Accord de paix à Gaza: “Un invité maussade n’a pas sa place dans un mariage.” Johann Friedrich von Schiller
- gherrrabi
- 13 oct.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 oct.

«Il faut se garder de trois fautes: parler sans y être invité, ce qui est impertinence; ne pas parler quand on y est invité, ce qui est de la dissimulation; parler sans observer les réactions de l'autre, ce qui est de l'aveuglement».
Donald Trump et une vingtaine de dirigeants européens et du Moyen-Orient se retrouvent aujourd’hui en Égypte au chevet de Gaza, mais avec des agendas et des objectifs différents. Le risque est de déboucher sur un cessez-le-feu sans processus de paix, la recette de futures catastrophes.
Au Sommet de Charm El Cheikh, au bord de la mer Rouge, l’ordre du jour du sommet est ambitieux: officiellement, il s’agit de « mettre fin à la guerre » et d’« ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale ». C’est-à-dire entrer dans le « dur » du « plan Trump », une fois acquis le cessez-le-feu, la libération des otages, le retour de l’aide humanitaire.
“Des chefs d’État de plus de vingt pays” sont attendus ce lundi 13 octobre dans l’après-midi à Charm El-Cheikh, en Égypte, pour un “sommet de la paix” visant à “mettre fin à la guerre à Gaza”, après l’accord de cessez-le-feu conclu cette semaine entre Israël et le Hamas, rapportait Al-Ahram samedi 11 dans la soirée, en reprenant un communiqué de la présidence égyptienne.
Comme le précise le quotidien du Caire, la réunion sera “coprésidée” par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et son homologue américain Donald Trump.
“Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a fait savoir qu’il serait présent, ajoute le journal britannique The Guardian, de même que le Premier ministre britannique Keir Starmer et ses homologues italienne et espagnol, Giorgia Meloni et Pedro Sánchez. Le président français Emmanuel Macron a également confirmé sa présence.” Depuis le Liban, L’Orient-Le Jour mentionne également “le président turc Recep Tayyip Erdogan […] ou encore le roi Abdallah II de Jordanie” parmi les principaux chefs d’État attendus.
Gaza : l’Égypte annonce un “sommet de la paix” ce lundi à Charm El-Cheikh
Le président américain Donald Trump sera présent à la réunion diplomatique de ce 13 octobre, après sa visite en Israël dans la matinée. Par ailleurs, le Hamas a fait savoir ce dimanche 12 qu’il se tenait prêt à libérer dans la journée 20 otages vivants, mais cette restitution devrait être maintenue à lundi, selon des sources israéliennes.
Trump, Erdogan et l’émir du Qatar signent au Caire un accord de cessez-le-feu sur Gaza
La « Conférence de la paix » s’est ouverte lundi soir à Charm el-Cheikh, en Égypte, avec la signature d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, parrainé par les États-Unis, le Qatar et la Turquie. Le président américain Donald Trump, arrivé directement de la Knesset après un discours très remarqué, a signé le document aux côtés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, de l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani et du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Trump a salué « un grand jour pour le Moyen-Orient », affirmant que « la deuxième phase des négociations sur Gaza a déjà commencé », en référence aux discussions sur la démilitarisation du territoire et la mise en place d’un gouvernement post-Hamas. Il a également évoqué la création d’un « conseil de paix » auquel l’Égypte serait associée pour superviser la transition.
Le président Sissi a quant à lui déclaré que « Trump est le seul capable de parvenir à la paix au Moyen-Orient », saluant « un accord historique » et appelant à garantir l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et la restitution des corps des otages israéliens.
Absent de la conférence, Benjamin Netanyahou a décliné une invitation de dernière minute invoquant la fête juive de Simhat Torah. Selon des sources arabes, plusieurs pays, dont la Turquie et l’Espagne, s’étaient opposés à sa présence. Malgré ces tensions, la rencontre marque un tournant diplomatique majeur, scellant la fin officielle des hostilités à Gaza sous médiation internationale.
L'Algérie faisait pression sur Abdel Fattah al-Sissi pour qu e le président algérien Abdelmadjid Tebboune participe au sommet de Charm el-Cheikh sur Gaza. Le Caire informe les Algériens que « la situation est compliquée ».

“Quand l'invité parle de son honneur, l'hôte doit compter ses petites cuillères.” Ralph Waldo Emerson
Durant une semaine, la présidence égyptienne a peiné à résister aux pressions algériennes pour participer au sommet international de Charm el-Cheikh, convoqué par l'Égypte et les États-Unis. Ce sommet visait à lancer la prochaine phase du processus de paix au Moyen-Orient, à renforcer le plan de cessez-le-feu pour la bande de Gaza et à convenir des modalités d'un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.
“Un invité maussade n’a pas sa place dans un mariage.” Johann Friedrich von Schiller
Selon des sources diplomatiques égyptiennes interrogées par le journal "Assahifa", l'Algérie a tenté d'user de son influence auprès de la partie égyptienne pour décrocher une place au président algérien Abdelmadjid Tebboune au sommet. Cependant, l'Égypte a informé la partie algérienne de la difficulté de cette démarche pour des raisons indépendantes de sa volonté, mais liées aux accords conclus avec les États-Unis pour le sommet, qui réunit 20 dirigeants mondiaux.
Des sources d'Assahifa ont confirmé que la partie algérienne avait contacté la partie égyptienne par voie diplomatique afin d'organiser la participation du président Tebboune à ce sommet, sous prétexte du rôle "Comédie" joué par l'Algérie dans la défense des Palestiniens au Conseil de sécurité, selon la même source.
L’absence de l’Algérie dans la liste des pays remerciés par le Hamas
Remerciant certains pays arabes pour leur rôle dans la conclusion du récent cessez-le-feu à Gaza, Khalil Al-Hayya, haut responsable du Hamas, n’a pas cité l’Algérie.
Cependant, Le Caire a informé la partie algérienne quelques heures après cette demande que la situation était complexe. Bien que l'Égypte soit le pays hôte, elle n'est pas le seul pays à organiser ce sommet international : les États-Unis y participent également, en coordination avec les Nations Unies. La liste des participants a été établie en fonction des personnes directement concernées par le plan de paix entre Palestiniens et Israéliens, selon les mêmes sources.
Les données obtenues par le journal confirment que le Caire a informé l'Algérie de la possibilité de sa participation par l'intermédiaire d'un représentant diplomatique de son choix, mais que la présence du président Abdelmadjid Tebboune est « improbable » en raison de « raisons liées à la nature de la participation et à la coordination avec les différentes parties impliquées dans ce sommet ».
Cependant, des sources ont indiqué au journal que l'Algérie a maintenu sa pression pour assister au sommet de Charm el-Cheikh, ce qui a incité le président Abdel Fattah el-Sisi à appeler personnellement le président Abdelmadjid Tebboune jeudi dernier pour « expliquer à la partie algérienne que le Caire n'avait pas établi la liste des participants, et que la partie américaine avait déterminé les acteurs impliqués dans l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui sera discuté lors du sommet ».

Les détails de l'entretien entre Sissi et Tebboune n'ont pas été abordés dans le communiqué de la présidence algérienne concernant le contenu de l'appel qui les a réunis. La partie algérienne a publié un communiqué sur la page officielle de la présidence indiquant: «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a eu un entretien téléphonique avec son frère, Abdel Fattah El-Sissi, président de la République arabe d'Égypte sœur, au cours duquel ils ont échangé leurs points de vue sur la situation dans les deux pays et ses répercussions sur les deux peuples frères.»
Le même communiqué ajoute: « Les deux présidents ont également évoqué les relations bilatérales très profondes, ancrées dans la mémoire nationale de la lutte bien connue des deux peuples, des deux pays et des deux dirigeants pour le bien de la nation arabe et islamique, ainsi que les efforts visant à les intensifier pour inclure tous les niveaux de coopération. Les deux présidents ont également convenu de tenir la prochaine réunion du Haut Comité mixte algéro-égyptien dans les meilleurs délais, et de programmer des visites mutuelles au plus haut niveau, afin de consolider les valeurs de lutte et les intérêts communs.» Fin du communiqué.
Dans le même contexte de pression algérienne, le Premier ministre algérien Sifi Ghrieb a eu un entretien téléphonique aujourd'hui, dimanche, avec le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly pour faire le suivi « des résultats des conversations téléphoniques entre le président Abdelmadjid Tebboune et le président de la République arabe d'Égypte Abdel Fattah el-Sisi le 8 octobre 2025 ».
Selon l'Agence de presse algérienne, les entretiens ont permis de «passer en revue les relations historiques de solidarité et de coopération entre les deux pays. À cette occasion, le Premier ministre égyptien a affirmé la profondeur des relations entre l'Algérie et l'Égypte, notant l'appréciation et le respect dont l'Algérie jouit de la part des dirigeants, du gouvernement et du peuple égyptiens, et soulignant l'importance d'une action commune pour développer la coopération bilatérale dans divers domaines».
Tebboune: La cause palestinienne, laissez là à moi, je m’en occupe!




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