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Algérie: « Soyez comme le peuple danois, nous serons comme le gouvernement danois… » Le ministre de la santé Abderrahmane benbouzid.

En réponse à une vidéo virale diffusée par les médias et les réseaux sociaux levant le voile sur les conditions déplorables de l’isolement médical.


« Soyez comme peuple danois, nous serons comme le gouvernement danois » le ministre de la santé Abderrahmane benbouzid

« C’est ça l’état du secteur de la santé en Algérie, je ne peux pas assumer l’entière responsabilité de qui a été avant que j’arrive a ce poste. Les hopitaux en Algérie sont comme ça, la rue est comme ça. Je dis que si vous souhaitez que l’Algérie devienne comme le Danemark, vous devez vous comprter comme au au Danemark. » a-t-il affirmé avant d’ajouter: « Nous portons tous autant que nous sommes, la responasbilité quand à l’état actuel du pays. Vous nous pouvez pas nous demander de faire ce qui est au dessus de nos forces »

Rappelant que le ministre de la santé Abderrahmane benbouzid exerce depuis 44 ans dans le corps de la santé où il a gravi tous les échelons. M. Benbouzid qui occupait le poste de chef de service orthopédie à l’Etablissement hospitalier spécialisé de Ben Aknoun et professeur à la Faculté de médecine d’Alger.

«Le système de santé est devenu un grand sketch»

Le temps a écaillé la peinture bleu ciel des volets du vieil hôpital de Sétif. Le bois des lattes est apparu, des confettis de couleur se sont déposés sur les rebords des fenêtres. Reconnaissables à leurs blouses qui dépassent des manteaux, des travailleurs du CHU se réchauffent au soleil dans le jardin central de l’établissement. C’est un jeudi de décembre. Sétif est situé dans les terres, à 1 100 mètres d’altitude. Il y fait 10 degrés de moins qu’à Alger, à 270 kilomètres. L’arrivée d’une camionnette pâle de poussière a dérangé trois chats serrés contre la porte d’entrée du service de médecine interne : une vieille femme, portée par son mari, est délicatement étendue sur un matelas à motifs fleuris disposé à l’arrière du véhicule. Des câbles électriques sectionnés pendent des murs blancs.

«Le bâtiment date de l’époque française, il a été construit en 1934 pour une population de 30 000 colons. Aucun investissement sérieux n’a été réalisé alors qu’aujourd’hui, 6 millions d’Algériens dépendent de ce CHU, qui manque de lits, de matériel, de personnel, explique, vibrant d’une colère contenue, un médecin qui s’exprime dans son bureau fermé à double tour, de l’autre côté de la cour. Pourtant, à une époque, l’argent public ne manquait pas !» On a longtemps parlé d’un second hôpital à Sétif. Mais le projet, évoqué dans les années 80, semble avoir été abandonné. Depuis 2014, la plongée des cours du pétrole, dont l’Etat algérien reste extrêmement dépendant, a rendu sa perspective encore plus incertaine.

Les dirigeants algériens préfèrent se soignent à l’étranger.
  1. Abdelaziz Bouteflika hospitalisé au Val-de-Grâce, en suisse….

  2. l’ex-président Ali Kafi décédé dans un hôpital de Genève,

  3. Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), soignant son hypertension en France,

  4. Abdelaziz Belkhadem, ex-patron du Front de libération nationale (FLN), admis à la clinique ophtalmologique Barraquer, à Barcelone,

  5. Abdelkader Messahel, secrétaire d’État aux Affaires africaines, récupérant d’une rupture d’anévrisme en Belgique…

La liste des personnalités algériennes parties se faire soigner sous d’autres cieux,  qui ont fait des hôpitaux européens leur destination de soins privilégiée. …. Une « tradition » inaugurée par Boumédiène, hospitalisé en octobre 1978 dans une clinique de Moscou pour soigner un mal mystérieux (la maladie de Waldenström, qui l’emportera trois mois plus tard).

Ce ballet de personnalités interpelle l’opinion, tant en Algérie qu’à l’étranger. Dans la presse populaire, on dénonce la nomenklatura qui se soigne en Europe.

Mohamed Mebtoul, fondateur de l’anthropologie de la santé en Algérie et auteur de L’Algérie. La citoyenneté impossible? (Koukou, Alger, 2018) l’interprète comme « une forme de mépris à l’égard de la population et des professionnels de santé. Le complexe du colonisé, pour reprendre Fanon, semble prégnant dans la quête de soins à l’étranger, parfois pour des maladies aisément prises en charge en Algérie ».

Le hirak (mouvement) est sans précédent historique : on n’a jamais vu la majorité de la population d’un pays manifester ainsi pacifiquement pendant des mois pour exiger une authentique démocratie.

L’écœurement devant l’immoralité, l’inefficacité et la médiocrité des dirigeants, l’inquiétude socio-économique et les revendications politiques de la majorité du corps social s’expriment en dehors de tout cadre institutionnel, politique ou médiatique. L’opposition politique et les voix autonomes ont été détruites, bâillonnées ou contraintes à l’exil, par la police politique, il n’existe aucun relais institutionnel pour l‘expression des revendications populaires. Dans un système de verrouillage total, les élites authentiques sont interdites d’expression. Il n’est qu’une opposition de façade et des corps intermédiaires officiels, stipendiés et sans légitimité. Le terreau du mécontentement est fertile depuis de longues années et même si des groupes d’intérêts écartés du pouvoir ont pu stimuler ou encourager le mouvement, la mobilisation de la société, pacifique et disciplinée, est donc spontanée. La très paranoïaque propagande officielle est de peu d’effet : aucun laboratoire ni aucune « main de l’étranger » n’est responsable de cette levée en masse. Le régime algérien, autoritaire et replié sur lui-même, n’autorisant aucune plage de liberté d’expression et de réunion, a pu mesurer les limites du verrouillage politique à l’ère des réseaux sociaux, d’internet et des smartphones. Les Algériens se parlent et échangent comme jamais dans leur histoire. Hors de toute censure. D’est en ouest, du nord au sud, dans les régions arabophones ou berbérophones, l’exaspération est la même, l’indignation est partagée par la majorité sur l’ensemble du territoire. Comme le refus unanime de la violence, les mots d’ordre, les slogans scandés ou inscrits sur les banderoles, sont partout identiques.

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