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Iran: “crime contre l’Humanité”, Amnesty appelle à enquêter sur le nouveau président Ebrahim Raïssi

Pour l’ONG Amnesty Ebrahim Raïssi, élu samedi en Iran, devrait faire l’objet d’une enquête pour «crimes contre l’humanité».

A peine annoncé victorieux de l’élection présidentielle, Amnesty International est déjà aux trousses d’Ebrahim Raisi. L’organisation de défense des droits humains a exhorté le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à enquêter sur le nouveau président iranien pour crimes contre l’humanité. Les crimes seraient liés à sa participation présumée aux exécutions extrajudiciaires de 1988 de milliers de prisonniers politiques et à d’autres mesures de répression violentes.

«Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité, meurtre, disparitions forcées et torture, est un rappel sinistre que l’impunité règne en maître en Iran», a accusé Amnesty dans un communiqué.

Amnesty International : « Le fait qu’Ebrahim Raïssi soit arrivé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité, est une sombre illustration du renoncement de la communauté internationale face à la crise de l’impunité systématique en Iran» https://t.co/vMwOrieTFC — Afchine Alavi (@afchine_alavi) June 19, 2021

La secrétaire générale de l’organisation internationale de défense des droits humains, Agnès Callamard, a déclaré dans un communiqué peu après l’annonce de la victoire électorale écrasante de Raisi samedi que la victoire politique était « un sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ». Elle a poursuivi en citant des rapports antérieurs d’Amnesty International alléguant que Raisi faisait partie d’une soi-disant commission de la mort qui « a fait disparaître de force et exécuté de manière extrajudiciaire en secret des milliers de dissidents politiques dans les prisons d’Evin et de Gohardasht près de Téhéran en 1988 ».

#Iran #Humanitaire: Reporters Sans Frontières dénonce la nomination d’Ebrahim Raïssi, accusé de “crime contre l’Humanité”, à la tête de la justice iranienne… https://t.co/iQDaOjsrZF#Luxembourg @AmnestyLux @amnesty pic.twitter.com/6ku1JqRtpl — Association Humanitaire (@Associationlux) March 22, 2019

L’organisation de défense des droits humains basée à Londres a accusé Ebrahim Raïssi d’avoir été membre d’une «Commission de la mort» à l’origine selon elle des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires dans le secret de milliers d’opposants détenus lorsqu’il servait comme procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran en 1988.

Persécutions et détentions arbitraires

L’organisation a accusé le gouvernement iranien de continuer à dissimuler des informations concernant la mort des prisonniers, et a déclaré que Raisi, le chef de la justice iranienne, « a présidé à une spirale de répression des droits humains qui a vu des centaines de dissidents pacifiques, défenseurs des droits humains et membres de groupes minoritaires persécutés détenus arbitrairement ».

D’après Callamard, sous l’autorité de Raisi, « le pouvoir judiciaire a également accordé une impunité totale aux responsables gouvernementaux et aux forces de sécurité responsables d’avoir tué illégalement des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants et d’avoir soumis des milliers de manifestants à des arrestations massives et au moins des centaines à la disparition forcée, à la torture et à d’autres mauvais traitements pendant et après les manifestations nationales de novembre 2019. » La secrétaire générale de l’organisation a également fait écho aux doutes soulevés par beaucoup sur l’intégrité des élections nationales de samedi.

Des élections étroitement contrôlées

Plusieurs groupes d’opposition et analystes politiques ont affirmé que les élections étaient probablement étroitement contrôlées pour assurer une victoire à Raisi, qui entretient des liens étroits avec le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. « L’accession d’Ebrahim Raisi à la présidence fait suite à un processus électoral qui s’est déroulé dans un environnement très répressif et a interdit aux femmes, aux membres des minorités religieuses et aux candidats aux opinions opposées de se présenter aux élections », a écrit Callamard.

« Nous continuons de demander qu’Ebrahim Raisi fasse l’objet d’une enquête pour son implication dans des crimes passés et actuels en vertu du droit international, y compris par des États qui exercent la compétence universelle », a-t-elle ajouté, tout en appelant également le Conseil des droits de l’homme à « prendre des mesures concrètes pour lutter contre la crise d’impunité systématique en Iran, notamment en établissant un mécanisme impartial pour recueillir et analyser les preuves des crimes les plus graves au regard du droit international commis en Iran afin de faciliter des procédures pénales équitables et indépendantes ».

Ebrahim Raïssi nie

Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir joué le moindre rôle, mais a rendu «hommage» à l’«ordre» donné selon lui par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, de procéder à cette épuration.

Selon Amnesty, «le sort des victimes et le lieu où se trouvent les cadavres sont à ce jour systématiquement dissimulés par les autorités iraniennes, ce qui correspond (aussi) à des crimes contre l’humanité».

Ebrahim Raïssi, a-t-elle encore accusé, a «présidé à une répression brutale des droits humains» durant son mandat de chef de l’Autorité judiciaire ces deux dernières années. La répression a touché des «centaines de dissidents pacifiques, des militants des droits humains et des membres de minorités persécutées qui ont été détenus de manière arbitraire», selon l’ONG.

«(…) Il est également responsable de l’arrestation de milliers de manifestants et de centaines de disparitions forcées (…) après les manifestations de protestation de novembre 2019» réprimées dans le sang, selon la même source.

Amnesty a appelé les États membres du Conseil de l’ONU pour les droits humains à prendre des «mesures concrètes pour répondre à l’impunité systématique en Iran».

Les victimes de disparitions forcées lors du massacre de 1988 en Iran:⇒ Doc

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