Initialement prévue du mardi 2 au mercredi 3 mai, la visite d’État de Tebboune a été reportée à la demande du palais d’El-Mouradia.
Les Algériens estiment que les conditions ne sont pas réunies pour la maintenir à ces dates.
C’est un coup de fil du lundi 17 avril entre Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, et son homologue française Catherine Colonna qui a peut-être scellé le sort de la visite d’État que le président Abdelmadjid Tebboune devait effectuer en France les mardi 2 et mercredi 3 mai prochains. Au cour de cet échange, le deuxième entre les deux diplomates depuis la nomination d’Attaf le 16 mars dernier, le ministre algérien a informé son interlocutrice du souhait de Tebboune de reporter sa visite à une date ultérieure. Principal motif invoqué par Ahmed Attaf : les «livrables» ne sont pas suffisants. En clair:
Les deux parties n’avaient pas d’annonces substantielles à faire (initiatives conjointes, gros contrats…), à l’issue de la visite, pour justifier sa tenue début mai.
Le "SG" du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani a reçu son homologue française, Anne-Marie Descôtes à Alger.
En effet, selon un communiqué rendu public par le MAF, ce dimanche 16 avril 2023, «dans le cadre de la poursuite des consultations politiques entre l’Algérie et la France, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a reçu son homologue française, Mme Anne-Marie Descôtes.»
«A cette occasion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et les perspectives de renforcement de la coopération entre les deux pays.» Poursuit ce communiqué.
Pour conclure, le communiqué du ministère précise que les pourparlers entre les deux parties ont également abordé un certain nombre de questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Selon plusieurs sources, « Lors de la visite de travail menée par la secrétaire générale du quai d’Orsay Anne-marie descôtes qui a été reçue par son homologue algérien Amar Bellani le 16 avril dernier, les algériens ont fait comprendre à la SG envoyée spéciale de l’Élysée que les objectifs de cette visite doivent être revus et qu’elle doit être reportée pour une meilleure préparation » nous confie une source très proche du dossier. De son coté, Anne-Marie « a pris note des échanges avec son homologue algérien ».
Selon des sources diplomatiques, « la secrétaire générale du quai d’Orsay n’a reçu confirmation pour sa visite du 16 que durant la soirée du 15, soit la veille de sa venue ». Une source proche du dossier nous a confié que les autorités algériennes « ont souhaité que la visite d’Etat se déroule du 10 au 12 mai, mais cela a fait face à un refus catégorique de la part du président français qui a insisté pour qu’elle se tienne du 2 au 4 mai, au maximum, car juste après, soit le 5 mai, il doit se rendre en Angleterre pour assister au Couronnement du Roi Charles III ».
Une autre source proche du ministère des Affaires étrangères algérien a ajouté qu’ «il y a aussi la situation politique en France, marquée par les manifestations et les affrontements parfois violents entre des manifestants et la police dans certaines villes, suite à l’utilisation du 49/3 pour faire passer de force la réforme des retraites qui ne rassure pas la partie algérienne». Pour rappel, cette réforme a été vivement contestée par les syndicats et les mouvements sociaux, ce qui a entraîné des perturbations importantes dans ce pays. Dans ce contexte, la visite du président algérien aurait pu être perçue comme «malvenue».
Pour ce qui est des relations allégro-françaises, Tebboune avait indiqué que ½ notre relation avec la France est "fluctuante", lors de l'entretien accordé à "Al Jazeera Podcasts".
Tebboune avait qualifié la relation avec la France d’ordinaire mais marquée de fluctuation «en raison du passé douloureux existant entre nous».
Ce report est un nouveau signe de la fragilité des relations entre la France et l’Algérie, deux pays liés par une histoire complexe et souvent tumultueuse. Il souligne également les défis auxquels sont confrontés les dirigeants des deux pays pour maintenir des relations apaisées et constructives, malgré les tensions et les incompréhensions qui peuvent surgir.
Pour l’heure, les deux gouvernement n’ont pas communiqué sur l’annulation de la visite aux dates annoncées par les médias.
Tebboune rencontrera Vladimir Poutine à Moscou en mai
Le "président" algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu, lors d’un entretien téléphonique mardi 31 janvier, de programmer une visite d’État de M. Tebboune en Russie pour «le mois de mai prochain», a indiqué la présidence algérienne dans un communiqué.
Vladimir Poutine ordonne ! Abdelmadjid Tebboune “reporte”!
«Nos relations avec la Russie sont bonnes et très anciennes. Le président Poutine a insisté pour qu’on se rencontre», a-t-il dit.
Relations
Abdelmadjid Tebboune et Vladimir Poutine ont également discuté « de la prochaine réunion du grand comité mixte algéro-russe », qui se tiendra lors de la visite du président algérien en mai dont la date exacte n’a pas été communiquée.
Le communiqué de la "présidence" algérienne indique que "Tebboune et Poutine ont eu un entretien téléphonique au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales qui unissent les deux pays, notamment les perspectives de coopération dans le domaine énergétique".
Le communiqué ajoute que les deux présidents ont discuté de la prochaine réunion de la Grande commission mixte algéro-russe et ont également convenu d'une visite d'État dans la Fédération de Russie en mai. La Russie est le plus important allié militaire de l'Algérie et son principal fournisseur d'armements et de systèmes militaires. Rien qu'au cours des trois dernières années, le pays d'Afrique du Nord a importé plus de 80 % de son équipement de Russie et a participé régulièrement aux exercices militaires du Kremlin, dont le plus récent a eu lieu en septembre de l'année dernière dans l'est de la Russie, sous le nom de Vostok 2022.
Le contact entre les deux présidents fait suite à une réunion entre les ministres de l'industrie des deux pays dans la capitale algérienne, où ils ont discuté des moyens de soutenir et de développer la coopération industrielle et le pays d'Afrique du nord. Les deux pays ont pour objectif de conclure un accord de partenariat stratégique approfondi à court terme, selon des sources diplomatiques russes. Ils ont confirmé que les mémorandums devraient également être élargis pour inclure de nombreux secteurs importants et stratégiques, tels que l'énergie nucléaire et les industries militaires.
La Diaspora algérienne établie en France et en Europe avait promis de perturber la visite d'Abdelmadjid Tebboune en France.
Des protestations interviennent chaque fois qu'une "personnalité gouvernementale" algérienne est en déplacement à l'étranger tendent à rappeler à Abdelmadjid Tebboune, mais également à Saïd Chengriha, que le Hirak et ses aspirations démocratiques sont loin d'avoir été enterrés.
Selon des sources fiables, Tebboune avait demandé aux autorités françaises de bloquer et d'interdir les manifestations visant a perturber sa visite en France. Les autorités françaises n'ont pas suite aux doléances de Tebboune.
La France abrite une diaspora algérienne de 2,6 millions de personnes au minimum
La visite du président algérien en France, présentée par la propagande algérienne, comme devant rencontrer un succès, sera in fine, lamentablement un échec.
Rappel: Une vidéo a été massivement relayée par des pages "Facebook" pro-hirak algérien, montrant certains protestataires essayant de jeter des œufs sur le cortège de Tebboune, à sa sortie du Palais Gouvernemental, avant que deux d'entre eux ne soient interpellés par les éléments de la police italienne.
"Tebboune assassin, Draghi complice", "Dawla madaniya, ma chi askariya", ont-ils chanté devant une barrière établie devant le palais, pour montrer que malgré la répression en Algérie contre le Hirak, le mouvement de protestation est toujours vivant, notamment au sein de la diaspora.
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