liés à la contestation, la plupart pour des publications sur Facebook, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

préparé dans un contexte à la fois de pandémie et de répression visant des opposants politiques, des journalistes, blogueurs et des militants « Hirak », le projet de révision constitutionnelle est loin d’avoir fait consensus.

Le texte a d’ores et déjà été rejeté par une plateforme de partis et d’associations liés au « Hirak », regroupés au sein du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD).

« La crise de légitimité qui frappe le régime depuis l’indépendance ne peut être réglée par des mesures de replâtrage », a dénoncé le PAD. Du côté des juristes, des experts en droit constitutionnel ont évoqué un « toilettage » de la Constitution présidentialiste héritée de l’ère Bouteflika, sans véritable remise en cause des pouvoirs du président.

(Mal) Elu au suffrage universel direct, ce dernier détient le pouvoir de nomination au sein des institutions: du Premier ministre, aux organes sécuritaires en passant par les chefs de l’armée.

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