Addis-Abeba: Le Maroc garde son siège au CSP de l’Union africaine pour trois ans
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- 3 févr. 2022
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Addis-Abeba: Le Maroc garde son siège au CSP de l’Union africaine pour trois ans…
Le Royaume du Maroc a été élu jeudi pour un mandat de trois ans au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine par le Conseil exécutif de l’Union.
Le Maroc a eu plus de deux tiers des voix lors de cette élection.
L’élection du Maroc et des quatorze autres membres pour des mandats de deux ou trois ans, a eu lieu à l’occasion de la 40eme session ordinaire du Conseil exécutif tenue du 02 au 03 février au siège de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, conduit la délégation marocaine à cette session où l’élection et nomination de quinze membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union a été parmi les moments forts.
Le Maroc, rappelle-t-on, avait siégé au Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA pour un mandat de deux années 2018-2020 au cours duquel le Royaume a contribué de manière constructive pour l’amélioration des méthodes de travail et l’instauration des bonnes pratiques.
Le Conseil de paix et sécurité
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) est l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Le CPS constitue un système de sécurité collective et d’alerte rapide, visant à permettre une réaction rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique. Il constitue également le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), qui est le cadre de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent africain.
Le Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité a été adopté le 9 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud) et est entré en vigueur en décembre 2003. Le CPS est devenu pleinement opérationnel au début de 2004. Le Protocole du CPS, ainsi que son Règlement intérieur, l’Acte constitutif de l’UA et les conclusions des diverses retraites du CPS, fournissent les directives opérationnelles des activités du CPS..
Les pouvoirs du CPS, conjointement avec le Président de la Commission de l’UA, consistent notamment à :
anticiper et prévenir les différends et les conflits, ainsi que les politiques susceptibles de conduire à un génocide et à des crimes contre l’humanité ;
exécuter des fonctions de rétablissement et de consolidation de la paix afin de résoudre les conflits là où ils se manifestent ;
autoriser la mise en place et le déploiement de missions de paix et élaborer les directives pour la conduite de ces missions y compris leur mandat ;
recommander à la Conférence, conformément à l’article 4 alinéa h de l’Acte constitutif de l’UA, une intervention, au nom de l’Union, dans un État membre dans le cas de circonstances graves, à savoir des crimes de guerre, un génocide et des crimes contre l’humanité tels que définis par les instances internationales pertinentes ;
décider de sanctions chaque fois qu’un changement de gouvernement non conforme à la constitution a lieu dans un État membre ;
mettre en œuvre la politique de défense commune de l’UA ;
veiller à l’application des conventions et des instruments clés de lutte contre le terrorisme international;
promouvoir l’harmonisation et la coordination des efforts entre les mécanismes régionaux et l’UA en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique ;
suivre la promotion des pratiques démocratiques, la bonne gouvernance, l’état de droit, la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le respect du caractère sacré de la vie humaine et du droit international humanitaire;
favoriser et encourager la mise en œuvre des conventions et traités sur le contrôle des armes et le désarmement;
examiner et prendre des mesures dans les situations où l’indépendance nationale et la souveraineté d’un État membre sont menacées par des actes d’agression, y compris par des mercenaires ;
appuyer et faciliter l’action humanitaire dans les situations de conflit armé ou de catastrophe naturelle grave.
Structure
Le CPS est constitué de 15 membres bénéficiant de droits de vote égaux. Tous les membres sont élus par le Conseil exécutif et sont confirmés par la Conférence de l’UA lors de ses sessions ordinaires. Pour la continuité, cinq membres sont élus pour un mandat de trois ans et dix membres pour un mandat de deux ans. Bien qu’il n’y ait pas de membres permanents, le Protocole relatif au CPS n’empêche aucun État membre de se présenter pour une réélection immédiate.
Les membres du CPS sont élus selon les principes de la rotation et de la représentation régionale équitable, ainsi qu’il suit :
Afrique centrale : trois sièges ;
Afrique de l’Est : trois sièges;
Afrique du Nord : deux sièges;
Afrique australe : trois sièges;
Afrique de l’Ouest : quatre sièges.
L’article 5 alinéa 2 du Protocole du CPS énumère les critères d’élection des membres du CPS, notamment : la contribution à la promotion et au maintien de la paix et de la sécurité en Afrique ; la participation aux efforts de règlement des conflits, de rétablissement et de consolidation de la paix aux niveaux régional et continental ; la volonté et la capacité à assumer des responsabilités dans le cadre d’initiatives régionales et continentales de règlement des conflits ; la contribution au Fonds pour la paix et/ou à un fonds spécial ; le respect de la gouvernance constitutionnelle, de l’état de droit et des droits de l’homme ; et l’engagement à honorer les obligations financières vis-à-vis de l’UA.
Le secrétariat du CPS fournit un soutien opérationnel direct au CPS. Il est logé au sein du Département Paix et Sécurité dans le siège de la Commission de l’UA.
Le CPS est soutenu par la Commission de l’UA, le Système continental d’alerte rapide, le Groupe des Sages, la Force africaine en attente et le Fonds pour la paix. Le CPS travaille également en collaboration avec les Communautés économiques régionales (CER) et les Mécanismes régionaux (RM) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, le Conseil de sécurité de l’ONU et d’autres organisations internationales similaires, les organisations de la société civile et autres organes de l’UA, notamment le Parlement panafricain et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
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