USA: 34 femmes portent plainte contre le site pornographique Pornhub et sa maison-mère MindGeek…
Nouveau souci en vue pour le site Pornhub et sa maison mère MindGeek. Pornhub s’était déjà retrouvé dans la tourmente l’an dernier après la publication d’un article du «New York Times» l’accusant d’héberger des vidéos pédopornographiques et de viols, ce qu’il avait déjà démenti. Dans la foulée, le géant de la pornographie avait annoncé de nouvelles mesures, se voulant «à l’avant-garde en matière de lutte et d’éradication du contenu illégal». Le site se retrouve encore sous le feu des critiques après l’annonce d’une plainte déposée aux USA par 34 femmes qui accusent en gros, le site d’avoir publié des vidéos de femmes violées ou agressées.
Une trentaine de femmes de plusieurs pays poursuivent la compagnie Pornhub, dont le siège social est à Montréal, pour avoir exploité des vidéos dans lesquelles elles se faisaient violer ou pour lesquelles elles n’avaient pas donné de consentement à la publication.
Une plainte a été déposée jeudi en Californie par 34 femmes qui accusent le site internet Pornhub et sa maison-mère d’avoir sciemment mis en ligne des vidéos où elles sont victimes de viols et autres abus sexuels, y compris lorsqu’elles étaient mineures. «Il s’agit d’une affaire qui porte sur des viols, pas sur la pornographie», insiste cette plainte au civil dont l’AFP a eu une copie.
Pornhub est selon les avocats des accusatrices soupçonné d’être «une entreprise criminelle classique». Face à des graves accusations, ils affirment «Il s’agit d’une affaire qui porte sur des viols, pas sur la pornographie».
Parmi les 34 plaignantes, qui résident aux États-Unis ou à l’étranger, toutes sauf une ont souhaité rester anonymes. Quatorze d’entre elles disent avoir été mineures au moment des faits et être à ce titre «victimes de la traite sexuelle des enfants». Toutes reprochent à Pornhub d’avoir tiré profit des vidéos ayant été mises en ligne à leur insu et donc sans leur consentement – souvent par des petits amis ou des agresseurs – et réclament des dommages et intérêts pour les préjudices subis.
Accusations «catégoriquement fausses»
Elles viennent des États-Unis, du Canada, de la Colombie, de l’Angleterre et de la Thaïlande. Des enfants et des femmes qui ont été victimes de trafic humain et d’exploitation sexuelle, des mineurs qui tombent dans le piège de prédateurs sexuels sur Internet, qui les forcent à se filmer, des adolescentes et des femmes droguées et filmées à leur insu par un copain ou un mari. Ce sont quelques-unes des histoires de 34 femmes — toutes nommées Jane Doe pour préserver leur identité — racontées au fil des pages de cette nouvelle poursuite.
Serena Fleites, qui s’est déjà exprimée publiquement dans la presse, est la seule plaignante à être citée nommément. En 2014, elle avait appris qu’une vidéo «sexuellement explicite» que son petit ami l’avait contrainte à réaliser alors qu’elle était âgée de 13 ans seulement avait été placée sur Pornhub.
Malgré le titre faisant sans ambiguïté référence à une «brunette de 13 ans», la vidéo était demeurée en ligne jusqu’à ce que l’adolescente, se faisant passer pour sa mère, ne demande à Pornhub de la retirer. La plateforme avait mis plusieurs semaines à s’exécuter, laissant largement le temps à la vidéo d’être diffusée, déplore la plainte.
Selon les avocats des plaignantes, la société MindGeek possède plus d’une centaine de sites pornographiques, des maisons de production spécialisées et diverses marques correspondantes, parmi lesquelles Pornhub, RedTube, Tube8 et YouPorn. Le groupe totaliserait selon eux quelque 3,5 milliards de visites chaque mois. Sollicitée par l’AFP, MindGeek n’avait pas réagi jeudi soir mais a réfuté ses accusations auprès de médias américains, les qualifiant de «totalement absurdes» et «catégoriquement fausses».
Questionnée par Le Devoir sur ces nouvelles allégations, l’équipe de communication de Pornhub a répondu être en processus d’analyse de la plainte.
« Pornhub a une tolérance zéro pour le contenu illégal et enquête sur toute plainte ou allégation faite au sujet du contenu sur nos plateformes », écrit la compagnie dans une réponse envoyée par courriel jeudi. « Les allégations contenues dans la plainte d’aujourd’hui selon lesquelles Pornhub est une entreprise criminelle qui fait la traite des femmes et est dirigée comme “Les Soprano” sont tout à fait absurdes, complètement imprudentes et catégoriquement fausses. »
La compagnie se dit « résolument solidaire » des victimes d’abus sur Internet et réitère que les politiques de sûreté et de sécurité de Pornhub « surpassent » tout ce qui se fait ailleurs sur le Web.
« Pornhub a mis en place les garanties les plus complètes de l’histoire de la plateforme générée par les utilisateurs, qui comprennent l’interdiction des téléchargements d’utilisateurs non vérifiés, l’extension de nos processus de modération et la coopération avec des dizaines d’organisations à but non lucratif à travers le monde. »
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