L'otage Olivier Dubois libéré, reste à savoir comment cette libération a été obtenue, la France ne "versant" officiellement pas de rançons aux ravisseurs.
Selon le communiqué publié par le Niger, il a fallu des mois d’efforts pour récupérer le journaliste français Olivier Dubois et le ressortissant américain, Jeffrey Woodke, coordinateur de l’ONG Jeunesse, Enfance, Migration et Developpement (JEMD), détenu à ses côtés. Ce dernier avait été enlevé le 14 octobre 2016 dans la ville d’Abalak, dans la région de Tahoua au Niger.
En visite officielle au Togo, le président nigerien Mohamed Bazoum n’a pu les accueillir et ne les verra pas avant leur retour sur le sol français. Paris a rapidement affrété un avion pour prendre en charge le ressortissant français qui travaillait pour plusieurs médias dont Libération et Le Point.
Reste à savoir comment cette libération a été obtenue, la France ne "versant" officiellement pas de rançons aux ravisseurs.
Dans un communiqué, l'Élysée a confirmé que le président avait appris sa « libération par les autorités nigériennes », sans autre précision sur les circonstances. « Le président de la République exprime sa reconnaissance envers le Niger pour cette libération et réaffirme l'engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », conclut l'Élysée.
Obtenir sa libération était «une priorité de la France », qui a agi «avec discrétion» pour y parvenir, a ajouté mardi la ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, à l’Assemblée nationale.
Cette dernière a dit la nécessité de rester «souvent» discrets tout en tenant les familles informées autant que possible. «Je sais que notre discrétion parfois n’est pas comprise. Elle est pourtant la condition de l’efficacité », a ajouté la cheffe de la diplomatie en exprimant son «soulagement» et sa «joie» de savoir le journaliste libre. «Je remercie à nouveau les autorités du Niger de leur aide, qui a été déterminante», a-t-elle ajouté, sans plus de précision.
Moustapha Chafi Limam exerce actuellement les fonctions de conseiller spécial de Mohamed Bazoum.
Mustapha Chafi Limam, conseiller spécial de Mohamed Bazoum, disposant d’importants réseaux au Nord Mali, a par le passé négocié la libération d’otages occidentaux même s’il est trop tôt pour savoir si ce dernier avait activé son réseaux.
Surnommé le « Jacques Foccart sans mallettes du Sahel » ou encore qualifié de missi dominici de l’ancien président burkinabé Balise Compaoré, Moustapha Limam Chafi est un homme de l’ombre mystérieux, éminence grise de plusieurs chefs d’Etat du continent auprès desquels il est une sorte de Raspoutine. Il entretient des rapports privilégiés avec tous les mouvements djihadistes qui sévissent dans le Sahel.
Ses racines l’aident aussi: Moustapha Chafi appartient à la tribu maraboutique et commerçante des Tajakant, présente de Nouakchott à La Mecque. Les Tajakant sont respectés, Moustapha Chafi use de leur ascendant sur les habitants du désert pour atteindre les combattants d’Aqmi. Mordu de grands espaces, il entretient aussi sa connaissance du terrain par un séjour annuel à Essakane, au nord de Tombouctou, pour le Festival au désert.
La libération des deux otages espagnols, c’est lui. Celle des canadiens...
Le visage usé mais radieux, les deux otages espagnols posent pour une photo souvenir, le 23 août. Après neuf mois de captivité entre les mains de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, l’un des émirs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ils partagent leurs premiers instants de liberté avec un troisième individu. De taille moyenne, le teint mat, les cheveux gris coupés ras, lui aussi offre une mine réjouie à l’objectif. Mais ce n’est pas celle du rescapé. Derrière ce sourire un peu goguenard, un peu adolescent, il faut lire la satisfaction de l’agent qui a rempli sa mission.
L’heureux dénouement de l’affaire permet à Blaise Compaoré de se draper une fois encore dans le rôle – contesté – de pacificateur régional. Moustapha Chafi, lui, récupère le surnom d’«homme du désert». À juste titre. Il l’arpente depuis toujours. Né à Nouakchott, en 1960, de parents originaires de l’Assaba, dans le sud-est de la Mauritanie, il grandit entre Zinder et Niamey, au Niger.
Selon ses détracteurs, il aurait été utilisé par Blaise Compaoré pour déstabiliser des régimes dans la sous-région. En tout cas, tant que le tombeur du capitaine Thomas Sankara était au pouvoir avec Chafi à ses côtés, jamais le Burkina n’a été frappé par les groupes terroristes. Dès qu’il est tombé, il y a eu les attentats de Ouagadougou.
Qui a négocié la libération de 4 otages, dont Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin, il y a deux semaines au Nord-Mali ?
Parmi les noms qui circulent, il y a celui du Mauritanien Moustapha Chafi, qui a été longtemps le conseiller spécial du président burkinabè Blaise Compaoré.
En visite de travail au Rwanda, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani a été photographié serrant la main à l’homme d’affaires mauritanien Moustapha Ould Limam al-Chafi. Un geste qui fait scandale, car l’homme est accusé de financer des groupes terroristes au Sahel.
Dans le cadre d'une tournée africaine, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, est arrivé le 21 avril 2019 au Rwanda pour une visite de travail de trois jours. Ce déplacement a permis la signature de quatre protocoles d’accord dans les domaines du tourisme, du commerce, des investissements et du transport aérien entre les deux pays, rapporte le site Sahel Intelligence.
Une visite qui aurait pu être sans nuages si ce n’était la photographie prise à l’arrivée de Cheikh Tamim à l’aéroport de Kigali qui a aussitôt provoqué un tollé sur des sites de la presse arabe.
Une visite qui aurait pu être sans nuages si ce n’était la photographie prise à l’arrivée de Cheikh Tamim à l’aéroport de Kigali qui a aussitôt provoqué un tollé sur des sites de la presse arabe.
On y voit Cheikh Tamim serrer chaleureusement la main à l'une des personnes venues l’accueillir sur le tarmac, devant le président Paul Kagame souriant. Il s’agit de Moustapha Ould Limam Chafi. Un homme d’affaires mauritanien qui faisait partie du comité d’accueil "en raison de ses liens étroits" avec le président rwandais, écrit le site d’Al Arabiya, qui s’est chargé de diffuser le cliché. Selon cette publication en ligne, Moustapha Ould Limam Chafi est connu pour "sa longue histoire dans le financement d’organisations terroristes actives au Sahel et au Sahara".
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